On adore !! Pour le plaisir des sens, une petite galerie des objets artisanaux (on n'avait plus vu ça depuis le Guatemala...) proposés, et une autre des fruits et légumes... On trouve encore, dans ce marché, des objets religieux en pagaille, des articles d'épicerie, de quincaillerie, de recyclerie, de bazar, des animaux vivants, de petites échoppes de cordonniers, les machines à coudre Singer des réparateurs les plus variés, des barbiers, des salon de beauté, de petits marchands ambulants, sans compter les feux roulants sur lesquels on peut acheter, pour 3 francs 6 sous, de quoi se restaurer... si on a le cœur (et l'estomac !) bien accroché !
Masaya, accueil dans un atelier familial de tournage sur bois et de fabrication d'objets et meubles en bois. Marqueterie et menuiserie. A regarder les photos il vous manquera l'odeur (colle, vernis, sciure...), la chaleur (40 degrés à l'ombre) et le son (cumbia à fond !)...
Revenir sur nos pas... nous avons repris le ferry pour quitter Ometepe, puis le bus pour Granada, nous éloignant ainsi de la frontière avec le Costa Rica... Nous aurions pu passer la frontière à Penas Blancas, mais la suite du voyage nous parait moins évidente. Nous avons mal préparé notre trajet, et la période de Noël s'avère très touristique : il n'est pas prudent de s'engager sans avoir réservé d'hébergement. Le Costa Rica est très différent, semble-t-il, de ses voisins d'Amérique centrale : niveau de vie européen (ce qui nous fait considérablement hésiter à y prolonger notre séjour), et développement d'un tourisme de luxe sur ses centaines de km de côtes du Pacifique comme des Caraïbes, essentiellement en direction des nords-américains (californiens), que la proximité géographique incite à visiter ce pays encore "vierge". L'ensemble ne nous fait pas très envie, malgré les promesses de nature exubérante et incroyablement riche et variée de ce dernier pays d'Amérique centrale avant le Panama. Nous avons déjà frôlé le Bélize et le Salvador sans en passer la frontière... Finalement, nous revenons sur nos pas pour profiter encore un peu de la chaleur de l'accueil de Boris et de sa petite famille à l'hôtel la Siesta. C'est parfait : Triana, 8 ans, est rentrée de l'école quand nous arrivons, et les retrouvailles sont intenses. Les enfants nous demandent de passer l'après-midi à l'hôtel, et nous en profitons pour assurer la logistique et l'intendance des jours suivants : préparer la sortie du pays, envisager les itinéraires et réserver les hébergements, voir pour l'éventuelle location d'un voiture, sans compter toutes ces petits choses matérielles qui, dans un voyage, prennent aussi beaucoup de place et de temps : lessive, petites courses,... Nous réservons un trajet avec un bus international, Transnica, qui nous emmènera directement, jeudi, de Granada à San José. Nous devrions donc passer 5 jours au Costa Rica avant de reprendre l'avion pour Quito. Nous faisons recoller et coudre dans la rue, les sandales de Samuel, dans une petite échoppe du marché. La semaine dernière, il a été affecté par le vol de sa casquette... sur sa tête : une pratique courante. 2 gars à vélo, l'un tend le bras tandis que l'autre pédale à vive allure, et le temps qu'on comprenne ce qui vient de se passer, ils sont déjà loin. Rien de bien grave, mais de quoi réveiller les inquiétudes liées à l'insécurité, aux attentats... au voyage...
Au programme de demain, dernier jour au Nicaragua : visite de la ville de Masaya, qui jouxte le superbe volcan du même nom, et des pueblos Blancos, villages d'artisans.
Comment parler de cette belle île ? La vie y est tranquille, entre les bananeraies et les troupeaux de vaches, au pied des 2 volcans, et rythmée par les activités agricoles, lacustres et touristiques.
