... et non pas des pieds nickelés ! Difficile d'échapper aux trombes d'eau qui s'abattent chaque soir sur Pokhara, dégringolant du ciel avec violence, inondant littéralement les rues durant plusieurs heures, bouillonnant jusqu'aux genoux, refluant de la moindre aspérité... et dans un pays en perpétuel chantier, des aspérités, il y en a ! Il semblerait que les réseaux d'évacuation et de canalisation ici ne soient pas enterrés, mais restent en surface... ce qui a pour effet un impressionnant débordement des eaux de la mousson, le ciel se liquéfiant quotidiennement sur nos têtes... Quelques heures plus tard, en général, ou le lendemain matin, sous l'effet du soleil, la terre assoiffée a tout bu, absorbant jusqu’à la moindre trace d'humidité, faisant monter la température de 20 degrés, et de nouveau, voler la poussière... Dans ce tiers du monde, les éléments sont puissants ! Et l'on se sent petit, devant de telles manifestations...
Après un petit tour à Sarangkot ce jour, d'où la vue est époustouflante sur toute la vallée, la ville de Pokhara, son lac et l'écrin de montagnes environnantes, (aujourd'hui cachées par les nuages), nous avons bouclé nos sacs pour le départ en randonnée, demain à l'aube. A nous le camp de base des Annapurnas ! Les préparatifs auront été longs et pénibles, depuis la prolongation de notre visa népalais jusqu’à l'obtention des permis de trek, en passant par l'équipement, un peu plus technique que pour Gorhepani étant donnée l'altitude du camp (plus de 4 130 mètres)... L'excitation est doucement montée, nous savons aussi qu'après ces préparatifs matériels, les dix jours qui arrivent nous confronteront au contraire à la dématérialisation de nos vies quotidiennes... Déjà que, dans ce voyage, ce ne sont pas les objets qui nous encombrent... Mais là, sans lessive quotidienne, nous serions mal... Nous savons aussi qu'en montagne, l'ambiance, l'humeur... sont facilement soumises aux aléas d'une météo capricieuse, que la couleur du ciel peut influencer celle de l'âme, que la notion de durée est essentielle, que le chemin se construit sous les pas, que les rencontres sont uniques et précieuses, dans la rudesse de la vie himalayenne, que le sentier nous trouve seul avec nous même, la marche étant propice aux pensées... Nous nous réjouissons de retrouver Rajou !
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mili (samedi, 17 septembre 2016 19:48)
Que le soleil vous cueille au lever du jour et vous accompagne jusqu'au bout !
Et revenez avec des étoiles plein les yeux...
Palenquin et Tartiflette (dimanche, 18 septembre 2016 04:27)
Yeaaaaahhh!!trop content pour vous les amis!!! On attend avec impatience vos recits pour avoir des étoiles plein les yeux!on va faire une petite danse du soleil pour qu il soit votre compagnon pour les 10 prochains jours!!!
nicole verot (dimanche, 18 septembre 2016 09:06)
Dans une vie antérieure, j'ai vécu dans ces montagnes... Par le coeur, je suis avec vous.
Mamou, Papou (dimanche, 18 septembre 2016 17:52)
c'est formidable, mais attention aux petits, à l'altitude et aux aléas de la météo. Prnez des photos si possible, mais vous garderez toujours dans votre coeur ce voyage dont vous aviez rêvé.
A bientôt, bisous pour 10 jours
Le Parrain (dimanche, 18 septembre 2016 18:38)
Moi aussi, tout comme Nicole, j'ai vécu dans une autre vie dans ces montagnes.
J'y étais bien sûr le yéti qui, contrairement à la légende, était extrêmement beau puisque né pas laid.
Par amour de la solitude, j'ai voulu cacher cette éblouissante beauté en me masquant le visage d'un abominable heaume des neiges.
Bon trek, petits veinards, et que le soleil soit de la partie !
vio (lundi, 19 septembre 2016 08:03)
Les pieds dans l'eau et la tête dans les étoiles
les pieds au sec et la tête au soleil
les pieds dans les pas de l'Autre et le coeur en fête
le corps en mouvement mais l'esprit au repos
le corps endolori mais le coeur qui guérit
Marchez, pensez, grimpez, recommencez,
laissez vous happer,
vivez, profitez,
et revenez.. émerveillés..