En route vers la frontière

Nous avons vite quitté la mer Caraïbe : trop de chaleur moite et poisseuse, trop de saleté, une mer sale et démontée, grossis par les pluies incessantes, même la perspective des fêtes traditionnelles de la communauté noire Garifuna, minorité descendante des esclaves africains, n'arrive pas à nous retenir. Et puis, marre des centaines de petites araignées de la literie, des grosses blattes des douches... Une journée de bus hier, harassante, et la perspective d'une autre aujourd'hui : ce soir, nous serons au Honduras ! On a réalisé qu'après 2,5 semaines de régal au Guatemala, il nous reste un mois pour parcourir 3 pays avant de reprendre l'avion pour retrouver nos amis équatoriens. Alors, que viva Honduras !


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Biotope Cerro Cahui

Une petite balade qui date de mercredi lorsque nous étions encore à el Remate. Le lendemain de notre arrivée, nos sommes partis marcher dans le biotope du Cerro Cahui, tout proche. C'était l'échauffement pour les enfants avant Tikal... une petite balade tranquille dans la montagne par 30 degrés. Tout le monde a bien tenu le coup, mais la baignade en rentrant a été salvatrice !

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Tikal

Après 4 nuits dans le superbe hôtel Mon ami, tenu à El Remate, en pleine nature, par les français Jacques et Didier, nous voici ce soir à Livingston, sur la côte Caraïbe... avec une connexion internet qui va nous permettre de compléter les posts des jours précédents avec des galeries photos. Le temps et les mots manquent, je vais aller vite. Le point culminant de la semaine, mercredi, aura sans conteste été la visite du site maya de Tikal, aussi impressionnant par la qualité de ses monuments archéologiques que par la nature exubérante dans laquelle il se trouve. Cela nous rappelle Palenque, Tulum, Tchichen Itza, ... visités au Mexique. Mais ici, nous sommes moins imprégnés de la culture, nous lisons moins aussi. Nous ne prenons pas de guide pour la visite, nous laissant émouvoir par l'environnement, l'impression de puissance et de grandeur qui se dégage du lieu, la certitude que nous foulons des lieux dans lesquels le mot de civilisation prend tout son sens. Les enfants apprécient, ils sont étonnants de curiosité, de plaisir et de résistance. Voici une petite galerie très rapide, faute de temps pour développer.


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Sol y luna

Depuis notre petit paradis terrestre, il est difficile de faire travailler les enfants, de se connecter... donc les nouvelles vont arriver au compte goutte, alors que nous continuons à vivre un rêve éveillé. Journée que nous avions prévue reposante... mais il est 21h et les enfants sont ratatinés, et demain nous déjeunons à 5h, pour prendre le bus pour Tikal à 5h30... Aujourd'hui, émerveillement devant le lac de Péten Itza, que ne semble traverser aucun bateau à moteur, seulement les pirogues à rames des pêcheurs, grâce auxquels nous avons goûté un excellent poisson endémique à chair blanche. Et aujourd'hui, nous avons croqué la chair d'un rongeur local, dont nous ne connaissons pas le nom.... Donc matinée baignade, au milieu des martins pêcheurs, des hérons et des hirondelles, puis longue rando dans le biotope voisin, d'où nous grimpons jusqu'au belvédère qui domine le lac. On bataille contre les moustiques mais il fait grand soleil, la température doit avoisiner les 40°, et le taux d'humidité les 100%... On est impressionnés par les voix des singes hurleurs, qui doivent défendre leur territoire plutôt que faire des parades amoureuses, si on en juge par l'agressivité du ton... mais nous ne les voyons pas. Le autres nombreux singes ne se montrent pas non plus, nous n'avons pas été suffisamment matinaux. Oiseaux, papillons, insectes, lézards, serpents... écureuils gris... pas de tigrillots ni d'ocelots, pas de jaguars ni de tapirs, pas non plus de crocodiles. Une végétation exceptionnelle, et de nouveau l'eau chaude du lac, le ponton solitaire qui plonge parmi les roseaux, et les enfants qui conquièrent tous les vacanciers du coin, avec qui ils se mettent à jouer au frisbee et à raconter tout notre projet de voyage, ce qui ne manque pas de susciter bien des questions... Ce soir, dans les paillotes et bungalows de notre guest house, on peut entendre parler français, tchèque, anglais, israélien, allemand...






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De plus en plus chaud, de plus en plus près...

