Lumière, c'est le mot qui me vient à l'esprit pour qualifier mes impressions de cette première journée dans la capitale cambodgienne. Celle du soleil, écrasant. Celle du fleuve, majestueux, qui m'évoque un peu le Nil... Celle du regard des cambodgiens, vive et franche. Un monde s'ouvre à nous. Un monde en chemin.
Le Musée national se trouve à deux pas du Palais Royal et de la Pagode d'argent, non loin des eaux marrons du Tonlé Sap. Chef-d’œuvre de l’architecture khmère traditionnelle, l’ex-musée Albert-Sarraut fut construit pendant la Première Guerre mondiale d’après des plans établis par Georges Groslier. L’ornementation architecturale fut réalisée par des artisans cambodgiens. Les sculptures des portes et des fenêtres sont d’inspiration khmère classique. Lors de son inauguration, le 13 avril 1920, le musée abritait plus de mille pièces : bronzes et bas-reliefs provenant des temples d’Angkor, costumes traditionnels, bijoux, armes, monnaies diverses et céramiques, palanquins. En 1975, l’inventaire en répertoriait plusieurs milliers, lorsque le pays fut plongé dans la guerre et le musée livré au pillage puis à l’abandon. Aujourd’hui, nettoyé et repeint, partiellement restauré et purgé de ses chauves-souris, le Musée national offre à nouveau ses collections aux regards des visiteurs. Les deux superbes têtes d’éléphant en bronze qui gardent la porte d’entrée proviennent de l’ancien monument aux morts cambodgiens de la guerre 1914-1918, détruit par les Khmers rouges.
Puis nous dirigeons nos pas vers Wat Phnom. Selon la légende, c’est là que Dame Penh déposa les images en bronze de Bouddha et la statue de Preah Noreay trouvées au creux de l’arbre dérivant au gré des flots. Le Wat Phnom domine la ville d’une hauteur de 27 m. On y trouve un stupa, un pavillon et une pagode. Le stupa contient les cendres du roi Pona Yat, bâtisseur de la ville. La pagode, construite par les Chinois et les Vietnamiens, est dédiée à Thien Han Tanh Man, déesse protectrice des pêcheurs. Le pavillon contient une statue de M me Penh. Rénové en 1998 avec le concours financier (180 000 $ tout de même !) de l’Association internationale des maires francophones. L’ensemble est une réussite : les voies d’accès ont été repavées en latérite, le stupa a été repeint et l’on a même replacé une statue du roi Sisowath à côté de la plaque célébrant le traité de rattachement au Cambodge de la province de Battambang (1907). Si la fumée d'encens y est lourde et dense, qui donne à Samuel et Arthur l'occasion de ramasser tous les bâtonnets tombés sans brûler, l'ambiance est assez différente de celle des temples vietnamiens. Les peintures du plafond sont de toute beauté, dans les tons de bleu, et les statues de bouddha magnifiques.
Nous essuyons un violent orage, dont le bénéfice, outre de voir jouer les enfants, nus, dans les ruisseaux et torrents qui se forment dans les rues, est de faire baisser la température ambiante d'au moins dix degrés. De quoi nous ragaillardir, et nous donner l'énergie nécessaire pour arpenter encore la grande ville, en direction du marché central. Appelé Phsar Thmey en cambodgien, cet immense marché est l'un des édifices les plus connus de la ville. Construit dans les années 1930, en jaune et blanc, couleurs très en vogue à l'époque, il est un magnifique exemple d'architecture Art déco du Cambodge. Les plans furent confiés à l'architecte français Louis Chauchon, lequel dut tenir compte des contraintes climatiques de la région, à savoir le soleil et la pluie. Ainsi, le marché est constitué d'un dôme de 26 mètres de hauteur, et prolongé par 4 ailes de 19 mètres de hauteur. La construction fut achevé en 1937 et c'était alors l'un des plus grands marchés du monde. Il est aujourd'hui en activité et a fait l'objet d'un plan de rénovation entre 2008 et 2010, financé par l'AFD (Agence Française de Développement).
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Mamou (jeudi, 14 juillet 2016 09:28)
En attendant les photos nous rêvons un peu, beaucoup......
bisous
Mamou (vendredi, 15 juillet 2016 11:46)
merci pour les photos. Nous remarquons que l'architecture est très tarasbicotée, tiure avec dee drôles de finitions (les marchés de fleurs son magnifiques et donnent envie de tout acheter pour faire de gros bouquets.
j'en profite pour dire que notre Salomé a toujours beaucoup à raconter, Samuel et Arthur aussi
Bisous, bisous