L'île d'Amantani

Quelques photos de l'île d'Amantani...

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Les Uros

Finalement, quelle belle expérience que celle de la rencontre avec cette ethnie au mode de vie unique au monde, et à l'habitat si photogénique ! Un guide très pédagogique, un environnement superbe, de l'artisanat merveilleux, et une rencontre heureuse, malgré l'exploitation touristique de l'ensemble... Les îles sont au nombre de 92 et minuscules, chacune hébergeant de 5 à 10 familles, L'école primaire flotte également, quant au collège, il se trouve sur la terre ferme, à Puno. Les enfants nous ont accueillis en chantant en espagnol, quechua, aymara... mais aussi en anglais, allemand, français... Et puis, nous avons pu passer d'une île à l'autre sur un bateau de roseau, à la rame, et nous avons adoré !

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Noticias

Eurêka !  Nous venons (momentanément...) de résoudre nos problèmes informatiques, et de défier l'absence de haut débit ! Allez donc feuilleter nos pages précédentes, qui s'enrichissent ce soir de galeries photos, publiées (avec retard) à la date des visites... Quelques nouveaux films sont également visibles.

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Le lac sacré

De retour de nos séjours iliens, on ne résiste pas au plaisir de faire découvrir encore une île différente et un peu mystérieuse aux enfants, celle des Uros. Sans doute l'authenticité que nous avons connue il y a bientôt 2 décennies a t elle été remplacée par une exploitation touristique à outrance, mais... nous verrons demain si le détour en valait la peine.

 

Voici quelques explications : 

 

Des Uros, on sait peu de chose, sinon qu’ils venaient sûrement du nord du Chili actuel, qu’ils étaient reliés aux Puquina dont ils partageaient une langue encore parlée en Bolivie, et qu’ils avaient du sang noir dans les veines. Les Uros se sont éteints complètement , vers 1950, abandonnant leur terre de roseaux aux indigènes Aymaras de Puno. Ces derniers – dont certains seraient issus d’un métissage avec les Uros – ont occupé les îles, y perpétuant les traditions tout en sachant profiter de l’attrait qu’exerce sur le visiteur un mode de peuplement unique au monde. Qu’on en juge : une quarantaine d’îles artificielles entièrement faites de totora (roseaux), amarrées à des piquets leur évitant la dérive, et dont la superficie varie de quelques dizaines à quelques centaines de mètres carrés. Chaque semaine, une nouvelle couche de roseaux est ajoutée pour remplacer celle qui a coulé ; et tous les dix ans, il faut déménager et construire une autre île. Les habitants vivent de pêche, d’artisanat, de chasse (ils utilisent le sang des cormorans pour soigner l’épilepsie) et de collecte d’œufs vendus à Puno qu’ils rejoignent sur leurs canots. Ils se nourrissent également de la partie blanche du roseau, qu'ils appellent "platano del lago", banane du lac.

 

Et puis, au risque de proposer une lecture fastidieuse, voici encore de quoi partager avec nous le côté sacré du lac...

 

Le lac Titicaca, comme le Machu Picchu, demeure, dans notre inconscient collectif, un toponyme teinté de magie. Fruit de la nature et donc des dieux pour les civilisations précolombiennes, on peut aisément comprendre l’émotion qui étreignit les premiers hommes à la vue de ce cadre grandiose, et la genèse magico-religieuse qui en découla. Carrefour des plus anciennes civilisations amérindiennes, le lac Titicaca a depuis toujours exercé une réelle fascination sur les voyageurs et les conquérants. De l’empire de Tiwanaku au clergé catholique, tous ont fait de ce joyau un de leurs hauts lieux religieux. Aujourd’hui encore, des milliers de pèlerins venus de toute la Bolivie se rendent en procession pour se recueillir devant la Vierge noire de Copacabana, à Pâques. Avec comme écrin la barrière infranchissable de la Cordillère royale, et ses sommets enneigés de plus de 6 000 mètres d’altitude, les eaux du lac fusionnent avec un ciel au bleu intense, bercées par le ballet des voiles colorées des bateaux de pêche. Sur l’île du Soleil, berceau de la mythologie inca, on découvrira de nombreux vestiges : le temple de Pilkokaina, le temple de l’Inca. Les croyances, ici, se mélangent aux légendes et il n’est pas rare de se faire conter l’une d’elles par l’un des sages du village de Kalahuta ou de Tiquira. Il faut néanmoins anticiper en haute saison ou lors d’événements religieux car la ville de Copacabana est prise d’assaut et tous les hébergements sont complets. 

 