Bon, encore une journée de route... Cette fois, nous délaissons les bus collectifs dans lesquels on s'entasse à 5 sur une banquette de 2 places, pour un mini bus presque exclusivement dédié au tourisme... on commence à comprendre comment ça marche : le raisonnement qui consiste à prendre un carte, à y repérer l'itinéraire le plus logique, et à demander où se trouvent les transports en commun n'est pas forcément applicable ici : d'abord parce qu'il faut au moins une heure pour parcourir 30 à 40 km, malgré l'asphalte qui recouvre partiellement les « grands axes », ensuite, parce qu'il n'y a pas d'itinéraire « bis », et que les routes sont donc régulièrement coupées par les indiens pour manifester, et enfin parce que les glissements de terrain à la saison des pluies obligent parfois les passagers à descendre du bus pour consolider un passage effondré, raviné ou devenu dangereux... comme nous l'avions connu dans les Yungas en Bolivie, ou dans le désert d'Atacama au Pérou. Bref, les shuttles sont un peu plus onéreux, mais on y gagne en temps et en confort... Bon, Arthur a quand même vomi, mais supporte avec le sourire et beaucoup de philosophie la situation, vérifiant lui-même la présence d'un sac en plastic et de bonbons à la menthe avant le départ... La route entre Coban et Florès est très impressionnante : nous passons d'une mer de nuages et d'une pluie très fine à une jungle dense et vive. Les courbe serrées et pentues des montagnes laissent peu à peu la place à de longues lignes droites encadrées de palmeraies et autres exploitations agricoles. Ca et là le relief est ponctué d'une colline ou d'un monticule arboré. L'horizon s'ouvre. L'eau s'installe un peu partout où elle le peut et la pluie, arrivée au sol dévale en petit torrents. Nous prenons un bac pour traverser une rivière en direction de la dernière partie du trajet vers Flores. Nous longeons des maisons de moellons au toit de tôle où le linge coloré est étendu sous la pluie, que jouxtent des maisons d'adobe (terre crue) au toit de palme. Tout paraît très pauvre, les gens sont pieds nus dans la boue, les noix de coco et les ananas s'amassent en tas au bord des routes, où vaquent volailles en tous genres, cochons roses et noirs, vaches et zébus, chevaux. L'ambiance n'est plus du tout la même que sur l'altiplano ! Sans compter que notre mini bus est climatisé, mais que pour Arthur, nous entr'ouvrons la fenêtre, par laquelle s'engouffre un air moite et humide qui colle à la peau.

Nous quittons notre « convoi organisé » avant tout le monde pour aller prendre le dernier bus public qui pourra nous emmener jusqu'à « el Remate »  localité où nous allons dormir quelques nuits. Cela nous rapproche de Tikal pour le trajet du matin, et le guide auquel nous nous référons promet un environnement d'une beauté sans pareille, au bord du lac Peten Itza. Nous arrivons à la nuit noire où nous finissons le trajet à pieds jusqu'à l'hôtel. Après toutes ces heures de route, un kilomètre à la frontale le long du lac, ça fait du bien ! On voit quelques petites lumières s'agiter sur l'eau. Ce sont des pêcheurs à la lanterne et peut-être quelques groupes de touristes qui essaient de voir des crocodiles à la nuit tombée. On nous a dit qu'on voyait plus de moustiques que de croco dans ces sorties ! ! J'adore arriver de nuit : on devine une ambiance, on hume l'air, on est l'affût des bruits de la forêt vierge la nuit, des insectes par milliers (Arthur est certain d'entendre des cigales ! Ce doivent être ses racines drômoises qui s'expriment...), des oiseaux protégés (250 espèces répertoriées pars un ornithologue français venu vivre ici), et des singes hurleurs qu'on nous promet pour demain matin, très tôt... On nous accueille dans un lodge niché au cœur de la jungle, au bord du lac : hamac, moustiquaires aux fenêtres, eau froide... et pas de wifi dans notre perchoir, et c'est tant mieux ! Nous préparons donc cette note tandis que les enfants s'endorment, pour la poster demain. Nous faisons durer le plaisir et n'irons pas découvrir les pyramides mayas tant attendues demain : une journée de lecture pour rêver encore un peu plus de cette fabuleuse civilisation, de baignade dans le lac, de visite du biotope voisin, et peut-être de promenades à cheval nous permettra de découvrir les beautés de cette région du Péten.


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Il pleut...

Les orages succèdent aux averses, le linge peine à sécher... depuis 3 jours. Mais les quelques heures moins humides de la matinée nous ont permis une de ces belles improvisations, toujours étonnantes... Le dimanche, une foule nonchalante se presse sur la place centrale de Coban, autour des petits stands de vendeurs ambulants, dans les fumées des grills des tacos, empanadas et maïs, et les gamins jouent au foot dans la rue interdite aux voitures. La musique sort à 120 décibels des hauts parleurs qui jouxtent un podium en train de se monter, et un important déploiement de forces armées et policières quadrille la ville. La journée est "spéciale" : Jimmy Morales, le tout nouveau Président élu, dont la cérémonie d'investiture aura lieu le 1er janvier, vient saluer ses électeurs Cobanais. Cela nous rappelle notre rencontre fortuite avec Ricardo Lagos, Président chilien, alors que nous visitions Santiago, il y a... quelques années ! Mais aujourd'hui nous ne verrons pas le Président, seulement ses supporters. L'ambiance est très  agréable, nous flânons longuement, les enfants passent du temps au square, nous mangeons dans les stands de rue. Nous entrons dans une église catholique pendant la messe, et dans une autre un peu plus loin, sans doute adventiste, de laquelle sortent des flots de musique rythmée : à l'intérieur, des femmes sont en transe, qui se tordent sur le sol, le buste pris de soubresauts saccadés, le visage ruisselant de sueur, yeux fermés ou révulsés... nous ne saurons jamais à quoi correspondait cette cérémonie, les enfants jouaient au milieu de cette agitation, les hommes soutenaient leurs femmes ou applaudissaient mais ne participaient pas à la transe. 