Le nom « Ometepetl » signifie en nahuátl « deux montagnes ». Et pour cause : il est difficile de ne pas voir les deux majestueux volcans qui s’y élèvent : Concepción (1 610 m) et Maderas (1 394 m), unis par l’isthme d’Istián (où se trouve la plage de Santo Domingo), un nom indigène signifiant très justement : « là où les deux eaux se rencontrent ». Les archéologues pensent que l’île est habitée depuis au moins 5 000 ans. En 1992, un spécialiste américain, après avoir étudié les céramiques locales, affirma qu’elles provenaient indiscutablement d’Amérique du Sud, preuve d’une migration de population vers le nord 1 500 ans avant J.-C. En effet, la céramique noire qu’on y produit évoque celle du Chili ! Cependant, on ne sait pas grand-chose des indigènes qui y vivaient au moment de la Conquête. D’après des chroniqueurs de la fin du XVIe siècle, la langue de ces habitants primitifs différait de celle du continent. Néanmoins, on a retrouvé dans l’île des statues en basalte, semblables à celles des Chorotegas sur l’archipel de Zapatera. D’après les études du médecin officier Bransford en 1872 (l’un des rares témoignages fiables sur l’île), les traits des actuels Ometepinos montraient une évidente parenté avec les Chorotegas… du moins dans la partie nord, plus civilisée. Autour du volcan Maderas, traditionnellement beaucoup plus rural, la ressemblance était beaucoup moins frappante : les individus y étant indiscutablement plus grands. Ometepe resta ensuite à l’écart des grands bouleversements du XXe siècle : les guerres intestines, les dictatures ou les révolutions n’y eurent que peu d’échos. Aujourd'hui, les principales activités locales sont liées à la production agricole : bananes, riz, haricots, fruits... L'élevage est également une source de revenus... et le tourisme, de plus en plus.
Si nous avons aimé cette île, ses légendes, ses volcans et ses habitants, l'expérience de « tourisme communautaire » est plus mitigée : nous pensions nous trouver dans une famille avec laquelle nous partagerions le quotidien, et qui compléterait ses revenus avec l'accueil d'étrangers. Finalement, il s'avère que Brenda n'a aucune autre activité que celle de cet accueil touristique. Nous logeons dans une grande chambre où tiennent 4 lits et une salle de bain privée, en face de la maison familiale, qui compte également 2 autres chambres à offrir. Luis, quant à lui, propose ses services de guide en plus, à la journée, et leurs 2 fils, de 14 et 19 ans, ont appris l'anglais pour pouvoir communiquer avec les touristes logés par leurs parents. La rencontre n'a pas vraiment eu lieu... L'accueil est cordial, mais on a quand même eu l'impression d'être à l'hôtel dans une famille : difficile de participer à quoi que ce soit, le repas se prend chez eux devant eux, mais pas ensemble... et finalement nous sommes déçus.
Tandis que Brenda, qui n'échappe pas à l'épidémie de chicungunya sévissant actuellement dans la région, souffre de douleurs articulaires et préfère rester chez elle, Luis nous fait aujourd'hui visiter « son » île. La réserve de Charco Verde, où nous verrons une végétation luxuriante et fleurie, des crapauds géants, des cafards énormes, des singes par dizaines, des moustiques par milliers... est superbe. Les eaux du lac et de la lagune y sont vertes et l'endroit est envoûtant. Un peu plus loin, nous nous arrêtons à « l'oeil de l'eau », où un bassin a été aménagé pour recueillir en une piscine naturelle, et sous une végétation très dense où les singes hurleurs viennent s'ébattre, le rio né du volcan Concepcion, et que son parcours de 7 km souterrains rafraîchit avant que nous ne puissions nous y baigner : un vrai régal.
Nous avons aussi le temps de visiter avec Brenda la plantation communautaire de fleurs de « Jamaïca » : nous sommes en pleine période de floraison et de cueillette de cette variété d’hibiscus dont nous avions déjà goûté, au Mexique et en Égypte, l'infusion, et dont apprenons ici qu'elle peut aussi se consommer en vin, en gâteau...