Histoire 

« Du silence cosmique du lac Sacré des Andes, surgirent des dieux conduits par le dieu Wiracocha. Il créa le premier jour le soleil, la lune, les étoiles et des gigantesques créatures difformes. Après de nombreux essais décevants, Wiracocha réussit à modeler dans la boue du lac de véritables êtres humains, et non plus des géants incultes. » La légende veut que les grandes civilisations de l’Altiplano soient nées au Titicaca, connu sous le nom de « lac Sacré ». Une autre légende raconte qu’il y eut un déluge sur la région occupée par le lac. C’était une punition du dieu créateur du monde, connu sous le nom de Pachayachachic (seigneur invisible), parce que les hommes, en adorant les eaux et les montagnes, l’avaient offensé. Le dieu Pachayachachic punit cet affront en lançant des éclairs foudroyants. Sa colère était si grande qu’il envoya aussi des torrents d’eau sur la Terre. Tous les hommes périrent noyés à l’exception de quelques-uns, qui étaient innocents. Pachayachachic leur permit de se sauver en montant dans les arbres les plus hauts, puis de rejoindre les sommets des montagnes pour se réfugier dans des cavernes. Après le déluge, le soleil lança son premier rayon sur le lac Titicaca. Selon une autre légende, le dieu Soleil eut pitié des mortels qui vivaient comme des animaux. Il envoya un de ses enfants (Manko Kapak) et une de ses filles (Mama Okllo), pour qu’ils donnent aux hommes la connaissance des lois afin qu’ils puissent vivre comme des êtres raisonnables, dans des maisons et dans des endroits où ils jouiraient des fruits de la terre. Le Soleil déposa ses enfants sur une île (connue aujourd’hui sous le nom de l’île du Soleil) et leur donna un bâton en or. Il leur ordonna d’enfoncer ce bâton dans la terre, où qu’ils aillent. A l’endroit où le bâton s’enfonça et disparut (aujourd’hui la région du Cuzco), fut fondé un empire. Connu sous le nom d’Empire inca, son étendue était si grande qu’il occupait ce qui est aujourd’hui la Colombie, l’Equateur, le Pérou, la Bolivie, le nord de l’Argentine et la partie nord du Chili. Dans le passé, on pensait que le lac avait submergé une cité entière. En effet, un explorateur bolivien, Ramon Avellaneda, et un groupe de plongeurs y trouvèrent, à environ huit mètres de profondeur, des blocs gigantesques de pierre taillée et découvrirent des murailles régulièrement disposées à huit mètres sous le niveau d’eau. Le mythe d’une Atlantide lacustre était né. Quelques années plus tard, l’explorateur Jacques-Yves Cousteau emmena trente tonnes de matériel et deux sous-marins pour explorer le lac Titicaca. Son expédition descendit à deux cents mètres de profondeur, mais ne trouva pas trace de cette prétendue ancienne civilisation. L’archéologue bolivien, Carlos Ponce Sanginés sonda, lui aussi, les fonds du lac à la recherche de trésors enfouis ainsi que de cette mythique ville engloutie. S’il est vrai que l’on a pu remonter des objets du lac, provenant d’offrandes qui furent faites aux divinités aquatiques depuis les temps préhispaniques, on n’a jamais pu amener la moindre preuve à ces récits fantastiques. Aujourd’hui, on pense plutôt que ces murailles sont d’anciennes jetées datant de la fin du XIX e siècle. A cela une raison très simple : au fil des siècles, le niveau du lac Titicaca a baissé sans cesse. Comment, alors, aurait-on pu construire une ville sous l’eau ? Mais la prétendue ville engloutie continue à faire rêver… 

 

Géographie 

Quinze mille ans avant la fin de la période de glaciation, il y avait dans l’Altiplano deux mers intérieures profondes de soixante mètres, formées par l’accumulation de l’eau de pluie, l’Altiplano étant un bassin fermé. Au nord, incluant la région du Titicaca, se trouvait le lac Ballivian. Le lac Michin occupait la partie sud-ouest de la Bolivie (là où se trouvent aujourd’hui le salar de Coipasa et le salar de Uyuni). Alimentées par les eaux du dégel des neiges des montagnes et des glaciers qui les entouraient, ces deux mers étaient une riche source d’eau pour l’Altiplano. Lors de la période de glaciation, les sources se tarirent et, peu à peu, les deux mers s’asséchèrent et firent place au lac Titicaca, l’un des plus grands de l’Amérique latine. A 3 810 mètres d’altitude, il détient le titre du plus haut lac navigable du monde, depuis qu’en 1872 on assemblait sur le rivage un vapeur hissé dans la montagne, pièce par pièce, à dos de mulet. A 3 800 mètres d’altitude, le lac est divisé en deux parties quasi égales entre le Pérou et la Bolivie. Long de 180 kilomètres et large d’une soixantaine en moyenne, il est composé de deux bassins (majeur et mineur) séparés par un fin détroit. A l’est (côté bolivien), la Cordillère royale et ses sommets à plus de 6 000 mètres (Illampu, Ancohuma, Condoriri, Huayna Potosí, etc.). A l’ouest, le Pérou dont on distingue, la nuit, les lueurs des villes côtières. 

 

Climat 

Le lac jouit d’un microclimat permanent grâce à l’évaporation importante de ses eaux qui repousse les nuages sur les berges et au-delà. Le lac varie d'environ 60 cm entre la saison séche et la saison des pluies. Toute l’année, il fait généralement un grand beau temps et les nuits étoilées sont splendides. 

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Amantani y Ticonata, donde el diablo perdio su poncho

