Scènes de rue

Nous avions découvert au Guatemala les fondements idéologiques et politiques des républiques dites bananières... et nous apprêtons à aller à la rencontre du peuple qui a fait parler de lui pendant la révolution sandiniste. Complexité des enjeux géopolitiques locaux, ambivalence (et ambiguité!) des liens avec les américains du nord, permanence des stratégies, alliances et contre-alliances politico-économiques... tout cela s'inscrit aujourd'hui sur les façades défraîchies des maisons coloniales, dans les rapports entre grands propriétaires terriens (les réformes agraires successives n'ont pas aboli le système des fincas et haciendas, ni la répartition des richesses...) et main d'oeuvre saisonnière, dans la décadence du chemin de fer national (essentiellement utilisé aujourd'hui pour le transport des noix de coco), dans les sourires de qui se souvient encore de la guerre civile, des guerillas, des révolutions.


Ici, l'étranger n'est pas vécu comme un « gringo », terme péjoratif utilisé pour qualifier un tourisme néo-colonisateur, et qui fait référence au cri de « green, go ! » poussé par les mexicains réclamant leur indépendance et le retrait de l'armée américaine de son territoire. L'étranger est toujours accueilli, et aujourd'hui on ne nous parle ni de Zidane, ni de Voltaire ou de la révolution française, mais des attentats à Paris... soutien et bienveillance s'expriment à notre endroit, de la part de qui a connu la guerre civile. Certains sont au fait de notre culture, d'autres ne savent pas situer la France en Europe, mais tous sont au courant des événements.


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