Du Tonkin à la Cochinchine (selon la terminologie coloniale...) et du delta du Fleuve Rouge à celui du Mékong, le banian

Le banian, « un Hercule végétal » selon Paul Claudel. On trouve cet arbre à l’entrée de chaque village, dans la cour des pagodes ou même dans les villes, au détour d’une rue où il ne s’est pas laissé abattre et où il a imposé sa présence au tracé des nouvelles constructions. Dans l’entrelacs de ses racines niche un petit autel dédié au génie de l’arbre. 

 

« Honoré de l'humble tribu, il est, à la porte des villages, le patriarche revêtu d'un feuillage ténébreux. On a, à son pied, installé un fourneau d'offrandes, et dans son cœur même et l'écartement de ses branches, un autel, une poupée de pierre. Lui, témoin de tout le lieu, possesseur du sol qu'il enserre du peuple de ses racines, demeure, et, où que son ombre se tourne, soit qu'il reste seul avec les enfants, soit qu'à l'heure où tout le village se réunit sous l'avancement tortueux de ses bois les rayons roses de la lune passant au travers des ouvertures de sa voûte illuminent d'un dos d'or le conciliabule, le colosse, selon la seconde à ses siècles ajoutée, persévère dans l'effort imperceptible. » (Paul Claudel, Connaissance de l'Est ).

 

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Commentaires: 1
  • #1

    vio (jeudi, 30 juin 2016 07:36)

    Je ne sais pas ce qui est le plus beau, le banian ou sa description par Claudel..
    des bisesssssssssss