C'est une expression chilienne : "où le diable perdit son poncho" désigne un endroit perdu au milieu de nulle part... Pour faire découvrir le lac aux enfants nous sommes allés 2 jours sur les îles proches de Puno. D'abord Amantani où chacune des10 communautés accueille les visiteurs dans les familles. Balade au sommet de l'île, foot, jeux de carte, cusine avec Ivan, Flavia et leurs 2 enfants. Le temps s'ecoule lentememt sur Amantani. L'agriculture est vivrière et la production artisanale dédiée au tourisme. Nous avons pourtant l'impression d'être les seuls non péruviens... L'organisation municipale cohabite avec les hiérarchies communautaires. Dans l'après-midi, nous prenons le chemin des 2 temples pré incas qui dominent les cultures en terrasse depuis le point culminant de l'île, à plus de 4 000 mètres d'altitude. Peu à peu, avec la promesse d'un inoubliable coucher de soleil sur le lac sacré, surgissent d'autres étrangers, qui se dirigent tous vers les temples de la Pacha Mama et du Pacha Tata, à travers les champs de fèves, d'orge, de quinoa, de blé, d'avoine. Les Mamitas grimpent aussi, portant sur leur dos, dans de larges tissus colorés, les lainages et tissages qu'elles proposent à la vente : gants, bonnets, ponchos, pulls de laine de mouton et d'alpaga... Des temples, la vue est superbe : les sommets enneigés culminent à plus de 6 000 mètres, tant du côté péruvien que du côté bolivien. Les eaux du lac passent du bleu très profond, sous l'ardent soleil de l'après midi, au gris plomb, sous le ciel d'orage impétueux qui se dessine dans la soirée. Les étoiles, promises si proches de par l'altitude et l'absence de pollution visuelle, se cachent... L'orage est si violent que nous devons renoncer à dormir dans notre chambre, pour venir tenir compagnie aux enfants... Pour la première fois depuis le début du voyage, nos hôtes nous questionnent sur nos professions, et Flavia aussitôt, me demande pourquoi elle est si nerveuse, si timide, et sujette à des crises d'angoisse...

 

Le lendemain, nous quittons la famille pour reprendre le bateau dans l'autre sens : de nouveau, on arrive sur le petit port à notre rythme, et on attend que le bateau soit plein pour que son capitaine lève l'ancre... après avoir aidé à charger les paquets les plus divers. Ivan demande au capitaine de nous débarquer sur Ticonata, nous sommes les seuls passagers à y descendre... et nous comprenons pourquoi en arrivant ! Seules, 5 familles sont sensées vivre sur cette adorable îlot, dont on fait le tour en un quart d'heure. Mais nous avons du mal à comprendre l'organisation de la vie communautaire : une fillette de 11 ans nous accueille, puis son père, qui semblent les seuls habitants de l'île. Nous sommes logés dans des sortes de petites cases de terre ocre, rondes, au toit de chaume, et qui, groupées autour d'une placette centrale, dessinent le ventre d'un village fantôme. Tout est pensé pour nous recevoir, mais nous habitons un décor de film, un village désaffecté. Anali nous guide au lieu de rituels qui domine l'île, belvédère superbe où elle nous explique que les habitants ont découvert des momies au fond d'une grotte. Celles ci, de toute beauté, datent de l'époque pré inca et sont dans un état de conservation impressionnant. Elles font aujourd'hui l'objet d'un petit musée fort bien documenté. On nous explique que les habitants n'ont pas l'autorisation du ministère de la culture de continuer les fouilles, mais que l'île regorge assurément de trésors enfouis... Anali nous guide sur la plage, nous montre les oiseaux dont elle va récolter les oeufs avec son frère (elle est issue d'une fratrie de 11...) pour les manger, nous enseigne les nids de colibris, dans lesquels nous découvrons de minuscules oisillons aux becs grand ouverts, les cantutas, fleurs nationales du Pérou, dont se régalent les colibris, les fruits comestibles d'un cactus qu'elle nous apprend à reconnaitre... La journée serait charmante si nous n'avions pas l'impression d'être seuls robinsons sur cette île, au lieu de partager la vie des locaux...

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Lac Titicaca

Nous voici arrivés sur les bords du lac Titicaca dans la ville de Puno. Les 7 heures de bus se sont plutôt bien déroulées dans un paysage magnifique des hauts plateaux Andins. La route tient  compagnie à la voie de chemin de fer  (ou l'inverse) et passe a proximité de hauts sommets magnigiques où les moraines laissent entrevoir l'etendue qu'on pu avoir les glaciers il y a quelques temps. Les troupeaux de lama paissent tranquillement. Ils sont de plus en plus nombreux et les enclos sont faits de hauts murs de pierre nous indiquant que la Bolivie est toute proche.

Demain nous partons sur les îles pour deux jours et donc nous ne donneront pas de nouvelles.

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Carnaval Cuzqueño

Hier, avec Ricardo, visite des sites archéologiques voisins de Cuzco : Saksaywaman, Tambomachay, Qenqo, Puca Pukara. Nous commençons à reconnaître l'architecture inca... Puis nous nous rendons à Pisac, autre grand site que nous attendions avec impatience. Or, nous sommes en saison des pluies, et une pierre de plusieurs tonnes d'un mur inca est tombée, tuant une fillette de 10 ans... Le site a donc été fermé, le matin même. L'horreur de la situation n'a d'égale que notre déception... Nous prenons le temps de profiter de l'immense marché artisanal, coloré comme ceux d'Equateur et du Guatémala, où lainages d'alpaga, cuirs travaillés, bijoux d'argent et de pierres précieuses, ponchos et broderies, calebasses gravées, céramiques... donnent le vertige ! S'il ne nous restait pas 9 mois à voyager, nous aurions bien fait quelques emplettes...