 

Sans transition : nous avons  créé un onglet "vidéos". La difficulté est que pour accéder à nos films, il fallait qu'ils soient hébergés par youtube et consort... ce que nous voulions éviter... dans un premier temps. Finalement, l'envie de partager ces petits montages est plus forte que celle de boycotter les réseaux sociaux... Et voilà !

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Seymuc Champey

Oui, la distance rend les choses un peu étranges, et pour un peu, avec le décalage horaire, on serait informés des événements avant qu’ils n’aient eu lieu ! Moi qui ne suis vraiment pas partisane du « tout, tout de suite », et qui trouve bien des vertus au temps, à l’attente, à la rêverie… j’apprends, avec le voyage, à apprécier aussi l’immédiateté des relations qu’internet permet…. Quand il n’y a pas de coupures d’électricité ! Les photos sont plus longues à mettre en ligne… Mais je prends aussi conscience que le blog, s'il est un formidable lien, s'écrit au détriment du temps plus personnel passé à envoyer des mails à chacun, et que nous ne répondons pas personnellement à tous les commentaires.

 

Dans l'hôtel, ce soir, nous avons été accueillis par les bougies, allumées en solidarité avec la France... il est vrai que nous sommes repris par l'ambiance routard, même s'il n'y a pas d'enfants qui voyagent autour de nous. Des couples entre 20 et 30 ans, des retraités, des groupes d'amis... en tout cas, on retrouve nos réflexes, on échange des infos, on fait sécher nos lessives comme on peut, en accrochant des fils partout, on ne part pas sans acheter notre galon (3.78 litres) d'eau potable quotidien, que nous transvasons dans nos petites bouteilles....

 

Les enfants s'adaptent vite et bien. On les surprend à répondre en français à une question posée en espagnol, à moins rouspéter quand on mange seulement local, ils apprennent à organiser leur sommeil en fonction de la journée, et savent parfois s'extraire, eux pourtant si sensibles aux ambiances, de ce qui se passe pour s'absorber dans un jeu, un chant, une lecture... Ils réagissent moins aux pétards lancés quotidiennement dans la rue, sont plus spontanés avec les enfants croisés au gré de nos pérégrinations.

 

Si nos journées continuent ainsi, nous allons bientôt manquer de superlatifs ! Voilà 2 jours que les enfants ne travaillent pas : pas le temps. C'est étrange ça aussi, cette impression paradoxale de disposer d'un temps jamais disponible habituellement, une année entière à inventer, tout en courant après le temps... à croire qu'on a pris l'habitude ! Alors demain, on ne fait rien : lessive, repos, devoirs, blog, tri des photos... et si possible, grasse matinée ! Car nous nous sommes encore levés à 6 heures pour prendre le bus... une vraie journée d'explorateurs de la jungle ! Sous une pluie incessante, un chemin incroyablement sauvage et beau, une route perdue dans les nuages, ravagée, défoncée par endroits, traversée de véritables ruisseaux avant même que le goudron ne cède tout à fait la place à la terre, et que nous ne quittions notre mini bus pour un 4x4. Nous traversons la plus grande finca du pays, où les plantations de café succèdent aux plantations de cardamome (le Guatemala en est le premier exportateur mondial), pour aller explorer les grottes de Semuc Champey. Après 3h d'un trajet épuisant, déception : il a tellement plu cette nuit, le niveau des eaux souterraines a tellement monté et le courant en est si fort, qu'il ne serait pas prudent d'engager les enfants dans cette rivière souterraine où ils rêvaient pourtant de pouvoir nager, dans le noir, une bougie à la main. Nous « nous contentons » donc d'explorer la jungle le long du rio, de ses cascades tonitruantes, de viser les lianes et les orchidées... Samuel rêve de machette, Arthur de jaguar et Salomé de colibri. Après le pique-nique, toujours sous la pluie, nous nous baignons dans les vasques vertes formées naturellement par l'érosion de la rivière, et suspendues au dessus de celle-ci dans une gorge escarpée de la montagne, dans un cadre incroyablement luxuriant. Magique, et tellement puissant ! Ce lieu est aussi un lieu sacré des indiens, qui viennent ici communier avec la nature. Le Popol Vuh, livre sacré des mayas, évoque la rivière surgie de terre comme un rite de passage entre deux mondes que seuls, les chamanes peuvent traverser...

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Décalage

Bon... nous allions vous raconter notre journée trépidante quand tous les routards de l'hôtel sont venus nous demander ce qui se passait à Paris... « vous êtes français, non ? » Entre les bouts d'infos qui nous parviennent en 3 ou 4 langues différentes, le temps nécessaire pour se connecter et lire en ligne... l'horreur. Les enfants sont là, qui deviennent tout pâles, questionnent, s'inquiètent. Déjà, en traversant une foule indienne qui manifestait dans la rue en psalmodiant la bible (processions adventistes et évangéliques) à la tombée de la nuit, Salomé avait dit : «  ça me rappelle la marche silencieuse pour Charlie Hedbo »... Comment expliquer l'inexplicable aux enfants ? « Pauvres Marie et Thomas, ils allaient justement visiter Paris ce WE, pour l'anniversaire de Marie !  Qu'est-ce qu'ils vont faire maintenant ?» Et puis : « à vous aussi ça vous fait peur ? » Oui, ça me fait peur que les hommes n'arrivent pas à se parler, qu'ils n'aient pas d'autres ressources que la violence pour faire passer des messages, qu'ils en arrivent à de telles extrémités pour s'exprimer, qu'ils considèrent la différence comme une source de peur et veulent réduire sa richesse à un uniforme...

