En dansant la javanaise....

En traversant la moitié de Bali en direction de Java, on a encore passé un fuseau horaire, perdant une heure : plus que 5 heures de décalage avec la France... mais ce n'est pas le seul décalage ! On venait juste de commencer à appréhender un peu Ubud et sa vie foisonnante, à retenir quelques mots de balinais, à apprivoiser les différences les plus patentes entre hindouisme et bouddhisme, à reconnaître les plats sur la carte du restaurant, à différencier les styles de danse, à savoir faire les offrandes correctement chaque matin... et voilà qu'on a changé d'univers ! On a longé des kilomètres de temples, d'ateliers d'artisans, sculpteurs sur bois ou pierre, peintres de batik, tresseurs de bambou et roseau... On a croisé des milliers de deux roues agités, vrombissants et audacieux... On a suivi les courbes gracieuses de l'île, longé les rouleaux géants de l'océan Indien, admiré les montagnes verdoyantes, couvertes d'une jungle luxuriante, traversé des rivières vertes ou marrons, des kilomètres de rizières étagées, dessinant des amphithéâtres bordés de cocotiers, papayers et bananiers... vu les paysans courbés dans les rizières, chapeautés pointu, portant sur l'épaule des paniers ronds d'osier plein de riz vert ou jaune, en balancier... croisé des macaques rieurs dans les arbres et sur le bord des routes, des rats géants dans les venelles, des échassiers dans les rizières, des chauve-souris entre les arbres, des blattes sur les trottoirs défoncés, des crabes sur les plages, des geckos sur les murs, les plafonds, les toits... Voilà longtemps qu'on n'avait pas pris de bus défoncé, sur une route cabossée, par 45°, porte ouverte, sans amortisseurs, et entassés plus nombreux que de raison, sans comprendre la langue... On adore ! Les offrandes aux dieux de la route ont remplacé le "dios es amor" latino, mais on voit bien l'idée... chacun ses protecteurs ! Et puis, peu à peu, les coupoles rondes et colorées des moquées ont remplacé les profils effilés des temples hindouistes, les épaules des femmes, malgré la canicule, se sont ouvertes, et  leurs cheveux aussi... A Gilimanuk, le bus nous largue sous une chaleur à peine supportable, et nous nous dirigeons vers le port, où le ballet des ferries rythme le temps qui passe. Ils sont gros, ils sont rouillés, ils sont bruyants, nous attirons les regards, comme dans le bus, pas un seul touriste, et plus personne qui sache quelques mots d'anglais ici... Java nous tend les bras, Bali nous fait signe de la main, les deux îles ne sont qu'à quelques encablures l'une de l'autre, nous traversons.

 

A quelques kilomètres du centre de Banyuwangi, nous avons retenu 2 chambres dans un petit homestay en bord de chemin non goudronné. Les coqs y chantent à toute heure, le muezzin aussi, et nous avons fait l'expérience d'un petit boui boui local fort bien achalandé, très épicé, et dont très peu de plats nous sont reconnaissables ! Les enfants tordent le nez... Petit cours de cuisine locale : le bakmie goreng ou mie goreng est un plat à base des nouilles frites, les bakso, des boulettes de viandes, le soto ayam, de la soupe de poissons, le mie ayam, des nouilles au poulet. La plupart de ces plats sont servis avec des sauces très piquantes et sucrées. On trouve aussi des sate, des brochettes de toutes sortes mais généralement à la viande, du lontong, une boulette de riz de forme cylindrique enveloppée dans une feuille de bananier. Partout on trouve des krupuk, des beignets croquants de crevettes ou de poissons, des gorengan, qui sont aussi des beignets, mais cette fois, de légumes. Les végétariens ne sont pas oubliés. Le lotek, ou le gado-gado sont des salades très copieuses et savoureuses. La première est composée d'épinards et d'haricots, de chou, recouvert de sauce de lentilles et la seconde est à base de pomme de terre, de salade, de tomates, de concombres et de tofu frit. Côté douceurs, le dadar gulung est une crêpe sucrée fourrée à la noix de coco, le klepon, une petite boulette de farine de riz très sucrée, de couleur verte ou le rujak, salade aux mille fruits arrosée de sirop. Les boissons sont chaudes, comme le bajigur, eau de gingembre, sucre de palme, lait de coco, ou le wedang ronde, froides comme l'es teler, du lait, de l'avocat et du fruit du Jacquier en morceaux, de la noix de coco rapée et de la glace pilée ou l'es dawet, vert.

 

Mais la motivation est grande : c'est d'ici qu'on part pour l'ascension de l'Ijen, un volcan de 2400 mètres qui nous fait rêver depuis des mois... Cratère turquoise et carrière de soufre au sommet, la grimpette peut se faire de nuit (départ à minuit), pour pouvoir observer les flammes bleues que dégage l'activité volcanique, ou plus tard, à 5 heures, pour ne rien manquer du spectacle du lever du soleil depuis le sommet, ou encore plus tard, à 7 heures, avec les mineurs qui partent travailler... Il nous faudra bien la journée de demain pour nous reposer et nous décider !

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Commentaires: 3
  • #1

    vio kony (jeudi, 02 juin 2016 08:04)

    Bon repos et bonne adaptation à cette belle java. kony replonge ds ses souvenirs en entendant le nom..
    Ici aussi le coq chante à tte heure ms là il nous dit de partir travailler..
    A plus les pic pic! big kisses from marchauveau

  • #2

    mili (jeudi, 02 juin 2016 11:06)

    Encore un nouveau monde!

  • #3

    Papou, Mamou, Jeanine (jeudi, 02 juin 2016 11:38)

    encore une nouvelle île, un nouveau mode de vie, et beaucoup de détail sur la nourriture, difficile de choisir, mais les enfants peuvent gouter à tout.
    bisous