 

Et puis, aujourd'hui, sous un ardent soleil d'altitude, nous avons profité du carnaval de Cuzco, haut en couleurs ! Durant 4 heures, danseurs et musiciens ont défilé dans leurs vêtements régionaux, un régal pour tous les sens, au son virevoltant du tambour, de la quena et au très flûtes de pan... Ici, pas de déguisements, mais des jeux d'eau et des lancers de mousse à raser, les touristes sont des cibles de choix et les enfants ne sont pas les seuls à s'en donner à coeur joie ! Visite du musée d'art précolombien Larco, et de quelques splendides palais incas transformés en palaces hôteliers. Arthur est incollable sur les salles de l'argent et de l'or, Salomé se débrouille entre les cultures inca, lambayeque, moche, chimu, vicus, nazca... pourtant peu simples à discriminer ! Quant à Samuel, il est fasciné par le luxe et le faste des anciens temples incas (vierges du soleil...), transformés en hôtels incroyables, où l'on passe d'un patio à l'autre en voyageant dans le temps, au travers de meubles et de tableaux de l'école cuzqueña qui sont de véritables oeuvre d'art...

 

Demain, nous quittons la merveilleuse cité inca pour Puno, approfondissant la route quechua en direction de la route aymara, et des hauts plateaux boliviens...

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Photo du Machu Picchu

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Des photos de ces derniers jours

Nous arrivons à mettre quelques photos de ces derniers jours ligne. On complétera plus tard avec la Machu Picchu. 

 

 

Chinchero


Maras

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Au coeur du Tawantinsuyo, l'empire inca du soleil

Nous continuons l'exploration de la merveilleuse cité de l'empire inca, ses églises,  ses couvents, ses casonas (maisons coloniales aux patios en enfilade, aux portes de pierres sculptées, aux balcons de bois richement ouvragés et aux fondations incas aux pierres ajustées), ses musées,  ses ruelles qui serpentent entre les murs incas des anciens temples (celui des vierges du soleil, celui de Tupas Yupanki, celui de la lune et du soleil...).... Partout, au détour des rues, nous tombons sur une danse, un défilé,  les préparatifs des fêtes du carnaval, qui culmineront dimanche... mais nous devons aussi supporter les incessantes sollicitations (pour un tour opérateur, un massage, un pull en laine d'alpaga, des bijoux en argent ou une photo avec l'une des femmes qui attendent l'objectif des touristes, vêtues de leurs jupes colorées traditionnelles, un bébé dans le dos et un bébé lama dans les bras)... 

 

Nore moisson quotidienne de photos bat des records, les lieux et les visages sont photogéniques, mais les mauvaises connexions internet ne nous permettent pas de vous en faire profiter au jour le jour, c'est frustrant !

 

Mercredi, nous avons sillonné la vallée sacrée,  le coeur de l'empire où la jupe de chaque montagne cache encore des ruines et cités inexplorées, et où les paysans cultivent quinoa et coca sur les terrasses incas... Le merveilleux site archéologique de Chinchero, son église incroyablement peinte et ses terrasses en cours de restauration... Un arrêt dans une coopérative où les femmes ont développé un partage très pedagogique de certaines de leurs coutumes ancestrales... L'incroyable site de Moray, unique laboratoire agronomique retrouvé, et étonnantes constructions de terrasses concentriques dédiées  à la recherche sur les plantes et leur environnement... Le village de Maras, aux salines encore en exploitation, avec ses 5000 bassins de récupération du sel qui provient d'une mystérieuse source salée  jaillie de la montagne... Le site d'Ollantaytambo, presqu'aussi grand que la cité du dernier inca...

 

Et puis, hier, la journée tant attendue, le point culminant, l'émotion la plus vive... à la découverte du Machu Picchu. En 1999, nous avions fait le trek du Chemin de l'Inca, 5 jours de marche aujourd'hui impossibles à faire sans guide et en autonomie, en portant tente, duvet et nourriture sur les pierres 5 fois centenaires, en passant des cols à 4200 mètres d'altitude,  dans une végétation de jungle luxuriante... Un paysage unique, qu'il est très émouvant de partager avec les enfants. L'écrin de montagnes vertes protégeant le site est à lui seul un spectacle vertigineux, et l'arrivée sur la vieille cité fait monter les larmes aux yeux. Le site est suffisamment beau pour faire supporter l'incroyable développement touristique, et l'organisation mercantile à laquelle on ne peut échapper... Aguas Calientes, également baptisé  Machu Picchu Pueblo, n'était il y a 17 ans qu'un petit village traversé d'une rue de terre bordée de petits hébergements, terminus du train mythique, seul moyen d'accès aux ruines. Aujourdhui, depuis seulement 2 ans la compagnie PerouRail n'a plus le monopole du billet, mais IncaRail applique la même politique honteuse d'exploitation,  et le ministère de la culture laisse faire... L'accès au site a tout de même été protégé, limité à 2500 personnes par jour,  aménagé... un jardin botanique a même été constitué,  afin de montrer quelles étaient les "plantes incas"... Seules, 400 personnes peuvent chaque jour, escalader le Wayna Picchu,  "la montagne jeune" qui domine le Machu Picchu  (la montagne vieille), et nous avo's eu la chance de prendre plutôt un billet pour une autre montagne, moins touristique et plus haute, nous demandant si les enfants iraient au bout... Mais ils ont montré un tel enthousiasme pour la rando, une telle fougue sur les escaliers de pierre, une telle volonté  d'admirer le site depuis 3600 mètres d'altitude,  qu'ils ont grimpé avec le sourire les 1200 mètres de dénivelé en 2 heures, attentifs aux oiseaux (on n'a pas vu de condor, mais des colibris...), aux insectes, aux orchidées,  aux viscachas (rongeur endémique,  sorte de lapin croisé écureuil), et bien sûr à l'incroyable vue sur le Mapi, comme disent les péruviens... La visite guidée,  nos déambulations dans l'antique cité,  le train retour... tout a été source d'émerveillement. 