D'ici sûrement ne sommes nous pas touchés avec autant de force qu'en France car nous ne nous sentons pas en danger. Mais le souvenir de janvier est proche. Nous pensons bien à vous tous et espérons que le quotidien des uns et des autres ne s'assombrira pas trop dans les temps à venir.


Ces événements nous ont procuré une rencontre surprenante et agréable avec Faustino, un Guatémaltèque venu se reposer dans l'hôtel entre deux journées de travail. C'est lui qui nous a interpellés. La conversation s'est engagée sur cette actualité difficile, s'est poursuivie en partageant un repas, et s'est nourrie en échangeant sur la vie des uns et des autres, sur la vie au Guatemala dans ses pires années, sur les enfants et petits enfants vivant en France, à Lyon et dans les Pyrénées, sur nos enfants, sur la culture des myrtilles (si, si...) et beaucoup d'autres choses. Une façon plus légère de partager la difficile fin de cette (malgré tout) belle journée.


Celle-ci nous avait amenés vers une réserve d'orchidées. Un endroit préservé de la forêt humide où sont protégées et cultivées ces magnifiques fleurs, 150 variétés dans le biotope local. La plupart sont si minuscules qu'elles s'observent à la loupe, accrochées aux écorces des arbres qui leur servent de «terreau». Les enfants suivent attentivement la visite (sauf Arthur, trop occupé à dépiauter un avocat pour en récupérer le noyau... son nouveau trésor!). Nous observons des oiseaux au plumage généreux et apprenons l'utilisation des plantes médicinales. Les fougères arborescentes atteignent parfois cinq mètres. Elles se développent comme des arbres. Les liquidambars dépassent les 15 mètres et n'ont pas grand chose à voir avec ceux que nous voyons en France. Le milieu ambiant procure un développement singulier à toute la végétation. Certains arbres indiquent trois saisons par le renouvellement de leurs feuilles lorsque d'autres plantes produisent deux fois par an leurs fruits. La pollinisation des orchidées n'a (presque) plus de secrets pour nous : la couleur des insectes, des papillons, les périodes, les conditions...

De retour à Coban, nous prenons un bus pour le village de San Juan de Chamelco et de là un autre pour Chalin, hameau perdu dans la forêt d'où sort un rivière souterraine. Malheureusement, nous n'avons pas pu accéder aux grottes que nous venions visiter là. Mais bon, le trajet jusque là valait le coup. D'abord on a appris que l'on pouvait tenir à 26 personnes dans un véhicule 12 places, et même ajouter 3 personnes accrochées à la galerie du toit. Ensuite on a fait le constat que la limitation de vitesse à 25 km/h n'est jamais dépassée dans ces conditions. Enfin, on a compris qu'on ne payait pas par personne dans un bus, mais par siège occupé. Donc on s'entasse les uns sur les autres. Mais quelles que soient les conditions, Arthur dort … Voilà : de fleurs en microbus, d'un village perdu à un autre (on n'a pas croisé un seul «gringo» sur ce coup là), de transport rocambolesque à une promenade à pieds, notre journée s'est écoulée paisiblement jusqu'à ce soir.


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Forêt humide

Nous quittons Antigua, ses ruelles pavées, ses 26 églises, ses façades colorées, ses volcans, ses habitants pour nous enfoncer dans le cœur du pays. Après un passage obligé par la capitale, Guate comme l'appellent les gens d'ici, la route se faufile lentement au travers d'un relief aux pentes douces qui lui impose un tracé lent et sinueux. Puis petit à petit, l'horizon s'embrume, les montagnes s'escarpent, la végétation se densifie. Nous montons à nouveau. Des champs de nuages se reposent entre des sommets que nous devons alors imaginer. Blanc et vert sont les couleurs qui nous entourent, la ouate nuageuse venant caresser le vert tendre d'une couverture végétale panachée. Pins, bananiers et autres arbres dont nous ignorons les noms poussent en un agencement savant d'où s'échappent orchidées, broméliacées et fleurs en tout genre. Puis survient le sommet de la montagne. Nous entamons alors la descente vers la ville de Coban. Nous sortons de la forêt humide de moyenne montagne.

 

6 heures de trajet s'achèvent durant lesquelles les enfants ont réussi à ne pas trop s'ennuyer, à se reposer un peu, et à ne pas être trop malades. Durant la pause, nous échangeons avec Carlos et son père, qui ont rejoint le bus en cours de trajet. Ils rentrent chez eux à Coban. Carlos connaît quelques phrases de français mais n'ose pas les dire. Il rêve de faire des études en France pour devenir médecin du haut de ses 10 ans. Samuel s'essaie à lui proposer un chewing gum en Espagnol. Et ça marche.

