Le temple bouddhiste de Borobudur, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco depuis 1991, est l’un des plus impressionnants d’Asie, avec l’Angkor Wat du Cambodge et le Bagan de Birmanie. Il se situe à 42 km au nord-ouest de Yogyakarta. La dynastie Saïlandra édifia le sanctuaire de Borobudur entre 750 et 850. Ce chef-d'œuvre de l'architecture bouddhique fut englouti sous la végétation et les cendres volcaniques après le départ des souverains vers Java-Est au X ème siècle. Le site ne fut redécouvert qu'en 1815. Les Hollandais se lancèrent seuls dans sa restauration, mais le sauvetage du temple prit une dimension internationale en 1968, grâce notamment à l'aide de l'Unesco. Les travaux furent terminés en 1983. Le temple fut démonté pierre par pierre, les pierres traitées et remontées une à une. A l'origine, il abritait 502 statues du Bouddha : 43 ont disparu, et au moins 300 sont endommagées (décapitées). Perché sur une haute colline au milieu d'un parc, l'énorme édifice en pierres volcaniques noires (123m de côté sur 43m de haut) est en effet un seul et immense stûpa, formé de plus petits stûpas (sortes de cloches renfermant des statues du Bouddha assises ou bodhisattvas) carrées et symétriques, formé de quatre étages carrés et de trois étages ronds : les sept paliers pour atteindre le nirvana. Quatre escaliers, orientés selon les quatre points cardinaux, montent directement au sommet – mais il vaut mieux faire le tour de chaque palier (par la gauche bien sûr, selon les principes bouddhiques, en commençant par l'entrée est), pour y admirer les sculptures narrant la vie et les leçons du Bouddha. Les trois dernières terrasses circulaires accueillent 72 stûpas (32, 24 puis 16). Le temple tout entier contient environ 1 460 bas-reliefs narratifs et 1 212 bas-reliefs décoratifs. Au rez-de-chaussée, les bas-reliefs illustrent les vicissitudes d'une vie de péché : personnages grotesques, perdus et damnés (une grande partie de ces bas-reliefs n'est plus visible, car recouverte de pierres servant de renfort pour les fondations du temple). A chaque étage suivant, on admire les illustrations des principales étapes de la vie du Bouddha. Progressive ascension vers le nirvana, les trois derniers étages sont occupés par des stûpas. Celle du sommet, parfaite, est le symbole du nirvana. Au premier cercle du Borobudur, à droite de l'escalier qui fait face à l'entrée, une foule d'Indonésiens se pressent autour de la première stûpa. Selon les croyances locales, si un homme parvient à toucher l'annulaire de la statue du bouddha dans le stûpa (sa cheville pour une femme), il ou elle verra son vœu exaucé. Une fois par an (la date est fixée selon le calendrier bouddhiste), une grande cérémonie réunit des centaines de bouddhistes indonésiens, généralement d'origine chinoise. Ils commencent la procession par une visite aux deux autres temples bouddhistes, à quelques centaines de mètres : le temple de Mendut, symbole de l'apprentissage, et celui de Pawon, l'abandon des désirs. Ils se dirigent ensuite vers le Borobudur. Le tremblement de terre de mai 2006 n'a pas vraiment causé de dégâts au site. Le 22 mai, date anniversaire de la naissance du Bouddha, est aussi l'occasion d'un pèlerinage international. A ma question concernant la présence du Dalaï Lama, notre guide a répondu que cela n'était pas politiquement envisageable : l'Indonésie est trop proche de la Chine...
Nous avons pu apprécier ce chef d'oeuvre émouvant, bâti en presque 100 ans il y a 13 siècles, dans de bonnes conditions : un chauffeur à la journée, le calme du ramadan, et une pluie torrentielle qui a fait déserter le site à tous, alors que le soleil est vite revenu... nous étions donc peu nombreux à suivre le chemin de l'éveil bouddhique sur les marches du temple aujourd'hui, accompagnés d'un guide francophone, qui nous a lu les bas reliefs comme un livre, passionnant... Le prince Sidharta, né de parents hindouistes, a tout abandonné pour se faire moine, avant d'atteindre l'illumination et de devenir le Bouddha, fondant ainsi de nouveaux préceptes. La culture javanaise aujourd'hui reste très métissée, et notre chauffeur nous questionne sur la radicalisation de l'islam en France... Que répondre ?
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Sophie (vendredi, 10 juin 2016 02:35)
Borobudur, j'y étais il y a 22 ans !!! J'avais été fascinée par ce site et je revis cette visite à travers vos textes ! Magnifique. Merci pour ces souvenirs.
Profitez encore et encore. Bises de nous 4
laurence (vendredi, 10 juin 2016 21:02)
Nous aussi, on a visite ce site, il a tres longtemps, je crois que c était en 1991 et cela n a pas changé. C est émouvant de voir les memes photos avec vous dessus !!! pleins de bisous de Seine et Marne