 

Et aujourd'hui,  petite journée tranquille, flânerie dans Cuzco, visite du musée du Koricancha, travail scolaire bien sûr,  et spectacle de danse ce soir.

 

Nous mangeons du lama et du cochon d'inde,  buvons du maté de feuilles de coca...

 

Demain, nous repartons explorer d'autres sites de la Vallée Sacrée avec Ricardo, notre guide. Dimanche, carnaval à Cuzco, et lundi, direction Puno, au bord du lac Titicaca

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Petit florilège

Quelques unes des questions qui taraudent les enfants...

 

Quelle est la différence entre les momies incas et celles des pharaons d'Egypte ?

 

Pourquoi les incas ont fait des constructions anti sismiques et pas les espagnols ?

 

Qui a inventé l'écriture ?

 

Mais si les incas n'avaient pas d'écriture, alors, tous leurs dessins et leurs symboles, c'était comme des hiéroglyphes, ou comme les idéogrammes chinois ?

 

Les incas n'avaient pas d'ordinateurs, pas de téléphones portables, pas de voitures, pas d'électricité, pas d'eau au robinet, pas d'écriture, mais ils observaient la lune, le soleil et les étoiles et étaient de bons architectes...

 

On a visité les "selleries" (salines) de Maras...

 

Petite leçon de géographie pour préparer les jours qui arrivent...

 

Le lac Titicaca est le lac navigable le plus haut du monde (3 810 m), d’une superficie de 8 559 km², soit quinze fois le lac Léman ! Entouré de montagnes enneigées que l’on discerne dans le lointain, ce lac, qui fut sacré pour les Incas, le reste d’une certaine manière : les indigènes qui y naviguent jettent dans ses eaux deux feuilles de coca en forme d’offrande au dieu. Le Titicaca, « puma de pierre » en aymara du fait de sa vague forme féline, est le lit où naquirent Manco Cápac et Mama Ocllo, couple légendaire tiré des eaux par le Soleil et fondateur de la dynastie des Incas. La formation de cette mer intérieure reste un mystère propre à alimenter et maintenir vives les légendes et les croyances. Les eaux du lac, claires, froides (9 °C), profondes (maximum de 282 m), sont menacées d’un grave péril apparu sous la forme d’une lentille d’eau qui, née de la pollution, est en train de tuer faune et flore aquatiques en tissant un tapis impénétrable pour les rayons solaires. A ce jour, nul ne sait d’où est venu ce fléau qui se nourrit des déchets déversés par les humains dans les eaux, ni comment le combattre. Le Titicaca est un véritable paradis zoologique pour les grues, hérons, mouettes, ibis et canards. Ceux-ci se nourrissent, à l’instar des hommes, de la dizaine d’espèces de poissons, dont le « pejerrey » (la perche) et la « trucha » (la truite), ainsi que des crapauds comestibles dont certains pèsent jusqu’à 3 kg et qu’étudia le commandant Cousteau. La plante est un roseau, le « totora », véritable bienfait des dieux puisqu’il est utilisé dans la construction des îles flottantes, des cases et des embarcations, en vannerie, et pour nourrir le bétail ; mais sur les Iles Uros, on le consomme ! Quarante et une îles dérangent la platitude de la surface agitée de deux faibles marées quotidiennes. Les îles de Taquile et d’Amantani, côté Pérou, et les îles de la Luna et del Sol, côté Bolivie, sont les plus importantes par leur taille et par leur intérêt touristique.

 

La légende du lac Titicaca selon les Incas.

 

Il y a très longtemps, le lac Titicaca était une vallée fertile, peuplée d’hommes paisibles et heureux : un véritable paradis terrestre. On ne connaissait ni la mort, ni la haine, ni l’ambition, ni la faim. Les Apus, dieux des montagnes, protégeaient ce petit monde merveilleux… à une condition : que personne ne tente d'escalader les montagnes jusqu’au sommet, où brûle le feu sacré. Les habitants se gardèrent bien d’enfreindre cette loi pendant un temps si long qu’il se perd dans la mémoire des anciens. Mais les esprits obscurs, qui toujours s’échinent à perdre les hommes, voilèrent le bon sens de ce peuple sain et bienheureux. Ils commencèrent par semer la discorde et à diviser les hommes en clans. Puis ils introduisirent dans leur esprit les notions de courage, d’honneur, d’objectif : il fallait chercher le feu sacré qui brûle sur les cimes des montagnes. Un jour, à l’aube, les hommes s’en allèrent vers les montagnes et entreprirent l’escalade. A mi-chemin, les Apus les arrêtèrent : des centaines de pumas jaillirent des cavernes et dévorèrent tous ceux qui avaient eu l’audace de désobéir aux ordres sacrés. Malgré les supplications des hommes, les Apus se révélèrent inflexibles. Voyant cela, Inti, le dieu du Soleil, se mit à pleurer ; et ses larmes étaient si abondantes qu’en quarante jours elles inondèrent la vallée. Une seule femme et un seul homme survécurent au massacre des Apus ; quand le Soleil se mit de nouveau à briller, ils voulurent revenir chez eux, et contemplèrent abasourdis le spectacle édifiant : un lac immense recouvrait leur belle vallée paradisiaque. Les pumas s’étaient noyés et transformés en statues de pierre. Voilà pourquoi le lac s’appelle « Titicaca », le « lac des pumas de pierre » !

