Jaipur, la ville rose

6 heures épuisantes d'un bus local poussiéreux et cahotant dans lequel nous étions les seuls blancs nous ont conduit à la 3ème ville de ce triangle d'or, comme la promesse d'autres visites somptueuses... La ville a connu ses heures de gloire, et les fastes d'antan s'y lisent encore, sur les murs des anciens palais et derrière les remparts des forteresses construites aux portes du désert. L'air y est terriblement sec, et nous avons croisé dans ses rues des charrettes tirées par des chevaux, des vaches et buffles attelés ou non, des éléphants et des dromadaires tirant des carrioles, au milieu des rickshaws, tracteurs et autres véhicules motorisés... Une semaine devrait nous permettre de partir à la recherche de ses splendeurs....

 

Et puis, demain est un jour de grand festival hindou, qui mettra la ville en ébullition : apparemment l'équivalent du Teej, aux festivités duquel nous nous sommes mêlés à Kahmandu... Un jour dédié aux femmes, lesquelles, après un somptueux repas, revêtent leur sari rouge de mariage et jeûnent durant 24 heures, jusqu'au lever de la lune, tout en se rendant au temple remercier d'avoir un mari et prier pour sa longévité... Selon les castes, les femmes non mariées participent ou non aux réjouissances. Sur les petits étals de rue, nous avons vu de petits pots blancs étincelants, faits de sucre, qu'apparemment les femmes remplissent d'eau pour en asperger leur conjoint, sans que nous en comprenions le sens.

 

Au mois de mars a lieu dans la ville le festival des éléphants, durant lequel les pachydermes défilent, carapaçonnés, décorés, peints, maquillés en de somptueux tableaux, accompagnés de danses et chants rajputs...

 

Capitale du Rajasthan, Jaipur est une immense ville bouillonnante, abritant plus de 3,2 millions d’habitants et qui doit son nom à son fondateur, Jai. Elle est surnommée la Ville Rose, à cause des façades de la vieille ville peintes de cette même couleur, dans des tons plus ou moins foncés. Ici les vaches portent des colliers de fleurs et les singes vivent en toute quiétude. De nombreux animaux y ont élu domicile : écureuils, pigeons, chiens, etc. A toute heure de la journée, des milliers de rickshaws sillonnent les artères commerçantes de ce lieu au patrimoine infiniment riche. Des temples sont nichés – voire cachés – entre les boutiques et les échoppes de la ville, à l’abri des regards indiscrets. Ils sont repérables grâce aux bornes sculptées, situées à l’entrée des temples, en bas des marches.

 

Au Rajasthan se portent deux types de turbans, le "Safa" (dix mètres de long, sur un mètre de large) et le "Paag" (22x6 m). Le premier se noue et se dénoue tous les jours, le deuxième est noué une seule fois et porté comme une cape jusqu’à ce qu’il soit sale. Le turban en dit long sur celui qui le porte. En effet, il révèle ses origines, son métier, et sa position sociale. Symbole d’élégance, on prétend ici que la façon de le nouer change tous les 20 kilomètres. Les couleurs varient en fonction de la saison ou des événements. Turban bleu, marron ou kaki pour un décès ; rouge au printemps ou encore une couleur brillante pour annoncer une naissance.

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Commentaires: 3
  • #1

    Mamou (mercredi, 19 octobre 2016 11:44)

    Encore un voyage en bus pour vous emmener à Jaïpur pour le festival hinsou. Vous pourrez comparer avec celui de Katmandou.
    Etrange les façons de nouer les turbans, mais les castes sont ainsi respectées.
    Bisous à tous

  • #2

    Palenquin et Tartiflette (mercredi, 19 octobre 2016 19:18)

    L inde semble etre le pays des célébrations divines! Tres intéressant ces codes vestimentaires, vraiment une autre culture ou l humain se doit de montrer ses origines...bonne découverte de la ville!!

  • #3

    vio (mercredi, 19 octobre 2016 20:52)

    Tous ces noms évoquent beaucoup de mes rêves d'enfant...
    Ouvrez grand vos mirettes bande de p'tits veinards! Et continuez à prolonger le rêve en nous relatant vos journées, j'adore!