 

Les enfants ont beaucoup pensé aux chants des classes pour les cérémonies du 11 novembre. Ils ont révisé les chansons sur le blog d'Olivier et ont beaucoup apprécié les photos qu'ils ont reçues.

 

Demain, nous espérons aller visiter des grottes et une réserve naturelle d'orchidées.

 

On fait des petits films de temps en temps, mais on n'arrive pas à les mettre sur le site... alors photos !

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Poursuivre le voyage

Après ces quelques jours autour du lac Atitlan, nous repassons par Antigua pour une courte halte. Demain matin nous prenons un bus en direction de Coban. Après avoir cherché dans tous les sens comment rejoindre cette région, nous sommes passés par une agence qui affrète des transports d'une vingtaine de passagers, dans des conditions qui seront un peu moins rudes pour les enfants et pour nous (il faut tout de même compter 6 heures de bus). Nous avons refait un petit "paseo" dans les rues d'Antigua où les enfants ont été surpris de se faire interpeller en français par une "gentille grand-mère" qui, les entendant parler, s'étonnait qu'ils ne soient pas à l'école. Ils ont tout expliqué, pays par pays ! Et elle leur a demandé des conseils sur les cartes postales à choisir pour ses petits-enfants de leurs âges...

Un peu plus tard, alors que nous étions dans le parc central, Salomé s'entend appeler par son prénom : c'est la dame qui lui avait fait sa tresse quelques jours avant. Impression de se retrouver, presque de se connaître. Et elle entame la conversation avec elle tout simplement... Tout cela finit par un câlin entre Salomé et Mateo, le bébé que la dame portait dans son écharpe. La vie est si simple de temps en temps.

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Dernier jour au bord du lac...

La lancha nous a déposés, ce matin, à Santiago, grosse bourgade très vivante où le syncrétisme se mâtine de pratiques quotidiennes restées authentiques malgré l'afflux des touristes. Quoi que, nous avons de la chance, il n'y a pas foule. C'est le 3ème grand village Tzutuhil d'Atitlan, construit sur une colline dominant une magnifique baie, dominée par les volcans Atitlan, San pedro et Toliman. Il se parle ici une multitude de dialectes et il se porte une multitude de vêtements traditionnels différents... mais l'histoire de ce village est aussi marquée par la guerre civile, et sa place centrale fut le théâtre tragique de scènes de luttes mortelles des villageois contre le pouvoir militaire. Nous assistons aux cérémonies dédiées à Maximon, mi-homme mi-dieu (ou démon, c'est selon), statue de bois à laquelle les habitants de Santiago accordent de grands pouvoirs. Chaque année, durant la semaine sainte, il est porté en procession à travers les rues du village jusqu'à l'église, où sa chapelle reste ensuite vide le reste de l'année : le chamane désigne l'une des 9 maisons qui aura l'honneur d'héberger la statue et le défilé de fidèles venue lui offrir maïs, cierges, cigarettes et libations. Dans une ambiance de grand recueillement, les touristes, pour 2 quetzales, peuvent assister aux demandes adressées à Maximon au milieu de la lueur des bougies et de l'odeur de l'encens. Chaque soir, la statue est couchée, et levée chaque matin. Cela ressemble à San Juan de Chamulas, au Chiapas, Mexique, dont nous gardons un souvenir ému et impressionné. Puis, visite d'une petite coopérative de femmes tisserandes, où nous avons pu apprendre à reconnaître les différents costumes traditionnels, en fonction des ethnies, des villages et des époques, ainsi que les techniques de tissage et la symbolique des motifs. Salomé et Samuel se sont même essayés au tissage, et ont constaté que ça ne s'improvise pas...


Nous continuons à avoir un rythme très décalé, 2 repas par jour, et des enfants très volontaires le matin, mais rapidement épuisés ! Nous continuons aussi à découvrir la gastronomie locale, en prenant soin d'alterner chili con carne et pizzas, soupes et hamburgers, poissons du lac et spaghettis... histoire que tout ne soit pas nouveau en même temps ! Car il reste finalement peu de repères de notre quotidien, tout est si différent ici ! Et c'est par l'alimentation que les enfants nous rappellent qu'ils sont (trop) loin de chez eux... Ce soir, repas dans la rue, comme nous adorons le faire : nous achetons 5 maïs grillés qu'une toute jeune fille fait cuire sur un barbecue à roulettes, et qu'elle frotte ensuite de citron vert avant de les enduire de sel. Franc succès ! En Equateur, c'est avec du fromage que se déguste le maïs grillé...


Le ciel ici est magique, nous avons les constellations des deux hémisphères en même temps.