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La cité des Incas Tupac Amaru et Atahualpa, ville puma

La pluie d'hier nous a laissé arpenter aujourd'hui les ruelles pavées de la cité plusieurs fois centenaire sous le soleil... déambuler entre les fondations incas des murs de pierre aux angles multiples, sous les arcades coloniales de la plaza de Armas ou le portail d’une église est un enchantement constant. Le costume traditionnel des femmes de Cusco, composé d’une jupe noire brodée de motifs colorés, de mantas de couleurs vives (dans lesquels elles portent sur leur dos un bébé, un petit animal ou un fardeau) et d’un petit chapeau de feutre surmonté d'une sorte de napperon à franges, est aussi d'une parfaite originalité. 

 

La ville est un des plus haut lieu touristique d'Amérique latine (700 000 visiteurs en 2011 !). L’Inca Pachacutec, le grand transformateur, décida la reconstruction de la ville pour lui donner la forme d’un félin pelotonné : un puma. Ainsi, les astronomes planifièrent un système très complexe de sanctuaires, alignés avec les astres, afin de composer un gigantesque calendrier pour l’organisation sociale et les cérémonies cultuelles et festives. La partie supérieure, correspondant à la tête du puma, devint Saqsaywaman, à la fois temple, refuge, observatoire et centre de réunions populaires. La colonne vertébrale devint la rue Pumakurko : ce fut l’axe essentiel de communication en ville, par lequel passaient tous les ordres de la tête aux autres parties du corps. La place centrale était, bien sûr, le cœur de Cusco, où se concentrait la vie civique. Les deux rivières qui limitaient la ville s’unissaient à Pumaqchupan ( « la queue du puma »).

 

Aujourd'hui,  le promeneur féru d'histoire croise aussi bien à Cuzco l'artiste bohème,  le sportif en quête de sensations que le fêlé d'ésotérisme, et nous sommes surpris de voir comme s'est développé le "tourisme spirituel" : partout, des annonces accrocheuses proposent de participer aux cérémonies chamaniques de l'ayahuasca, cette plante hallucinogène puissante qu'utilisent les indiens pour entrer en contact avec les esprits et "l'autre monde" de leur cosmovision.

 

Pour notre part, nous nous immergeons dans un monde métissé et syncrétique, et les enfants apprécient. Nous partons demain explorer les petits villages et sites grandioses de la vallée sacrée, 3 jours qui promettent d'être très denses, mais dont la perspective est excitante !

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Cuzco, nombril du monde

En une heure de vol, on est passés du niveau de la mer à 3400 mètres  d'altitude, de 30 à 17 degrés, et de l'aridité du désert à la végétation des Andes... On a vu des colibris, mangé de l'alpaga, et acheté des bonnets aux enfants... L'organisation est laborieuse, et nos récits moins foisonnants que nos journées,  faute de temps, de connexions de qualité... toutes nos soirées sont occupées à planifier la suite... c'est frustrant ! La ville est merveilleuse, et nous continuerons à la sillonner demain, avant de découvrir quelques sites archéologiques de la vallée sacrée mercredi, et le Machu Picchu jeudi... avec l'espoir d'avoir plus de temps pour en parler !

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Dernier jour à Lima

Après 6 jours dans cette capitale aux multiples facettes, nous prenons demain l'avion pour Cuzco, situé à 22 heures de trajet en bus... Heureux de changer d'air ! Nous aurons 5 ou 6 jours pour visiter quelques uns des fabuleux sites de la Vallée Sacrée, dont le très attendu par les enfants Machu Picchu... Nous retrouverons avec bonheur l'air frais des montagnes, ainsi qu'une ville à taille plus humaine, pétrie de culture, et plus à même de nous offrir un rythme adapté aux enfants. Ensuite, nous irons à Puno, sur les rives du lac Titicaca, avant d'explorer quelques unes de ses îles, puis de nous diriger vers la Bolivie...

 

Le phénomène del Niño n'a pas été aussi violent et destructeur ici depuis 1998. Les inondations et glissements de terrain continuent de faire couler les larmes, et on se dit que finalement, c'est un moindre mal si nous n'avons pas pu aller sur l'île Palomino. .. Dans la Cordillère Blanche, vers Huaraz, les glaciers millénaires fondent à vue d'oeil, tandis que les limégnins ne savent plus comment se protéger de la canicule, et que les pluies diluviennes ravagent la côte désertique, et érodent des sites archéologiques plusieurs fois millénaires...

 

Ce soir, dans cette ville pour le moins contrastée du Pacifique et du désert, nous avons donné un dernier rendez vous à Silvana dans le parc des eaux le plus grand au monde : une féerie de jeux d'eau, particulièrement illuminée la nuit, avec des sons et lumières magiques...

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Du baroque le plus pur à la misère la plus dure...

Plaza de Armas, cathédrale,  couvent San Francisco et ses catacombes, forteresse Real Felipe, musée de l'or,  cerro San Cristobal, Palacio del Gobernor... une débauche de richesses architecturales, du baroque exubérant aux lignes épurées des masques funéraires incas, lambayeque ou chimus, en passant par les décorations pectorales rutilantes d'or,  les péruviens aujourd'hui conservent un amour immodéré de l'uniforme,  et un goût prononcé pour l'incarnation du pouvoir,  plus que symbolique. .. Des policiers à tous les coins de rue, des cérémonies, des manifs, des rassemblements improvisés. .. on ne comprend pas toujours,  mais le spectacle est partout !