Hier, nous nous sommes laissés gagner par la nonchalance qui se dégage de cette île où se rencontrent les deux parties du continent américain, et avons fêté les 9 ans de Samuel à la Punta Jesus Maria, une pointe de sable volcanique noir qui dessine sur le lac une étroite bande semblant mener tout droit au volcan Conception. Le coucher de soleil y a une douceur particulière, les ombres s'allongeant comme à l'infini sous le délicat vol de bandes d'oiseaux qui parcourent le lac à sa surface, et les vagues venant lécher le sable des deux côtés, jusqu'à se rejoindre. L'eau est douce et chaude, propice aux jeux. Salomé engage une partie de ballon qui durera longtemps, avec des « nica », comme on dit ici. En rentrant, à pied, à la Paloma, hameau où se trouvent les maisons des 18 familles d'accueil de l'association Puesta del Sol, nous traversons à pied (étrange sensation!) la petite piste d'atterrissage de l'île, seulement protégée par une barrière qui s'abaisse chaque jour lors de l'arrivée, puis du départ du petit coucou en provenance de Managua. Long ruban de béton coincé entre frange du lac et jupe du volcan, et flanqué de sa tour de contrôle en damier rouge et blanc. Un anniversaire sans gâteau et sans bougies donc, avec omelette au petit déj' et haricots rouges à chaque repas, sans les copains, mais avec beaucoup de messages reçus et qui font sourire, et une petite enceinte enveloppée d'une feuille de bananier, pour écouter de la musique avec des écouteurs lors de nos longs trajets en bus...
Accueillis à la descente du ferry par Luis et Brenda, nous découvrons les maisons des 18 familles qui font du tourisme communautaire à la Puesta del Sol. Le cadre est superbe,
parfait pour souffler 9 bougies !
... nous n'aurons sans doute pas de connexion à internet. Nous partons demain pour Rivas, d'où nous prendrons un ferry pour l'île d'Ometepe. Avec ses 2 volcans, Maderas et Concepcion, elle forme
un 8, souvent mis en lien avec le signe de l'infini. Son histoire est riche, et c'est sur ses terres fertiles qu'ont été découverts des pétroglyphes de l'époque précolombienne, ainsi que les
statues de basalte anthropomorphe que nous avons admirées au musée archéologique du couvent San Francisco de Granada. Ce qui m'émeut le plus, c'est de penser que c'est à cet endroit
précis que les parties nord et sud du continent se sont unies... Nous sommes à l'intersection de plusieurs plaques tectoniques, (d'où les mouvements sismiques incessants). Nous allons donc
passer quelques jours sur cette petite île du lac Nicaragua, qui n'est ni du Pacifique, ni des Caraïbes, dans un petit village rural qui développe un éco-tourisme communautaire (Puesta del
sol) : hébergement dans des familles, repas avec elles, et partage de la vie quotidienne, des activités aux champs ou de l'artisanat... les revenus ainsi générés sont employés au financement
d'infrastructures pour l'école du village. Nous devrions avoir accès à internet dans la maison communale... à voir, si nous y passerons beaucoup de temps !
A 40 minutes de Granada, la lagune de Apoyo offre son incroyable cratère à l'eau turquoise, composant un paysage de toute beauté. Sur les pentes de son cratère, une dense forêt. A son sommet,
quelques villages, d'où la vue est superbe. Sur ses berges, des établissements privés, proposent leurs services pour une journée farniente et baignade dans l'eau très chaude et très
légèrement salée de la lagune : kayacs, paddle, planches à voile... Le cratère et son lac mesurent 6 km de diamètre, et jusqu'à 400 mètres de profondeur en son centre !
