Luxe, calme et volupté

En Amérique latine, nous avons fait connaissance avec des cultures centenaires ; ici, nous découvrons des cultures millénaires...

 

Hier soir, nous avons assisté à un spectacle étrange, très loin de ce que connaissent nos yeux et nos oreilles. Plus d'une centaine d'artistes sur scène, en plein air, dans la cour d'un temple. Aucun instrumentiste, mais un choeur d'hommes de plus de 100 voix, et au moins 50 voix féminines, pour accompagner des danseurs aux fabuleux costumes colorés, rutilants et raffinés. La gestuelle des mains et des pieds, du cou, le regard dans les visages extrêmement maquillés, au point que la distinction des genres tend à s'estomper, est impressionnante. Passée la première surprise, les enfants ont aimé... presqu'aimé. Les voix, en des rythmes sourds et lancinants, forment de lentes mélopées dont le tempo s'accélère soudain, évoquant la transe... Et puis, le spectacle s'est achevé par la danse du feu : un homme marche pieds nus sur le feu de bourre de noix de coco allumé devant nous, dispersant les flammes, éparpillant les braises, yeux fermés, au son guttural des voix des chanteurs...

 

Aujourd'hui, nous avons pris un chauffeur à la journée, qui nous a accompagnés pour visiter 6 lieux différents en voiture. Il est très agréable de sortir d'Ubud et de sillonner un peu les routes du coeur de l'île. D'autant qu'aujourd'hui, selon le calendrier hindou et bouddhiste, est jour de crémation, et que les cérémonies sont nombreuses...

 

Goa Gajah : elephant cave temple, vieux de plus de 500 ans.

 

Penjeng : yeh pulu temple, dont une frise de bas reliefs de pierre a plus de 1 000 ans...

 

Gunung Kawi : rocky temple. Nous assistons à notre première cérémonie religieuse. Pagodes funéraires royales vieilles de plus d'un millénaire, dans une jungle luxuriante de toute beauté, que traverse une rivière magnifique, et qui se prolonge dans de superbes rizières étagées...

 

Tampaksiring : the holly spring water. Une immense enceinte composée d'innombrables temples hindous, dédiés chacun à un dieu différent. Au centre, les bassins sacrés datent de 902, où une déesse trouva l'élixir de vie... Des milliers de pèlerins s'y pressent, pour un bain purificateur où se mêlent solennité et jeux joyeux... Toutes les générations viennent partager ce moment, dans les effluves de l'encens et des montagnes d'offrandes, pétales de fleurs colorés sur de petits plateaux de bambou ou de feuilles de bananier tressées. Le tout donne un tableau extrêmement vivant, d'une intensité certaine, qui me rappelle à la fois la ferveur de l'église de San Juan de Chamula dans le Chiapas mexicain, et les mosquées du Caire, de Jérusalem, de Palestine ou de Turquie, car à l'entrée chacun doit se couvrir jambes et épaules d'un sarong, et les pèlerins se baignent habillés... Un grand moment, bien que les enfants regrettent de ne pouvoir se baigner aussi, ne comprenant pas que le bain rituel et purificateur ne s'adresse pas aux touristes mécréants que nous sommes...

 

Penelokan : viewing of mount Batur and lake Batur. Hélas, une violente pluie d'orage nous a bouché l'horizon au moment même où nous arrivions dans le petit village de Penelokan, avec, pour unique objectif, d'admirer la vue sur le volcan Batur, qui culmine à 1 700 mètres d'altitude, et le lac du même nom... Ce lieu restera pour nous enveloppé de mystère !

 

Tegallalang : rice terrace view. Très touristiques, ces rizières en terrasse sont splendides. L'accès se fait par une succession de boutiques d'artisanat, et l'on parle toutes les langues sur ces terrasses verdoyantes... La dense pluie tropicale qui nous arrose, transformant les étroits petits chemins en véritables coulées de boue, nous donne l'occasion d'une rencontre comme on les aime : alors qu'on s'abrite sous des bananiers, une famille de vendeurs de noix de coco et de cartes postales nous invite à les rejoindre sous le toit de tôle de leur petite cabane, où nous attendons que le plus gros de l'orage passe. C'est l'occasion d'échanges laborieux mais chaleureux, et finalement, quand nous repartons, ils nous rattrapent pour se prendre en photo avec les enfants...

 

Ce soir, nous terminons la journée par un spectacle de danse legong dans le Palace d'Ubud, en plein air. Un lieu superbe pour quelques heures de pure magie. Cette fois, un orchestre nombreux d'instruments que nous ne connaissons pas, uniquement des percussions : sortes de gongs, de xylophones et de métalophones frappés par de petits marteaux de corne... Et des danses de toute beauté, des costumes somptueux, des mouvements dont nous n'imaginions même pas notre corps capable... Un régal de grâce et de beauté raffinée.

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Commentaires: 2
  • #1

    mili (lundi, 30 mai 2016 10:42)

    ça c'est du dépaysement!
    Et vive la pluie qui favorise les rencontres sous toit de tole!

  • #2

    vio (lundi, 30 mai 2016 21:13)

    Arrivez -vous à communiquer et à aller aux davant de rencontres comme jusqu'à présent?
    Photos magnifiques...