Jakarta Kota, du théâtre d'ombres aux coolies des docks du port de Jakarta

Le Wayang Museum

 

Une merveille que ce musée de la marionnette ! Complétant admirablement celui de Jogyakarta, il présente une impressionnante collection de wayang kulit, ces marionnettes en cuir de buffle, ainsi que de wayang golek, marionnettes en bois sculptées en ronde-bosse. Sans compter les spécimens de différents pays au monde, dont... un Guignol, offert par Danielle Mitterrand en 1975 au Président Indonésien.

Le café Batavia

 

Rappelant l'ambiance des Indes Néerlandaises d'antan, ce café sublime, le temps d'une halte fraîcheur dans le tumulte et la poussière de cette ville ouvrière, nous a offert une parenthèse savoureuse. Déco de photos anciennes, boiseries, hauts plafonds et larges fenêtres ouvrant sur la très belle place Fatahillah, ses bâtiments coloniaux (palais du gouverneur, musées) et ses canons hollandais, service attentif, il nous semble être dans un décor de film...

Coolie sur les docks de Jakarta

 

Changement de décor. Nous quittons les beaux bâtiments coloniaux de la place Fatahillah pour nous aventurer en direction de l'embouchure de la rivière Ciliwung sur la mer de Java. Pas de trottoirs, les rues cabossées ne sont pas faites pour les piétons. Nous zigzaguons laborieusement, parois au péril de nos vies, entre les nuées de deux-roues bruyants, les centaines des tuk tuk et les voitures pétaradantes. La poussière vole, l'air vibre, on étouffe, le sable crisse sous les dents. Nous longeons des centaines de mètres d'échoppes insalubres dans lesquelles des hommes, installés à leurs machines à coudre à même la chaussée, piquent des kilomètres de toile imperméable. Non pas des voiles de bateaux, mais des bâches... Nous comprenons leur utilité en débarquant à Sunda Kelapa, le port. Amarrés sur le quai de plus d’un kilomètre de long, de nombreux pinisis nous accueillent, ces voiliers bugis aux gréements anciens, bateaux traditionnels d'Indonésie évoquant les marchands d’épices, les trafiquants et les pirates qui sillonnèrent la mer de Java, de Malacca aux Moluques. Ces bateaux, aux proues souvent (dé)colorées, sont construits en teck, et leurs différentes parties sont chevillées sans clou par des charpentiers très habiles. Au-dessus de nos têtes, leurs énormes ventres ronds dessinent dans le ciel des lignes pures.

 

Des dizaines de coolies chargent et déchargent dans les filets du grutier sacs de riz, poissons séchés, sacs de ciments, poutres en bois de Bornéo, roues de câbles, sous la chaleur harassante de Jakarta. Protégés du soleil et de la fournaise par des t-shirts qui leur dissimulent le visage, ils courbent l'échine sous des sacs qui semblent faire plusieurs fois leur poids, et s'arrêtent pour se divertir du spectacle de cette famille étrangère qui arpente les docks, sollicitant une photo ou nous parlant de la coupe européenne de foot quand ils comprennent que nous sommes français.

 

Ce lieu oscille entre poésie et bagne moderne... Les camions se vident, les bateaux se remplissent, les os des hommes ploient et craquent...

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Commentaires: 2
  • #1

    Mamou (jeudi, 23 juin 2016 18:34)

    les phots de marionnettes sont superbes, on dirait vraiment de la dentelle, quel travail on comprend que cela ait un certain prix
    nous voyons que les petits sont toujours la coqueluche des javanais
    nous remarquons que les byciclettes ont toutes un chapeau attaché à leur guidon est-ce pour protéger de la chaleur ,?????
    bisou, bisou

  • #2

    sophie et famille (vendredi, 24 juin 2016 13:05)

    Je montre régulièrement vos photos aux enfants, et je crois que vous leur faites envie avec l'Indonésie en général... les volcans, le snorkelling, les marionnettes.... Notre aventure touche à sa fin, mais nous pensons à la suivante. Et pourquoi pas cette partie du monde ! Continuez à nous faire rêver et à rêver ! Un abrazo fuerte.