A mi-chemin entre Granada et Managua, aux abords de la ville de Masaya, se trouve le parc national Masaya. Peu après l'entrée du parc nous visitons une exposition sur les différentes formes du volcanisme. Les nombreuses maquettes et "coupes" de l'écorce terrestre montrent avec simplicité les phénomènes volcaniques. Les enfants ont élargi leurs connaissances du sujet.
Après cette mise en bouche nous sommes partis à pied en direction des vrais volcans. 4 kilomètres de côte sous un soleil de plomb, mais tout le monde a tenu le coup. Le volcan n'est pas éruptif
mais bel et bien actif. A ses côtés se sont bâtis villes et villages. La création du parc a permis de définir un aire dans laquelle aucune habitation n'est autorisée. A la montée, nous croisons
de nombreuses coulées de lave séchées. Vues d'en haut nous comprendrons que certaines d'entre elles ont descendu les flans du volcan jusqu'à la limite du parc. Par endroit les coulées deviennent
de vrais champs de lave où les formes du magma séché invitent à imaginer toutes sortes d'animaux, monstres et personnages. Au milieu, par endroit la végétation reprend ses droits et une tache
verte apparaît au milieu d'un océan de roche noire. La montée se fait par une route goudronnée qui arrive sur un grand parking posé au bord du cratère. On avait lu que c'était l'un des volcans
les plus facilement accessibles... effectivement ! Mais à l'approche du cratère, le spectacle est à couper le souffle. Un gouffre énorme dégage des fumerolles à l'odeur acide qui en s'élevant se
transforment en volutes bleutées et légères. C'est ainsi qu'on les distingue facilement des nuages. En penchant la tête vers le cratère, on reçoit un souffle d'air chaud et sulfureux (pourtant
l'air ambiant devait déjà être autour des 40°). A l'intérieur du cratère, une béance. Un effondrement de la terre. Une ouverture directe sur les entrailles du volcan qui souffle, qui respire, qui
crache, qui gronde. On pourrait rester des heures à regarder sortir les gaz, à écouter la terre soupirer, à essayer de distinguer la lave en fusion (pour cela, on nous recommande les sorties de
nuit...). Cette bouche volcanique n'est pas la seule du complexe. 4 autres cratères se sont formés ici il y a 21 000 ans mais les sont éteints. La balade sur les bords de
l'un d'entre eux finira de nous dire combien l'activité volcanique a du être intense dans la région tant leurs dimensions sont impressionnantes.
C'est incroyable la force que dégage un volcan en activité. Il est difficile de dire ce que cela éveille. Mais le merveilleux est aussi fort que l'inquiétant. La tranquillité aussi de voir que la
terre respire alors même que ce souffle peut tout dévaster sur son passage. En tout cas, beaucoup de sentiments mêlés nous accompagnent sur ces montagnes si singulières que sont les volcans. Les
souvenirs aussi sont là, des ascensions en Equateur pour aller observer les géants de feu pris dans les glaces de la haute altitude.
En tout cas, l'envie encore de voir d'autres volcans se partage avec les enfants qui, s'ils râlaient un peu à la montée, se sont laissé totalement happer par ce spectacle.
La ville historique et coloniale de Granada se situe au bord du lac Nicaragua, ou Cocibolca. Ce grand lac est actuellement sous le feu des projecteurs depuis que le Président, Daniel Ortega, a officialisé son colossal projet de canal interocéanique du Nicaragua, censé concurrencer le célèbre canal de Panama en traversant le principal réservoir d'eau douce du pays, le lac Nicaragua.
La ville, très conservatrice, a écrit d'importantes pages historiques du pays, et est la grande rivale de celle de Leon. L'atmosphère y est plus cossue, moins estudiantine, mais toujours aussi agréable. Quelques images...
Quelques photos de notre WE au bord du Pacifique, petit hôtel très international tenu par une française, où, pour la première fois, nous rencontrons énormément de familles, voyageant avec de nombreux enfants. Et, s'il y a bien une chose qui manque aux nôtres, c'est des copains de leurs âges, pour jouer !