Nous nous apercevons que nous avons peu préparé ce voyage, en traçant juste les grandes lignes, et laissant volontairement beaucoup de place à l'improvisation. Nous souhaitions rejoindre la région du Quiche par Chichicastenango avant d'aborder le Péten par Florès en direction de Tikal sans repasser par Antigua, mais nous devons nous rendre à l'évidence : si tous les tours repassent par la belle ville coloniale, c'est qu'il doit y avoir une raison... et les longs trajets en bus, s'ils ont en soi un intérêt pour nous adultes, ne sont pas du tout une perspective réjouissante pour les enfants... Nous renonçons donc à la route initialement pensée, pour passer des hautes terres montagneuses et volcaniques d'Atitlan à la forêt tropicale du Péten par Antigua. Nous quitterons demain les couleurs éclatantes des marchés indiens, les champs de maïs et d'avocats, pour la forêt vierge du Péten, sa jungle humide et exubérante, ses papillons bleus et ses jaguars, son biotope unique au monde, ses milliers d'orchidées, ses antiques ruines archéologiques encore enfouies sous leur manteau forestier. Ensuite, avant de passer la frontière avec le Honduras (et peut-être un saut de puce au Belize ?), ce sera la côte caraïbe, ses hamacs sous les cocotiers, ses plages de sable blanc ou noir, et ses peuples descendants d'esclaves africains. Comme l'Equateur, le Guatemala est un pays tout en contrastes, et nous aimons ça... Tant de différences en un si petit territoire, quelle richesse !


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Kayak d'altitude

Finalement, on a fait un peu de kayak depuis Panajachel. Les enfants étaient super motivés mais pas très rassurés de nous voir nous éloigner du bord. Pourtant, lorsque les vagues d'étrave des bateaux à moteur nous arrivaient dessus, tout le monde rigolait bien ! Samuel a appris à faire des "dérapages" dans l'eau, Arthur à pagayer sans nous assommer et Salomé à diriger le kayak. Et le tout au son de la chanson : "on pagaye, on pagaye,..."

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Journée repos

Aujourd'hui, le rythme retombe un peu. Nous avons passé la journée à Panajachel, tranquillement. D'abord, la nuit a été profitable malgré les chants du coq au milieu de la nuit... Nous nous réajustons à la mesure des enfants qui nous suivent partout sans rien dire... mais le soir venu, la fatigue témoigne de ce que nous leur demandons.

 

Du coup, on s'est fait une petite balade en bord de lac avec sortie kayak, puis retour à l'hôtel pour préparer les jours suivants.

 

Et la suite des photos d'hier ! On revient chaque soir avec une moisson de quelques centaines de photos, qu'il est long et fastidieux de trier... Désolés donc si certains jours, les textes ne sont pas accompagnés d'images...

 

Heureusement, les hôtels développent tous de menus services, très adaptés aux "back packers" : guides touristiques, laverie, transports privés en navettes (shuttle)... de la même façon, les musées ont tous, désormais, une partie boutique... à moins que ce ne soit l'inverse ?

 

La nuit tombe tôt ici, aux alentours de 18h. Les matinées sont chaudes et ensoleillées, les après-midi voient les nuages s'amonceler systématiquement et coiffer les volcans jusqu'à éclater en pluies orageuses assez violentes. On va peut-être revoir cette idée de faire travailler les enfants dès le matin...

 

Une semaine qu'on ne sait plus ce qui se passe dans le monde... Les nouvelles ne devraient pas tarder à nous manquer, mais jusqu'à aujourd'hui, nous avons eu besoin de nous couper d'une actualité toujours brûlante, pour nous centrer chaque jour sur ce que nous vivons...

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Le plus beau lac du monde

Nous avions lu que le lac Atitlan était le plus beau du monde... Mais nos souvenirs éblouis du lac Titicaca, de ses îles flottantes, de ses sites archéologiques, des familles indiennes qui nous avaient logés pour quelques nuits entre Bolivie et Pérou, entre ciel et terre, à 4000 mètres d'altitude, nous faisaient penser qu'il en faudrait beaucoup pour déloger le Titicaca de nos cœurs ! Et bien, et pour cesser là toute comparaison, disons que le lac Atitlan nous a conquis ! Nous ne sommes qu'à 1500 mètres d'altitude, mais la douceur du climat, la luxuriance de la végétation, où caféiers côtoient bananiers, citronniers, cotonniers, eucalyptus et maïs, et surtout l'ouverture des mayas, la bienveillance de leur accueil et la qualité des échanges font du site un havre de paix et de douceur. Les enfants, qui attendaient impatiemment les pyramides mayas (merci "les mystérieuses cités d'or" !), se régalent des visites de villages indiens, dans un décor d'une beauté à couper le souffle. Ils s'extasient devant les volcans, et s'émerveillent de savoir que le  lac s'est formé dans un cratère effondré il y a 85 000 ans. Ils s'étonnent de tous les véhicules qu'ils découvrent (déplacement en "chiken bus", pick-up, tuc tuc... et "y'a même pas de ceinture, ni de casque en moto, et on peut rouler la porte ouverte !!"). Nous avons pris une "lancha", ces barques à fond plat et à moteur (6 gilets de sauvetage pour... 28  passagers !) qui relient entre eux les différents villages bordant le lac. Au nombre de 12, ces villages portent le nom des apôtres... Une demi-heure de traversée entre Panajachel et San Juan, pour découvrir un village de cultivateurs de café, d'artistes peintres et de tisserands, où chaque porte de maison s'ouvre sur une femme tissant selon l'antique technique, des motifs ancestraux, sur du coton teinté à base de plantes locales, que nous découvrons... Et puis, nous tombons aujourd'hui sur un concours de cerfs-volants, en lien, semble-t-il, avec les pratiques liées à la fête des morts...

