Rotorua, une destination sulfureuse !

 

On a rajouté des photos sur le post : Cape Reinga...

 

 

 

Les noms de localités s'égrennent, majoritairement maoris, puis soudain, anglais... Rawene, Opononi, Omapere, Waipoua Forest, Dargaville, Matakohe, Auckland, Mangatarata, Matamata, Rotorua. On a mis le camping car sur le ferry pour traverser l'un des nombreux bras de mer pénétrant la terre, à ne plus savoir s'il s'agit d'un lac, d'une rivière, de la mer ou de l'océan, tellement les côtes sont découpées, et la vie quotidienne, organisée en fonction de l'eau et des marées ! On a quitté la péninsule du Northland, renoncé à connaître celle des Coromandel, pour descendre directement sur le Plateau Central.

 

Le Central Plateau comprend la région de Taupo et le lac du même nom. Reposant dans un immense cratère, à 357 m d’altitude, ce lac, le plus grand de Nouvelle-Zélande, s’étend sur 616 km². Il est plus grand que le lac Léman. Sa profondeur maximale est de 109 m. Cette région est réputée pour son activité thermique – avec notamment le Wairakei Park – et volcanique. Le Tongariro National Park est particulièrement renommé. Il comprend les monts Tongariro, Ngauruhoe et Ruapehu, trois cônes volcaniques encore en activité. Après les dernières éruptions du mont Ruapehu, en septembre 1995, en juin 1996 et en 1997, on a retrouvé des cendres jusqu’à Gisborne ! En été comme en hiver, le Wairakei Park offre de nombreuses possibilités de randonnées. Sur les flancs du mont Ruapehu, les stations de ski de Whakapapa (la plus grande de Nouvelle-Zélande), de Turoa et de Tukino ont contribué de façon notable à l’essor touristique de cette région. Leur avenir peut se trouver menacé par d’autres éruptions et par le débordement du lac de cratère de Ruapehu (lahar). Enfin, la pêche est également une activité très importante du Central Plateau (truite arc-en-ciel et truite brune dans le lac Taupo). Cette grande région, formée par le Central Plateau et Waikato, offre de nombreuses occasions de se familiariser avec la Nouvelle-Zélande à travers son passé, sa culture, mais également ses activités.

 

Rotorua est une ville où il serait possible de passer du temps, beaucoup plus de temps que nous n'en disposons... Cette région à l'activité géothermique très importante a su mettre en valeur et exploiter (2 centrales géothermiques produisent 5% de l'électricité du pays) ces ressources à nulles autres pareilles... Dès son abord, une puissante odeur de soufre prend à la gorge, et l'on est frappé des fumerolles qui s'élèvent d'un peu partout : des jardins particuliers, des parcs publics, des caniveaux... Entre une école et un square, des barrières préviennent : danger, zone d'activité volcanique... et restreignent l'accès à des cratères de boues bouillonnants, des étendues d'eaux sulfureuses, des geysers... En ville, des sources d'eau chaude s'offrent au promeneur, et des "piscines de pieds" s'ouvrent sous le ciel lumineux : petits bassins aménagés avec l'eau jaillissant des entrailles de la terre à plus de 40 degrés, entièrement vidés chaque soir, dans lesquels Salomé et moi avons trempé nos gambettes au milieu d'un groupe d'asiatiques vrombissants d'éclats de rire... Des spas ont fleuri... Et dans notre camping, entre le barbecue et les balançoires, des fumerolles apparaissent et disparaissent, des grosses bulles odorantes et bruyantes viennent crever la surface d'étendues d'eau trop chaudes pour se baigner... à deux pas, sur la plage du lac Rototua, armés d'une petite pelle, le trou que nous creusons dans le sable se remplit instantanément d'une eau brûlante, que nous aidons à rejoindre l'eau fraîche du lac... Nous vivons ici entourés de vapeurs de soufre, et pourrions bien, comme les locaux, cuisiner des moules marinières directement dans le sable, ou faire nos barbecues sur les gaz volcaniques s'échappant de la terre !

 

Dans cette ville étrange, Wai-o-Tapu Reserve nous a procuré des sensations plus étranges encore. Plantée au bord du lac du même nom, qui n’est en fait qu’un lac parmi les quatorze de la région, la petite ville est devenue la destination touristique la plus prisée de l’île du Nord, et rivalise sans complexe avec Queenstown, sa cousine de l’île du Sud. Mis à part le tourisme, son économie repose sur l’agriculture et l’industrie forestière. Cette région, et plus particulièrement Ohinemutu, l’actuel centre de Rotorua, était le site de prédilection de la tribu Arawa qui s’était rangée aux côtés des Européens durant les Lands Wars. En maori, « Rotorua » signifie le « deuxième lac » car il ne fut découvert par les Maoris qu’après le lac Rotoiti. La colonisation de ce territoire commença tardivement dans les années 1870, mais déjà, vers 1880, Rotorua, avec ses terrasses roses et blanches formées par l’activité volcanique, constituait une attraction touristique. Des terrasses qui furent détruites en 1886 lors de l’éruption du mont Tarawera, qui enfouit des villages maoris sous les cendres (des vestiges sont encore visibles au Buried Village). La réserve, d'une grande beauté, déploie de somptueuses nuances de couleurs au fil d'un parcours entre piscines de boue en ébullition, cratères d'où jaillissent des gaz irrespirables, formations volcaniques vivantes, geysers et bulles jaillissant à 100 degrés hors de terre, dans des paysages... lunaires ! Jaune pour le soufre, orange pour l'antimoine, blanc pour la silice, vert pour l'arsenic, rouge pour l'oxyde de fer, noir pour le carbone, violet pour le manganèse... Un paysage mouvant sculpté chaque jour par le temps, scories colorées, traces du passé, émanations du ventre de la terre, délire tellurique non dépourvu de son écrin végétal...

 

Par ailleurs, la région regorge d'activités sensationnelles "fun" : accrobranche et canopy, kayak, canyoning et rafting, grimpette en téléphérique et descente des montagnes à toute allure dans des boules de plastic gonflable, saut à l'élastique et en parachute, balançoire géante, jet boat, parachute ascentionnel sur le lac, survol de la zone volcanique en hélicoptère, tyrolienne au coeur du bush...

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Commentaires: 2
  • #1

    jade picard (dimanche, 08 mai 2016 12:09)

    Coucou . Eh ben dis donc que d'activités amusantes et complètement folles vous allez en faire au moins une j'imagine . Ces geysers qui surgissent de partout comme je disais hier et je ne me lasse pas de le dire ce sont des merveilles de la nature . Bonne exploration de la fausse lune . Bisous .

  • #2

    vio (lundi, 09 mai 2016 08:06)

    C'est vrai que cette nature est aussi variée qu'époustouflante! Dans vos récits on s'y croirait, j'ai tjs l'impression de ressentir les odeurs avec vous.. mais pr l'oeuf pourri je m'en serais bien passé!! Ici, sous la pluie depuis hier, les odeurs d'humus, d'herbe coupée, de terre et d'arbres en fleurs se mêlent; à brindas vos arbres fruitiers doivent être beaux.
    A bientôt les picpic, on pense à vous!