Embarqués dès 9h ce matin avec Miguelito, le pilote de notre bateau, et notre guide, nous avons passé 3h à découvrir la réserve de la petite île de Juan Venado : 22 km de long, une quinzaine de familles, aidées des Nations Unies pour un projet de préservation de la faune et de la flore, composant une communauté accueillante de pêcheurs en train de s'ouvrir à l'écotourisme, concept somme toute très occidental (tout comme le développement durable, l'écologie...). Oiseaux magnifiques par centaines, dont notre petite barque à moteur, à la silhouette effilée, provoque l'envol en douceur devant nous, hérons, ibis, martins pêcheurs, courlis, hirondelles marines, cigognes en migration et bien d'autres encore... Nous apercevons des "mapaches" (famille des ratons laveurs), caressons des iguanes, entendons chanter de mystérieux oiseaux, rions de voir les crabes disparaître à notre approche, et observons les pêcheurs rapporter leur butin d'un nuit fructueuse dans les eaux salées du Pacifique et celles, saumâtres, des bras qui s'enfoncent dans la mangrove. Un moment intense, très apprécié des enfants, et la joie d'un partage authentique, dans leur langue, avec deux hommes qui sont fiers de nous transmettre leur savoir, tout en travaillant pour la communauté. Un arrêt dans la réserve qui sauvegarde les tortues marines, menacées par leurs nombreux prédateurs : pélicans, requins, crocodiles. Chaque soir, les tortues viennent pondre sur la plage, et leurs œufs sont ramassés et mis dans des sacs de sable où ils incuberont durant 55 jours, avant que les bébés tortues ne soient « libérés » dans l'océan, après s'être remis de la fatigue de la naissance. Des œufs éclosent dans nos mains, c'est assez émouvant.
Après-midi baignade dans les puissants rouleaux, avant que je n'expérimente la piqûre de raie manta... je ne recommande pas ! Heureusement que les locaux, relativement habitués, savent réagir, et l'équipe de l'hôtel a su être efficace et réconfortante. Après l'aspiration du venin, n'est restée que la puissante douleur et la large coupure sur la voûte plantaire, mais les effets électriques et paralysants du venin ont disparu. J'espère que les enfants oseront se baigner demain, il serait dommage de ne pas profiter encore de ce cadre paradisiaque !
Retour rapide sur la journée de jeudi : après l'ascension du Cerro Negro, nos pas nous mènent vers l'antique citée de Leon, fondée en 1524 par Francisco Hernandez de Cordoba et les espagnols,
théâtre d'événements historiques, puis détruite par l'éruption du volcan Momotambo en 1610. Elle a été reconstruite à une trentaine de km. Tous les Nicaraguayens sont préoccupés par cette
nouvelle éruption, car en cette région de forte activité sismique, où la terre tremble tous les jours (moins de 3 degrés sur l'échelle de Richter), il est peu probable que les différents
volcans de la chaîne Los Maribios en restent là. Déjà, quelques villages ont été évacués, et des bovins tués par les projections de bombes volcaniques sont à déplorer. D'un autre côté,
l'aubaine, c'est la perspective d'une manne financière dûe au tourisme que cela ne manque pas de susciter : afflux massif et immédiat de nords-américains (entre autres, mais nous sommes tout
proche) désireux de vivre des sensations fortes en s'approchant au plus près, de nuit, du cratère, afin d'observer les coulées de lave... Nous constatons d'ailleurs que nombre d'agences et de
tours opérateurs ajoutent à leur palette d'activités les treks nocturnes pour l'observation des coulées de lave. Pour notre part, nous nous contentons de faire la visite guidée de l'antique cité
historique, d'où l'ancienne forteresse, construite sur un promontoire, permet une vue majestueuse sur le volcan surgi des eaux du lac Nicaragua et sur son "petit frère", le Momotambito.