 

Hier soir, quelques heures passées avec Damien, qui termine son master ici, nous ont permis de connaître les beaux quartiers de Miraflores, en bord de mer, et de découvrir un autre visage du pays avec un brindasien ! Un bonheur tout simple, que ces quelques pas faits ensemble à l'autre bout de notre monde... Et puis, la rencontre de Silvana, amie de Laurence et Matthias,  qui nous a accueillis à bras ouverts, au cours d'un repas où 8 des membres de sa famille nous ont progressivement rejoints, nous immergeant au coeur d'un Pérou différent, familial, spontané et chaleureux... Merci !

Lima la poussiéreuse
Lima la poussiéreuse
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Une journée capitale...

3 mois de déroulés depuis le début du voyage... Un quart, déjà !

Et un petit bonhomme qui a fêté ses 6 ans dans une grande capitale culturelle et historique...

Nous avons changé d'hôtel : au quartier résidentiel de Miraflores que tout le monde nous conseillait, et où nous avons passé la première nuit, dans une petite auberge de jeunesse très internationale, nous avons préféré le centre historique, bien moins aseptisé, bien plus vivant, où nous nous sentons bien plus à l'aise ! Mais le contact avec les péruviens s'avère moins chaleureux, moins bienveillant et spontané qu'avec les équatoriens. Si on les écoute, leur pays est éminemment dangereux, et on doit se méfier de tout et de tous ! Pour ce changement d'hôtel, (cet ancien palais est de toute beauté, et très agréable à vivre), nous avons fait appel à l'équipe de toutpérou.com, dont avions apprécié les services au Costa Rica... Nous sommes en train de voir avec eux comment planifier la suite de notre séjour péruvien. les distances sont si importantes qu'il est important d'optimiser les trajets, et, si nous redécouvrons avec bonheur ce pays qui nous avait éblouis, on ne peut "vivre de nos souvenirs", et on s'aperçoit qu'on n'a pas suffisamment préparé le séjour ! Bref, nous allons encore nous immerger dans les trésors passés et présents de cette merveilleuse capitale, tout en préparant la suite...

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Lima, la tentaculaire

Arrivée ce matin à Lima en bus de nuit, ville de 7 millions d'habitants, gagnée sur le désert, qui n'est pas sans nous rappeler Le Caire, ou Mexico (et ses 25 millions d'habitants). Trépidante, à la fois moderne et traditionnelle, la capitale péruvienne a développé des îlots d'urbanisations de verre et d'acier,  où gratte ciel côtoient banques, malls, boutiques chics et agences de voyage luxueuses, à côté des petites baraques colorées de terre et de tôle ondulée qui montent à l'assaut des flancs poussiéreux des montagnes, en d'interminables bidonvilles. 250 000 paysans supplémentaires viennent s'y entasser chaque année, dans des taudis à ciel ouvert, sans eau ni électricité, cherchant désespérément du travail... En avril auront lieu les élections présidentielles, et la campagne bat son plein...

 

Pour notre part, avant de ne plus supporter la mégapole et sa pollution, nous allons visiter son coeur historique et quelques uns de ses fabuleux musées, ainsi que les îles au large de sa côte (îles Palominos), où vivent des colonies de lions de mer...

Ceviche de poisson servi avec la boisson nationale (après le Pisco), jaune fluo : l'inca cola...
Ceviche de poisson servi avec la boisson nationale (après le Pisco), jaune fluo : l'inca cola...
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Huanchaco

A quelques kilomètres de Trujillo,  un village de pêcheurs avec leurs bateaux de totora, ce roseau dont sont également faites les îles flottantes du lac Titicaca...

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Trujillo, Huaca du soleil et de la lune, cité de Chan Chan

Un grand moment d'émotion à l'occasion de la visite de ces lieux fascinants de la culture Moche... Difficile d'expliquer aux enfants que les peuples qui ont construit ces merveilles de terre crue (adobe) ont vécu là il y a 1400 ans (plus jeunes que les arbres pétrifiés !), jusqu’à ce que les Incas anéantissent définitivement leur civilisation. .. Les Incas, au moins, c'était pendant le haut Moyen Âge, les enfants ont un repère. Mais au Pérou, les cultures précolombiennes sont multiples, et les repères difficiles ! On venait juste de retenir le nom des 3 caravelles avec lesquelles Christophe Colomb et les conquistadores ont débarqué sur le continent... Bref, la beauté des temples de la lune et du soleil, l'intérêt du musée archéologique puis le caractère exceptionnel de l'incroyable cité de terre sèche,  dans le décor impressionnant du désert de la côte péruvienne,  sous le souffle brûlant du vent du Pacifique, nous ont passionnés tous les 5. Quelques photos, mais cela vaudrait des pages d'explications...

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Vers le Pérou

Machala, tout n'a pas changé...