 

Les enfants trouvent qu'un tour du monde, c'est fatigant. Nous avons changé d'hôtel ce matin, celui de la nuit dernière n'étant vraiment pas super. Pour la première fois ce soir, ils ont un lit chacun, et la petite terrasse fleurie attenante nous permet de profiter des concerts improvisés dans la rue tout en écrivant, tandis qu'ils dorment à côté. Les oiseaux nous réveillent tôt, entre 5h et 6h, et les journées sont ensuite longues... Le meilleur moment pour partir en exploration est le matin, mais c'est également celui où ils sont le plus disponibles pour les devoirs... on va donc essayer de caler devoirs et blog après le petit déjeuner, car la première question qu'ils posent est celle de savoir s'ils ont des commentaires... et de vivre comme les locaux, tôt levés et tôt couchés.

 

Ce point du voyage est celui où nous sommes le plus proche du Chiapas. Il y a 10 ans, lors du voyage où Laurence et Matthias nous avaient accueillis à Mexico, nous avions eu le projet de venir un peu au Guatemala aussi, mais en décembre 2005, l'ouragan Katrina venait de ravager le pays, et les risques sanitaires étaient alors trop importants, sans compter le manque d'infrastructures, routes et villes ayant été entièrement balayés de la carte par endroits. Aucune trace, ici aujourd'hui, d'une telle catastrophe. En revanche, ce que nous avions compris, lu, découvert, à l'époque, de la culture maya, nous aide aujourd'hui. Et il est probable que ce voyage qui s'initie ne nous permettra pas d'approfondir de la même façon notre compréhension des cultures et des peuples à la rencontre desquels nous venons, de lire autant, de nous nourrir de visites de musées jusqu'à nous familiariser avec les rituels syncrétiques et autres pratiques cultuelles, car il y a toujours un moment dans la journée où le plus important est de jouer à cache cache, de ramasser des coquillages ou de regarder le match de foot qui s'est improvisé sur la place du village. Les questions existentielles finissent toujours par s'évanouir au profit d'une réalité qui est la même partout, quels que soient la langue et le pays : besoin de courir, de jouer, de parler.

 

Demain, nous devrions nous baigner dans ce beau lac de cratère, où se pratique aussi le canoé, et autour duquel on peut randonner à pied ou à cheval... et puis, il nous reste encore dix autres villages lacustres à découvrir, chacun avec sa spécificité, son ambiance, la couleur de ses huilpils...

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Panajachel

Changement de décor !

 

3h de bus public ce matin, une route superbe entre Antigua et Panajachel, dans une végétation dense et luxuriante... mais des virages, une conduite sportive, un vieux bus sans amortisseurs... et l'estomac d'Arthur qui a été trop chahuté pour garder les viennoiseries à la canelle du petit déjeuner ! Autant dire que le trajet nous a paru long...

 

Panajachel est un gros village touristique au bord du lac Atitlan. Il n'y subsiste plus grand chose de son passé colonial, mais les ruelles se succèdent, qui alternent boutiques et stands d'artisanat, hôtels et tours opérateurs... Les enfants sont facilement pris dans la fascination de ces échoppes colorées débordantes de tissus, vêtements, masques, cuirs... dont ils reconnaissent quelques figures décorant notre bibliothèque.

 

Nous retrouvons la culture maya rencontrée il y a 10 ans lors du mois que nous avions passé au Mexique, avec le côté américanisé en moins. L'Amérique centrale, par certains aspects, nous semble proche de l'Amérique Latine.

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Au pied des volcans

Les journées se dynamisent un peu... après qu'on se soit aperçus hier qu'on était décalés de 2h par rapport à tout le monde ici !! On a remis nos montres à l'heure...

 

Bon, on a vraiment profité aujourd'hui de cette ville où il fait bon vivre, où les gens sont faciles à rencontrer, où les conversations s'ébauchent d'emblée, et où l'accueil n'est pas un vain mot. Et puis, les réactions sont nombreuses, de personnes qui s'attendrissent à nous voir voyager en famille... Exploration des ruelles qui débouchent sur des patios merveilleux, première découverte de l'artisanat et de la gastronomie, visite de quelques unes des 26 églises de la ville, restaurées après le dernier tremblement de terre, en 1976, des musées du chocolat et du jade... D'ailleurs, spéciale dédicace à notre nièce, dont le si beau prénom, ici, ne fait référence qu'à la pierre sacrée des mayas...

 

Demain, notre bus part à 7h pour Panajachel, sur les rives du lac Atitlan. Arthur m'a encore demandé si, en arrivant au bout du monde, on tombait dans l'océan ? Sur le très beau globe gonflable offert par mes amis du Rucher (et qui ne prend aucune place dans le sac, une fois dégonflé), il repère inlassablement nos itinéraires, situe le Guatemala par rapport à la France, les continents les uns par rapport aux autres... Les enfants ont des questions sur les cireurs de chaussure et autres enfants vendeurs ambulants, sur ce qu'est un pays pauvre. Et les gens qu'on voit dans la rue et qui n'ont pas la peau beige comme nous, ce sont des indiens ? Pourquoi y a-t-il des adultes qui font ma taille, demande Salomé ? Samuel tente de comprendre le cours du quetzal, et se demande ce qu'il pourrait s'acheter en convertissant tout son argent de poche en quetzal, car ça ferait beaucoup plus que des euros !! Arthur s'est fait son premier copain, le fils de la dame qui a tressé les cheveux de Salomé, un petit  bonhomme de 18 mois dégourdi et crasseux, qui courait après les pigeons pendant que sa mère s'affairait sur la tête de notre fille... Nous renouons avec l'émerveillement de l'instant qui se donne : le concert auquel nous assistons sur la place centrale, la fumerolle qui s'échappe du cratère du volcan au moment où notre regard se pose sur lui, la porte qui s'ouvre à notre arrivée, la rencontre à laquelle on ne s'attendait pas, ce sentiment d'être au bon endroit, au bon moment, qui construit le caractère unique et tellement vivant de notre présence au monde, à ce monde-là...

