Apsara, la grâce et la poésie de la danse traditionnelle khmère et du Ballet Royal du Cambodge

Les Apsaras sont les nymphes célestes chargées de venir chercher les héros morts au combat, elles ornent par milliers les murs et galeries des principaux temples angkoriens. D’une demi-taille humaine, elles se présentent toujours de face, leur joli torse nu dardant des seins ronds magnifiques qui, selon la tradition, doivent être caressés au passage. Au fil des siècles, cette pratique a conféré une merveilleuse patine ambrée à la pierre. Comme si l’extrême beauté de leur corps ne pouvait tolérer la grossièreté d’un autre vêtement que le pagne, les Apsaras ne sont vêtues que de bijoux ; elles en portent aux chevilles, aux poignets, aux bras, autour du cou, et sont coiffées de hauts diadèmes et de tiares. Leur sourire, empreint d’une grande sérénité, la finesse de leurs membres, la grâce de leurs gestes et du drapé de leur léger pagne, jusqu’à la délicate gaucherie qui émane de la position de leurs pieds, toujours représentés de profil, tout concourt à produire un effet de charme et d’harmonie.

 

Hier soir, c'est un moment de grâce pure, comme en suspension dans le temps... que nous ont offert les artistes du ballet Royal du Cambodge. Les arts, après avoir été anéantis par le régime des khmers rouges et leur drastique entreprise de destruction, grâce à l'initiative de quelques uns, renaissent ici, dans la plus pure tradition khmère, ou bien dans leur expression contemporaine, sur une scène différente. Au Musée National, nous avons eu le privilège de les admirer, au son d'un orchestre traditionnel accompagné de deux voix féminines et d'une voix masculine, évoluer dans des costumes somptueux, littéralement cousus sur les corps des danseurs. Visages très maquillés, blanchis à la poudre de riz, yeux soulignés de noir par le khôl, très expressifs et souriants, coiffes cousues d'or et de fleurs, vêtements brodés de soie et de fils d'or... Les cous, pieds, mains, doigts des danseurs semblent pourvus d'articulations là où les nôtres, occidentaux, semblent bien peu aptes à la souplesse et à la grâce...

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Commentaires: 1
  • #1

    Mamou (samedi, 16 juillet 2016 14:57)

    magnifique, quelle richesse, expressions, costumes, maquillage.....
    bisous