On règle la clim de notre chambre d'hôtel sur 27 degrés,  et on respire enfin, il fait frais par rapport à la rue, on a dû perdre 10 degrés. Notre visa pour l'Équateur se termine à la fin du mois, on voulait profiter des derniers jours pour revenir au bord de l'océan,  sortir des sentiers battus, et découvrir avec les schtroumphs des endroits que nous n'avions pas encore eu l'occasion de visiter... A Machala, on vient de faire un bond dans le temps. De retrouver le pays que nous avions quitté en 2001. Comme oublié de tous les changements,  non concerné par le progrès,  en marge de cette révolution citoyenne engagée par Rafael Correa. Un pays où la pauvreté s'affiche,  où la saleté est terrible, les odeurs écoeurantes. Personne pour nous renseigner, c'est nous, semble-t-il,  qui apprenons aux locaux l'existence de cette île  de Santa Clara que nous souhaitons visiter. Aucune institution fiable. Aucun étranger, nous attirons les regards, et la bienveillance habituelle semble s'être évanouie. Même,  nous sentons peser les regards,  nous sommes dévisagés, jaugés. Les musées de la Casa de la Cultura ne sont pas accessibles, ou s'avèrent de simples pièces où s'entassent pêle mêle des fragments de poteries, sans étiquetage ni indication aucune. Tout est lent, long et compliqué. Nous retrouvons les administrations équatoriennes ! 40 minutes ce matin pour poster une lettre à Quito... Et moi qui avais apprécié l'accessibilité accrue des services,  le développement des boîtes aux lettres en ville (avant, on ne pouvait poster de courrier que depuis le poste), et la rationnalisation des services publics ! D'abord, la poste ne vend pas d'enveloppes. Après  avoir longuement fait la queue au guichet, il faut ressortir acheter une enveloppe à l'unité dans l'une des petites tiendas voisines, puis de nouveau faire la queue, qui a eu le temps de se reformer, bien plus longue. Quand mon tour arrive enfin, la guichetière m'informe qu'elle doit vérifier le contenu de ma lettre, et sort la carte sim du téléphone que j'envoie à Nancy, ma facture... 5 minutes. Puis elle me demande de compléter l'écriture,  sur l'enveloppe,  en ajoutant à l'adresse du destinataire,  celle de l'expéditeur. .. Quand je lui fais remarquer que je ne réside pas en Equateur, elle insiste jusqu'à ce que j'inscrive mon nom dans le coin gauche de l'enveloppe,  avant de me demander 3,50 dollars... Et quand j'objecte que c'est plus que le tarif pour un timbre pour l'Europe, déjà excessif à 3 dollars, il lui faut 5 nouvelles minutes de conciliabule avec sa collègue pour me concéder que finalement, un timbre à 1,50 dollar devrait suffire pour Quito. Vient alors l'épreuve de l'identité : elle me demande mon passeport, que je n'ai pas sur moi, refuse de me vendre ce timbre sans pouvoir m'identifier.... Puis, à force d'argumenter, me le sort, et... entreprend de m'établir une facture !!! A bout de patience, je lui dis que je n'ai pas besoin de facture, et que louper mon bus parce que j'ai fait la queue 40 minutes à la poste, ça ne m'aide pas à me faire une bonne représentation de son pays ! Quand les institutions se structurent, les laissés pour compte, eux mêmes destructurés,  ne s'y retrouvent pas, et s'effondrent... Ainsi cet homme qui nous raconte, sur un banc public de la place centrale, et tandis que les enfants jouent avec les iguanes, avoir vendu tout ce qu'il possédait il y a 10 ans, pour émigrer en famille vers l'Italie.. Une fois sur place, il se rend compte d'une irrégularité dans ses papiers quand il est reconduit à la frontière... Il n'a plus jamais revu sa femme et ses filles, lesquelles se sont mariées en Italie... Et lui n'a jamais retrouvé ici son travail de chauffeur de taxi...

Tout cela nous plombe un peu, sans compter que nous sommes venus jusqu'ici pour visiter une île dont tout le monde nous dit qu'elle n'existe pas... Besoin de changer d'air,  on décide de partir pour le Pérou,  non sans regretter de rester sur cette amer constat d'une société à plusieurs vitesses en Equateur,  ce beau pays en pleine évolution,  mais aux inégalités croissantes....

 

Nouveau passage de frontière : Machala, Huaquillas (Ecuador), Tumbes (Peru) : 3 heures de bus seulement, mais celui de 10h du matin, qu'on voulait prendre pour arriver suffisamment tôt,  est complet... Le suivant est à 14h. Nous tuons le temps. Finalement, la frontière est facile à passer, un seul poste pour les 2 côtés, et nous arrivons à Tumbes sans point de chute. Ville sèche et poussiéreuse comme dans nos souvenirs, sans autre intérêt que les plages de ses petits villages environnants... Les enfants ne comprennent pas qu'on puisse être au bord de l'océan sans pouvoir s'y baigner. Mais finalement, l'insécurité ambiante, les multiples recommandations mielleuses de notre chauffeur de moto taxi, nous poussent à la fuite en avant : nous reprenons tout de suite un bus de nuit (12h de route, quand même! ), pour être  à Trujillo ce matin. Autant vous dire que nous ne sommes pas arrivés bien frais ! Les souvenirs affluent : nous longeons, sur des dizaines de kilomètres,  la frange agitée d'un océan pas si pacifique que ça. .. traversons des étendues de déserts de sable et de roche, si secs que la salive manque rien qu'en les regardant ! Et puis, au milieu de nulle part, une construction en adobe, cette terre crue couleur de montagne, surgit... un village de terre et de poussière,  des chevres et un âne,  plus loin un amas de baraquements branlants, semblant peiner à résister au vent chaud qui souffle en tourbillons. .. A l'approche des villes, surgies au milieu de grandes étendues désertiques,  des kilomètres de bidonvilles poussiéreux, puis un centre historique colonial dentout beauté,  comme celui de Trujillo.... Demain, nous allons découvrir les ruines du site archéologique de Chan Chan. 

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