Tout à fait impressionnant.
3 heures de bateau dans la mangrove sous une chaleur torride, avec des centaines d'oiseaux, des iguanes, des ratons laveurs, des bébés tortues marines qui sont sortis de leur œuf dans nos mains, des pêcheurs qui nettoient leurs raies mantas sous nos yeux, et les oiseaux qui se disputent les déchets... photos à suivre ! Ceci dit, il est difficile de dormir sous les moustiquaires...
L'océan Pacifique est aussi beau que dans les souvenirs, aussi fort aussi. Première baignade de ce côté du continent pour les enfants sur une plage de sable noir au milieu de courants d'une force impressionnante. On a pied loin, très loin dans les grands rouleaux... sauf quand on n'a plus pied ! La température de l'eau doit dépasser les 30° et celle de l'air les 40°. Du sable noir, on fait des châteaux noirs que l'on illumine de coquillages blancs et rouges. Entrer dans l'eau est un plaisir dont on ne se lasse pas tant le chaleur nous colle. On pourrait y rester des heures... d'ailleurs, c'est ce que nous faisons. Cette première baignade "trop bonne" durera jusqu'au coucher du soleil. Puis retour dans la cabane de bambou. Un bon repas et au lit. Demain, on part en bateau découvrir la mangrove de l'île Juan Venado. Et puis, on se baignera aussi, tiens !
Puisque tous les volcans de la ceinture de feu du Pacifique ont décidé de nous accueillir avec force manifestations de vitalité, nous décidons de tenter l'ascension du Cerro Negro, dont
l'activité s'intensifie ces jours-ci, sans pour autant présenter de danger. Rien de bien sportif : à peine plus de 700 mètres d'altitude, et une heure de marche d'approche du cratère dans la
pierre volcanique noire finement broyée (voir les petits minois de ramoneurs à l'arrivée !), avant la descente, proposée, pour le fun, sur des planches de bois, façon luge. La pente est
impressionnante, mais à 2 par luge, nous ne prenons pas (assez...) de vitesse. Un cadre exceptionnel, un environnement impressionnant, la vive chaleur des fumerolles et geysers en plus de celle,
déjà ardente, du soleil, un guide rien que pour nous 5, une vue lunaire et magnifique... un moment magique.
PS : post de nouvelles vidéos !
Nous avions découvert au Guatemala les fondements idéologiques et politiques des républiques dites bananières... et nous apprêtons à aller à la rencontre du peuple qui a fait parler de lui pendant la révolution sandiniste. Complexité des enjeux géopolitiques locaux, ambivalence (et ambiguité!) des liens avec les américains du nord, permanence des stratégies, alliances et contre-alliances politico-économiques... tout cela s'inscrit aujourd'hui sur les façades défraîchies des maisons coloniales, dans les rapports entre grands propriétaires terriens (les réformes agraires successives n'ont pas aboli le système des fincas et haciendas, ni la répartition des richesses...) et main d'oeuvre saisonnière, dans la décadence du chemin de fer national (essentiellement utilisé aujourd'hui pour le transport des noix de coco), dans les sourires de qui se souvient encore de la guerre civile, des guerillas, des révolutions.
Ici, l'étranger n'est pas vécu comme un « gringo », terme péjoratif utilisé pour qualifier un tourisme néo-colonisateur, et qui fait référence au cri de « green, go ! » poussé par les mexicains réclamant leur indépendance et le retrait de l'armée américaine de son territoire. L'étranger est toujours accueilli, et aujourd'hui on ne nous parle ni de Zidane, ni de Voltaire ou de la révolution française, mais des attentats à Paris... soutien et bienveillance s'expriment à notre endroit, de la part de qui a connu la guerre civile. Certains sont au fait de notre culture, d'autres ne savent pas situer la France en Europe, mais tous sont au courant des événements.
