New Delhi, un état-capitale

A la vitre du train, l'Inde du nord défile... Le rickshaw nous a déposés à la gare de Vârânasî avec une heure d'avance. Toujours les centaines de personnes étendues au sol, entre lesquelles zigzaguent les dizaines d'enfants des rues, à la recherche de bouteilles en plastic vides, qu'ils vendent quelques roupies pour les recycler... Le train de nuit pour New Delhi  est différent de celui que nous avons pris entre Gorakhpur et Vârânasî : cette fois, nous avons des numéros de place attribués, chacun notre couchette, dans un compartiment ouvert de 6 couchettes, un système de planches rabattables. Pas besoin de s'entasser à 3 ou 3 sur une place... quoique ! Une jeune fille hollandaise, qui fait un volontariat de quelques mois avec une organisation de femmes dans le cadre de ses études de psychologie sociale, a la même couchette que nous... mais trouvera une place vide dans le compartiment voisin. De petits vendeurs ambulants circulent dans le long couloir, proposant des tasses de tchaï bien chaud et bien sucré, le thé masala au lait indien... D'autres vendent des beignets de légumes, des assiettes de riz ou des bols de nouilles... Des hommes en uniforme sillonnent les wagons, il s'agit de la sécurité officielle : ils s'adressent à tous les étrangers pour leur faire lire une feuille de recommandations rédigée en anglais, concernant le comportement à adopter en cas d'agression, les personnes à prévenir, ainsi que de très sérieux conseils sur les sollicitations à refuser, sous peine d'être empoisonné, dépouillé, dévalisé... Rassurant ! Nous devons ensuite signer une déclaration,  affirmant avoir bien été prévenus... Ceci dit, les indiens sont prévenants et bienveillants, curieux et toujours disposés à engager la conversation, dans un anglais parfois difficile à comprendre à cause de leur accent... Les enfants renouent avec l'habitude de se faire prendre en photo dix fois par jour, et découvrent le côté tactile des indiens, qui les tâtent, les embrassent, leur pincent les joues et les oreilles, les prennent manu minitari sur leurs genoux... Un peu gênant, ce côté démonstratif ! 

 

De l'Uttar Pradesh au Rajasthan, l'Indian Railways traverse de grandes plaines dont nous ne verrons rien. La nuit est tombée quand nous quittons la gare... Nous nous réveillons à l'aube, heureux de cette nouvelle expérience, et encore plus heureux de savoir que nous dormirons dans un vrai lit ce soir ! New Delhi est non seulement la capitale du pays, mais un état à elle toute seule. Ville de plus de 16 millions d'habitants, elle se partage entre New Delhi et Old Delhi, avec une énorme densité de population. A elle seule, l'Inde regroupe 17% de la population mondiale... Et pour explorer cette mégalopole, nous avons la chance de retrouver Manue et Javier, nos amis mutés ici par l'UNICEF depuis l'Égypte, où ils vivaient depuis 5 ans... Cela fait partie des belles surprises de notre voyage, que de pouvoir justement partager avec eux ces quelques jours... Ils ne connaissent pas encore la ville et attendent leurs meubles et affaires qui doivent arriver ces jours du Caire par container, mais quelle joie de pouvoir camper tous ensemble dans leur grand appartement vide ! Après un trajet relativement facile (malgré l'affluence et notre chargement) en métro, un monde souterrain aseptisé qui tranche avec l'univers grouillant de la surface, nous découvrons le quartier chic des expatriés, larges avenues goudronnées et belles résidences, organisation en lotissements bordés de petits parcs arborés, où les indiens ne vivent pas mais sont gardiens,  chauffeurs,  ou cuisiniers... Un monde en soi, bien loin des étroites ruelles de Bénarès, de ses vaches sacrées et de ses chèvres, du chaos de sa circulation, de sa puanteur à peine masquée par l'encens, de sa pauvreté sordide et de l'omniprésence de la mort... Ici, dans le quartier de Khan Market, les diplomates portent le turban et la cravate sur leur costume occidental... A l'école américaine où les enfants vont chercher Valentin et Marco, pas d'indiens non plus, hormis les enfants dont les parents ont vécu à l'étranger. 

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Commentaires: 2
  • #1

    mili (lundi, 10 octobre 2016 18:43)

    j'espere que les enfants pourront aller un peu à l'école avec les garçons

  • #2

    Mamou (lundi, 10 octobre 2016 19:02)

    un peu de repos fera du bien à tout le monde
    bisous