Le plus beau lac du monde

Nous avions lu que le lac Atitlan était le plus beau du monde... Mais nos souvenirs éblouis du lac Titicaca, de ses îles flottantes, de ses sites archéologiques, des familles indiennes qui nous avaient logés pour quelques nuits entre Bolivie et Pérou, entre ciel et terre, à 4000 mètres d'altitude, nous faisaient penser qu'il en faudrait beaucoup pour déloger le Titicaca de nos cœurs ! Et bien, et pour cesser là toute comparaison, disons que le lac Atitlan nous a conquis ! Nous ne sommes qu'à 1500 mètres d'altitude, mais la douceur du climat, la luxuriance de la végétation, où caféiers côtoient bananiers, citronniers, cotonniers, eucalyptus et maïs, et surtout l'ouverture des mayas, la bienveillance de leur accueil et la qualité des échanges font du site un havre de paix et de douceur. Les enfants, qui attendaient impatiemment les pyramides mayas (merci "les mystérieuses cités d'or" !), se régalent des visites de villages indiens, dans un décor d'une beauté à couper le souffle. Ils s'extasient devant les volcans, et s'émerveillent de savoir que le  lac s'est formé dans un cratère effondré il y a 85 000 ans. Ils s'étonnent de tous les véhicules qu'ils découvrent (déplacement en "chiken bus", pick-up, tuc tuc... et "y'a même pas de ceinture, ni de casque en moto, et on peut rouler la porte ouverte !!"). Nous avons pris une "lancha", ces barques à fond plat et à moteur (6 gilets de sauvetage pour... 28  passagers !) qui relient entre eux les différents villages bordant le lac. Au nombre de 12, ces villages portent le nom des apôtres... Une demi-heure de traversée entre Panajachel et San Juan, pour découvrir un village de cultivateurs de café, d'artistes peintres et de tisserands, où chaque porte de maison s'ouvre sur une femme tissant selon l'antique technique, des motifs ancestraux, sur du coton teinté à base de plantes locales, que nous découvrons... Et puis, nous tombons aujourd'hui sur un concours de cerfs-volants, en lien, semble-t-il, avec les pratiques liées à la fête des morts...

 

Les enfants trouvent qu'un tour du monde, c'est fatigant. Nous avons changé d'hôtel ce matin, celui de la nuit dernière n'étant vraiment pas super. Pour la première fois ce soir, ils ont un lit chacun, et la petite terrasse fleurie attenante nous permet de profiter des concerts improvisés dans la rue tout en écrivant, tandis qu'ils dorment à côté. Les oiseaux nous réveillent tôt, entre 5h et 6h, et les journées sont ensuite longues... Le meilleur moment pour partir en exploration est le matin, mais c'est également celui où ils sont le plus disponibles pour les devoirs... on va donc essayer de caler devoirs et blog après le petit déjeuner, car la première question qu'ils posent est celle de savoir s'ils ont des commentaires... et de vivre comme les locaux, tôt levés et tôt couchés.

 

Ce point du voyage est celui où nous sommes le plus proche du Chiapas. Il y a 10 ans, lors du voyage où Laurence et Matthias nous avaient accueillis à Mexico, nous avions eu le projet de venir un peu au Guatemala aussi, mais en décembre 2005, l'ouragan Katrina venait de ravager le pays, et les risques sanitaires étaient alors trop importants, sans compter le manque d'infrastructures, routes et villes ayant été entièrement balayés de la carte par endroits. Aucune trace, ici aujourd'hui, d'une telle catastrophe. En revanche, ce que nous avions compris, lu, découvert, à l'époque, de la culture maya, nous aide aujourd'hui. Et il est probable que ce voyage qui s'initie ne nous permettra pas d'approfondir de la même façon notre compréhension des cultures et des peuples à la rencontre desquels nous venons, de lire autant, de nous nourrir de visites de musées jusqu'à nous familiariser avec les rituels syncrétiques et autres pratiques cultuelles, car il y a toujours un moment dans la journée où le plus important est de jouer à cache cache, de ramasser des coquillages ou de regarder le match de foot qui s'est improvisé sur la place du village. Les questions existentielles finissent toujours par s'évanouir au profit d'une réalité qui est la même partout, quels que soient la langue et le pays : besoin de courir, de jouer, de parler.

 

Demain, nous devrions nous baigner dans ce beau lac de cratère, où se pratique aussi le canoé, et autour duquel on peut randonner à pied ou à cheval... et puis, il nous reste encore dix autres villages lacustres à découvrir, chacun avec sa spécificité, son ambiance, la couleur de ses huilpils...

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Commentaires: 6
  • #1

    pili mili (lundi, 09 novembre 2015 10:03)

    waouhhhhhhh

  • #2

    jeanleo (lundi, 09 novembre 2015 10:49)

    Ca ressemble bien à mon souvenir..... je dis "bis" au waouhhhhh !!!!! belle semaine à vous cinq.

  • #3

    Tonton et tatan (lundi, 09 novembre 2015 12:07)

    Merci pour vos commentaires si "visuels" et bravo à la rédaction, vous allez y prendre goût et nous aussi.
    Vos découvertes de sites et les rencontres que vous faites, tout ce que vous vivez et allez vivre, tout sera à verser au Patrimoine de l'humanité!!!
    Bises à vous cinq.

  • #4

    Les bons voisins (lundi, 09 novembre 2015 12:41)

    Bonjour à vous cinq. Je viens de lire vos récits à l instant et à la lecture je voyais les paysages, les "images" apparaissaient au fur et à mesure. Vous racontez très bien vos aventures, lew endroits où vous êtes passés ont l air magnifiques, les commentaires sur les reflexions des enfants sur ce qu ils vivent sont très sympas et voilà, ça va être un plaisir de vous lire...
    Marie cha

  • #5

    Milily (lundi, 09 novembre 2015 17:05)

    D'ici votre retour j'aurai ouvert les cartons ? Vous pourrez venir consulter la bibliothèque de Georges sur les Mayas.... Un peuple qui le passionnait.
    Merci pour ce blog.

  • #6

    Papou, Mamou (lundi, 09 novembre 2015 17:19)

    Continuez vos commentaires on s'y croirait, il ne manque que les photos.
    Papou a commencé à faire des copier/coller sur (word) afin de retranscrire votre voyage et en faire un album avec des photos, il risque d'être très volumineux..
    Gros bisous à tous