Une visite enchanteresse du toit de la cathédrale, la 3ème plus grande d'Amérique centrale et latine, après celle de Mexico ( on la connaît !) et celle de Lima (on la connaît aussi !). La ville,
grande rivale historique et coloniale de celle de Granada, est superbe, et un haut lieu de l'histoire de la révolution sandiniste. Hier matin, sous un soleil de plomb, nous avons profité d'une
vue magnifique sur tous les environs de la ville, et sur la chaîne de volcans incroyable, los Maribios, qui fait partie de la ceinture de feu du Pacifique. Nous voulions faire l'ascension du
Telica, mais il est entré en éruption avant hier matin (pour la première fois depuis 110 ans !), crachant sur la ville une pluie fine de cendres dans laquelle Arthur a beaucoup joué, et laissant
dans le ciel très pur de longues traînées grises... Nous voulions aussi faire l'ascension du Cerro Momotambo, qui a déversé une longue coulée de lave incandescente il y a 10 jours... Décidément !
La ville de Leon a été détruite par ce dernier volcan, qui l'a ensevelie il y a plus d'un siècle. Elle a été reconstruite sur son emplacement actuel, et ses habitants se sont habitués à vivre
dans cette proximité des manifestations telluriques...
Après une matinée repos, nous nous dirigeons vers la vieille ville de Leon, toute proche du volcan Momontombo. Il n'en reste que les ruines des fondations après que les Espagnols
l'eurent quittée au 17ème siècle. Les catastrophes naturelles successives sont venues à bout de la résistance des derniers habitants qui choisirent de bâtir une nouvelle ville sur l'emplacement
actuel de Leon. La visite a tourné court car nous sommes arrivés assez tard et il n'y avait plus de bus pour rentrer... mais bon, on s'est débrouillé. Rien que pour la vue du volcan en éruption,
cela valait le déplacement ! On imagine aisément les dégâts qu'ont pu causer les éruptions.
Bientôt les photos...
Le trajet nous menant de Tegucigalpa (Honduras) à Leon (Nicaragua) a été bien long. La première partie a été une lente descente en direction de la frontière. Une frontière différente de
celle qui nous a fait entrer au Honduras. Une frontière dense, peuplée, agitée, baignée de chaleur et de poussière. Nous ne regrettons pas notre choix d'avoir pris un bus intercontinental lorsque
nous voyons celui -ci remonter plusieurs centaines de mètres de file d'attente. Des énormes camions de marchandise forment un ruban sans fin jusqu'au passage de la douane. La sortie du Honduras
se fait rapidement et l'entrée au Nicaragua est un peu plus longue. Il faut tout sortir du bus et passer au contrôle sac par sac. Dans la file d'attente, notre voisin Nicaraguayen discute
avec nous de son séjour en France dans les régions de Cognac et de Tours. Finalement, nous n'ouvrirons pas nos sacs et passerons très rapidement notre tour venu.
Nous entrons au Nicaragua par de grandes plaines bordées de volcans. De vastes étendues vertes rayées de rivières et tachées de bétail occupent notre vue. Il y a une douceur étonnante dans cette arrivée. Puis les volcans se rapprochent. Ils fument. Deux volcans sont entrés en éruption il y a 15 jours. Nous passons tout prêt, les contournons pour arriver dans la ville de Leon. C'est la nuit. Nous découvrons une ville vivante, très animée. Une fois trouvé un hôtel, nous allons marcher un peu vers le parc central pour nous restaurer. Le mois de décembre est un mois de fêtes. Si celles-ci culminent entre le 8 et le 12 décembre, les préparations se voient dès maintenant. Nous croisons des "géants" qui dansent dans la rue au rythme du tambour. Le parc central est bien occupé et l'atmosphère invite à la flânerie. Mais la fatigue du voyage nous invite à aller vite nous coucher pour mieux découvrir la ville demain.
Sinon, on rajouté des vidéos (Copan Ruinas et Aguas termales).