Nous y voilà enfin, à Luang Prabang la royale, la paisible, la culturelle, la douce, la pieuse... A 600 mètres d'altitude, formant une péninsule au confluent du Mékong et de la rivière Nam Khan, Luang Prabang offre un fabuleux mélange d'architecture traditionnelle et de structures des XIXème et XXème siècles. Son panorama urbain unique est très bien conservé, les dernières maisons de bois bâties sur pilotis ont été préservées, les maisons coloniales et les temples, restaurés, et l'ambiance de ses ruelles invite à la contemplation des rivières, ou à la découverte de la forêt tropicale environnante à vélo... Il fait bon y flâner pour prendre le pouls de la ville, au gré des jardins fruitiers, des Vats superbes, des façades de bois et tuiles vernissées, ou des étals des marchés ethniques Hmongs, Laos, Khamou ou Akhas...
Sous les bougainvilliers de la cour d'un petit Vat de toute beauté, un jeune garçon est assis, tête rasée, robe safran, un rubik'scube en main. Nots, 16 ans, novice depuis 5 ans, est fier de parler un bon anglais, et avide de questions. C'est loin, la France ! Et on y joue aussi au rubik'scube... Il est originaire d'un petit village à deux heures d'ici, et n'a pas revu ses parents depuis 5 mois, qui ne peuvent pas faire le voyage si facilement... Chaque famille tente d'envoyer l'un de ses fils au temple, qui bénéficiera des retombées honorifiques d'une telle formation toute sa vie, que l'enfant devienne moine ou qu'il quitte la voie spirituelle avant la fin de son noviciat...
Un peu avant le coucher du soleil, nous grimpons les 328 marches qui mènent au Mont Phousi. Celui-ci aurait la forme d'un tas de riz, et de son sommet, le panorama sur la ville, sa rivière et son fleuve est superbe... Nous admirons le Vat Chomsi, petit temple qui le couronne, ainsi que le That Chomsi, stupa construit en 1804.
Et ce soir, nous ne résistons pas au plaisir d'une nouvelle représentation du Ramayana ballet par le théâtre du Palais Royal... Encore une fois, comme en Indonésie, comme au Cambodge, nous sommes séduits par la grâce et la poésie de l'histoire de Rama et Sita, les Roméo et Juliette du monde bouddhiste.
Et puis, à la sortie du théâtre, nous retrouvons Elise et Thomas, avec qui nous avions passé la frontière laotienne... et comme, ici, l'expérience d'un passage de frontière terrestre crée des liens, nous étions restés en contact, sensibles à leur beau projet de voyage (www.tomelienoceasie.com), à leur démarche et touchés par nos échanges... Nous avions alors passé seulement quelques heures ensemble, et dû interrompre une partie de Casino Pirates qui commençait tout juste, dans ce no man's land entre Cambodge et Laos, pour prendre des routes différentes... mais aujourd'hui nos itinéraires respectifs nous ont réunis à Luang Prabang, d'abord autour du wok d'un petit restau de rue fort bien achalandé (riz blanc gluant et riz jaune frit, beignets d'aubergines, de haricots et de bananes, tofu, liserons d'eau, carottes et oignons, melon...), puis, demain, pour une expédition dans les chutes d'eau et cascades environnantes...
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vio (dimanche, 07 août 2016 09:47)
On dirait vraiment que le voyage favorise la profondeur des rapports humains, permettant d'aller à l'essentiel sans s'encombrer de ttes les convenances ou autres habitudes... Ces retrouvailles "internes" doivent être précieuses et émouvantes, de surcroit autour d'une table qui m'a l'air bien fameuse!! Nous ce midi typiquement français mais non moins délicieux: côte de boeuf et petits légumes au barbecue.
J'ai du mal à visualiser les différentes danses et spectacles que vous découvrez, les photos me donnent un aperçu mais flo à ton retour je compte bien profiter du cours que tu as pris pour approfondir cette découverte! Voudras tu faire mon professeur?
Bises fois 6
mili (dimanche, 07 août 2016 10:56)
Je me suis toujours demandé quels gout ont les liserons d'eau!
Mamou (dimanche, 07 août 2016 12:17)
retrouvailles agréables propices aux échanges autour d'un bon repas