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Depuis le nouveau continent

Bon, il faut trouver le rythme ! Après une de ces journées où on remonte le temps, désormais on invente aujourd'hui... Le voyage a été long et épuisant. Petit problème mathématique : à l'aéroport dès 8h30 mercredi, nous sommes arrivés à l'hôtel à 22h30 le même jour... sachant qu'on a voyagé 20h !!! Dur de comprendre les 7h de décalage horaire, le nombre de repas dans la journée d'avion, la nécessité de se reposer quand il fait grand soleil dehors... L'escale à Dallas est hallucinante : autant la taille de l'aéroport que les formalités administratives et de sécurité, à refaire cent fois... Non, nous n'avons pas l'intention d'assassiner le président, ne sommes pas en relation avec un groupe terroriste, n'avons pas accepté de transporter des bagages ou paquets pour d'autres, n'avons pas été en contact avec des animaux ou des végétaux avant d'entrer dans l'aéroport... Dans l'avion, tout est source de découverte et d'émerveillement : les sensations au décollage et à l'atterrissage, la vue depuis le hublot, les nouvelles technologies, les langues parlées... Nos arrivons de nuit à Guatemala Ciudad, ville peu intéressante à visiter, et peu sûre : la navette de l'hôtel retenu à Antigua, à une heure de route, nous attend. Quand nous nous couchons il est 5 heures en France, et après quelques heures de sommeil réparateur, ce sont les nuées d'oiseaux qui pépient bruyamment qui nous réveillent ! A 5 heures, les enfants sont debout, que nous peinons à faire attendre 2 petites heures encore avant d'aller explorer la ville...


Antigua est la capitale culturelle du pays. Elle fut également capitale entre 1541 et 1773. Merveilleuse cité coloniale posée à 1500 mètres d'altitude au pied des volcans Agua,et Pacaya, elle est classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Nous parcourons ses rues animées au plan en damier, aux façades colorées, aux arches qui s'ouvrent sur de petits patios fleuris aux fontaines chantantes, aux églises nombreuses et superbes, aux marchés grouillants... Nous respirons des odeurs connues, nous immergeons avec bonheur dans cette langue, dont nous découvrons que nous savons encore la parler, mais que les enfants s'étonnent à nous entendre... Ils cherchent à tout saisir, demandent 10 fois par jour quelle heure il est en France, n'en finissant pas de s'étonner d'être en train de visiter, de faire le marché, de manger... pendant que leurs copains sont en classe, rentrent chez eux, dorment... D'être en short quand il doit faire frais à Brindas... Il nous faut trouver un rythme de voyage, une évidence et une fluidité plus grandes dans l'équilibre qui se cherche entre visites, repos, partie scolaire pour les enfants, archivage et classement des photos à partager avec vous...


Après la grosse frayeur de dimanche, le stress retombe, et le vertige me prend : premier jour de la réalisation de ce rêve qui nous occupe depuis 15 ans, et que nous préparons depuis un an... La distance géographique nous éloigne d'une certaine réalité, qui n'est plus la nôtre, le temps du voyage. Le temps que nous vivons ne se conjugue plus tout à fait de la même façon. Comment allons-nous lire ? Réussirons-nous à aller au théâtre, à voir des spectacles, des matchs (foot et corrida en Amérique Latine, rugby en Nouvelle Zélande... tout ce qui fait partie des cultures locales, et que nous n'aurions sans doute même pas l'idée d'aller voir en France!). Comment vivrons-nous le fait de ne pas nous séparer pendant cette année, d'être toujours ensemble tous les 5 ? Mais en même temps, ces questions sont très théoriques, parce qu'ici, la vie s'impose avec beaucoup plus de simplicité, me semble-t-il, que lorsque nous l'envisagions depuis le vieux continent... Les questions organisationnelles et de sécurité, vues d'ici, ne sont pas plus compliquées que chez nous. Et les enfants, s'ils disent tous les jours qu'ils aimeraient être en classe avec leurs copains, inventent avec nous ici un quotidien très évident ! En tout cas, avec nos péripéties du début nous avons loupé les manifestations festives traditionnelles liées à la Toussaint ici : repas sur les tombes des ancêtres, cérémonies syncrétiques et confection de sucreries en forme de crânes et autres squelettes pour une version plus religieuse et ancestrale d'Halloween !


Nous avons réussi l'exploit de partir relativement légers : 2 sacs (roulettes plus bretelles de portage) de 16 kg pour 5 et pour un an, plus chacun un tout petit sac à dos.


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