Le visa indien : un parcours du combattant

Elise et Thomas, qui avaient galéré pour établir leur visa chinois, et s'apprêtent à récidiver pour la Mongolie, nous l'avaient bien dit : ce n'est pas une partie de plaisir... Les démarches décourageraient même les plus motivés ! Pour notre part, ce sont nos visas pour l'Inde qui sont stressants... Ce grand pays ne délivre aucune autorisation de séjour à l'arrivée sur son territoire : tout doit être réglé avant... C'est pourquoi, après 2 jours de démarches pour rassembler les divers papiers, nous sommes allés déposer ce matin, au bureau chargé des visas pour l'Inde de Bangkok, une liasse de documents, comprenant (le tout en 5 exemplaires...) :

- la photocopie (en 2 ex.) de nos passeports, avec le visa thaïlandais

- un long document rempli en ligne, et renseigné sur les antécédents familiaux sur plusieurs générations, les occupations professionnelles présentes et passées, les intentions une fois dans le pays...

- un second formulaire, à peu de choses près identique

- la copie de notre billet d'avion retour (quitte à faire une capture d'écran pour un faux, si besoin... ça tombe bien, nous repartirons réellement de New Delhi !)

- 2 photos d'identité réglementaires (2 inches x 2 inches, fond blanc...) par personne

- le booking de nos hôtels pendant les 15 premiers jours (à faire, puis à annuler lorsque nous aurons les visas, histoire d'être plus libres de notre itinéraire !) et l'itinéraire prévu (Bénares (Vârânasî), New Delhi, Agra, Jaipur, Jodhpur, Jaisalmer, à travers l'Uttar Pradesh, le Pendjab, et le Rajasthan, jusqu'à la frontière pakistanaise)

- les copies du livret de famille pour les enfants

- 1700 bahts par personne (soit environ 40 euros), qui ne seront pas restitués en cas de refus de visa, lequel alors ne nous serait pas expliqué...

 

Une fois ces documents déposés, avec nos passeports, il nous fallait encore attendre 6 jours ouvrables pour savoir si notre demande avait été acceptée ou rejetée... verdict, donc, la semaine prochaine, et en attendant, nous pensions fuir Bangkok. Oui, mais seulement voilà, depuis un mois les règles ont changé, et le site internet du gouvernement n'étant pas encore actualisé, nous ne pouvions pas le deviner ! Donc, après beaucoup de temps passé, d'argent dépensé, nous avons appris ce matin que désormais, depuis la Thaïlande, il n'était plus possible d'obtenir le visa indien pour les ressortissants français... Nous avons trois recours : obtenir un e-visa, mais celui-ci n'est recevable que dans le cas d'une arrivée aérienne, et non terrestre, et comme nous voulons passer la frontière à pied depuis le Népal... Retourner au Laos ou au Cambodge, d'où il est encore possible d'obtenir la version papier que nous venions solliciter... ou repasser par la France, afin d'obtenir le précieux sésame de chez nous. Grrrrr... pour une tuile...

 

La journée en est à peine à sa moitié et nous voici sur le trottoir, tout décontenancés, ne sachant comment rebondir... N'ayant pas le flegme du sieur Philéas Fogg à l'occasion des imprévus qui surgissent inopinément sur la route de son Tour du Monde en 80 jours, dont nous achevons ces jours le récit, notre état oscille entre rage à peine contenue et immense découragement...

 

Nous décidons donc, après le repas, d'arpenter Bangkok et ses différents quartiers, d'en humer la fragrance, d'en capter la substantifique moelle, d'en prendre le pouls, d'en parcourir le ventre par tous les moyens mis à notre disposition, de nous perdre, nous saoûler, nous épuiser, nous griser à lui chatouiller ainsi l'échine... En métro, nous traversons le quartier chic et éclectique de Sukhumvit, où s'exprime la plus grande créativité gastronomique, artistique et musicale de la capitale, marchons beaucoup au hasard de ses larges avenues, au pied de ses malls gigantesques, et dans le dédale de ses ruelles tortueuses, puis goûtons à l'incroyable métro aérien, typiquement asiatique, qui nous élève jusqu'à une impressionnante altitude, au-dessus de plusieurs étages de nœuds autoroutiers, avant de redescendre jusqu'à la Chao Phraya, sur laquelle nous naviguons à bord d'un long tail boat qui soulève les eaux brunes en gerbes écumeuses, bien plus rapide que notre barque à gros moteur des klongs d'hier, longeant les taudis et les palaces, les marchés et les temples, les luxueux hôtels et les immondes gargotes... avant d'arriver, rincés, épuisés, sur les rotules, dans la modeste Guest House du centre historique où nous avons élu domicile.

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Commentaires: 4
  • #1

    Muriel (lundi, 22 août 2016 20:43)

    Ne vous découragez pas. Après tant de fabuleuses étapes et tant d'adaptation aux situations, vous allez trouver une solution. Merci encore pour tout ce que vous nous faites partager. On pense souvent à vous (la voiture aussi d'ailleurs!!) et nous vous faisons à tous les cinq plein de bises.

  • #2

    vio (mardi, 23 août 2016 07:52)

    ah oui... je comprends ce besoin de vous imerger, de vous griser de l'énergie de cette ville contrastée, pour vous emplir d'autres ondes...
    Kony dit qu'il est effectivement bien plus dur d'entrer en inde quand on vient de tahilande que d'europe, c'était déjà le cas, apparemment ça n'a pas vriment changé.. Courage, les contre tps de votre périple ont finalement svt débouché sur de chouettes imprévus.
    Bisous chauds de marchauveau où l'on aurait bien besoin d'un peu de mousson!

  • #3

    Palenquin et Tartiflette (mardi, 23 août 2016 15:04)

    Ah mince tant d'efforts pour rien ! On comprend pleinement votre désespoir! Avez vous récupérer vos passeports tout de même ? Comment vous êtes vous rendus compte que ce n'était plus possible de le faire pour les français ? Demain nous devrions récupérer nos passeports avec le visa mongol dessus. Ça n'a pas été une mince affaire pour deposer nos dossiers. Courage à vous on est sûr que vous allez trouver une solution!

  • #4

    mili (mardi, 23 août 2016 17:14)

    comme l'Asie semble décidément organisée dans la corruption, meme si vous etes contre le principe vous devrez peut etre proposer de payer +...