Jardin impressionniste

Ce matin, nous avons imaginé comment aménager notre jardin, à Brindas. Par petites touches. Par impressions. Avec la certitude qu’il serait très beau. Jamais terminé, et très vivant. Et qu’il y manquerait toujours quelque chose, qui nous donnerait envie de continuer à en prendre soin…

 

Alors, je vous le dépeins. A l’entrée, on planterait un cocotier. Peut-être aussi un citronnier, un goyavier, un manguier, un papayer. Dans le fond, un lagon bleu turquoise, avec des raies, des requins, du corail et des dauphins. Bordé d’une plage de sable corallien rose, de sable blanc, de sable noir, et d’un platier avec de beaux coquillages. A côté, des montagnes acérées, très vertes, à la végétation luxuriante, et au relief accidenté, pleines de pics et de crêtes. Sur leurs flancs, des ukulélés et des colliers de tipaniers et d’hibiscus. Quelque part aussi, le Macchu Pichu des incas, le Tikal des mayas, et les huilpils brodés des femmes guatémaltèques. Les singes hurleurs, les singes araignées, les lémuriens, les lamas, les guanacos, les alpagas et les vigognes, le grand condor des Andes, les perroquets d’Amazonie, les colibris, peut-être aussi un tigrillo, mais seulement s’il ne mange pas nos poules. On s’est mis d’accord pour la Mitad del mundo, le Musée Interactif de Santiago, la cathédrale de Lima, l’arc Santa Catalina d’Antigua, la Plaza de Armas de Granada. Pour les volcans Chimborazo et sa glace, Masaya et ses fumerolles de soufre, Cerro Negro et ses flancs de cendre volcanique noire, Tungurahua et sa lave incandescente. Pour les îles du lac Titicaca, du lac Nicaragua, du lac Atitlan, de Moorea. Et pour l’atoll de Mataïva. On ferait une place pour les danses traditionnelles du Guatemala, d’Equateur, du Pérou, de Bolivie, de l’île de Pâques, et pour le haka Polynésien. On planterait un Moai (ou deux… on a vraiment aimé…) à l’entrée, vers le portail, avec quelques marchés colorés aussi, celui de Tarabuco avec ses tissus, celui de Sucre avec ses jus de fruits frais et ses têtes de vache pleines de mouches, celui de Masaya avec son artisanat sculpté, tressé, gravé, celui de Santiago avec son Pisco, celui de Papeete avec son monoï, celui de La Paz avec ses breuvages, feuilles de coca et fœtus de lama, celui de Riobamba avec ses fruits et légumes, celui de Calpi avec ses bestiaux.

 

Et puis, on a commencé aussi à imaginer qui ferait résonner notre jardin de ses rires et de sa voix… et alors là, le souvenir de tous les visages croisés, de tous les amis rencontrés, de toutes les discussions partagées, de tous les regards échangés… les fous rires, la complicité, ceux qui s’insurgent, ceux qui revendiquent, ceux qui expliquent, ceux qui accueillent, ceux qui conseillent, ceux qui écoutent, ceux qui rouspètent, ceux qui… Avec des prénoms aussi, certains familiers, d’autres plus exotiques, chacun associé à un visage, un moment partagé, une envie de se retrouver… Pour tout ce petit monde là, il nous faudra un grand jardin ! Heureusement que dans le sac à dos, c’est léger…

 

Alors, on a commencé à faire de la place pour tout ce qu’on a déjà oublié, et qui nous reviendra forcément, en cours de route. Et puis, pour tout ce qu’on n’a pas encore vu, rencontré, visité, goûté, découvert, admiré, regardé, écouté, essayé… on s’est dit que l’Opéra de Sydney, les pagodes de Bali, les marionnettes en peau de buffle du théâtre d’ombre de Jakarta, le poisson cru du Vietnam, les temples d’Angkor, la baie d’Halong, le delta du Mékong, les rizières du Laos, le Taj Mahal, la cité sacrée de Kathmandu, l’Himalaya, les moulins à prière tibétains, les cueilleurs de thé birmans, l’orphelinat d’éléphants thaïlandais…. trouveraient sans doute à se loger dans notre jardin. Avec, encore, une toute petite place pour tout ce qui n’est pas prévu, ce que l’on n’attend pas, les rencontres improvisées, inopinées, fortuites…

 

Le tout bien, sûr, sans faire de l’ombre aux rosiers brindasiens, aux lilas, aux cognassiers du Japon, aux magnolias, à nos cerisiers, abricotiers, pruniers, kiwis et autres fruitiers bien de chez nous, arrosés par l’eau de l’Yzeron…

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Commentaires: 5
  • #1

    mili (mardi, 26 avril 2016 20:51)

    Vous etes partis il y a presque 6 mois
    Vous rentrerez dans presque 6 mois...
    un pied ici un pied là-bas...
    un avant un apres
    vous etes en suspens...

  • #2

    Mamou (mercredi, 27 avril 2016 11:12)

    6 mois encore pour rêver de votre futur jardin brindasien, à tous les souvenirs de l'ouest s'ajouteront ceux de l'est. On est impatient de partager avec vous. C'est merveilleux.
    Le retour sera peut-être difficile parce que ce sera l'automne mais dans votre coeur vous aurez toujours chaud de tout ce que vous avez vu et vécu.
    bisous bisous
    bonne continuation en Nouvelle Zélande

  • #3

    vio (jeudi, 28 avril 2016 07:53)

    Vous devez avoir atterri, enfin je m'y perds un peu ds les décalages horaires! Déjà 6 mois c'est vrai...mais encore 6 mois tout aussi différents, inattendus, riches et émouvants se profilent.. comme dit mamou on vous suit, affectueusement et avec délectation!
    Bon 1er réveil en nouvelle zélande, bon 1er camping car, et n'oubliez pas, maintenant c'est l'anglais.. See you les picpic, continue to enjoy your nice trip! enormous kisses!

  • #4

    OUstric (jeudi, 28 avril 2016 17:22)

    Bonjour les amis,
    Votre jardin est magnifique, coloré, rempli de fruits, légumes , fleurs et de culture qui rassemble les trésors de votre voyage. ce sera l'occasion de nombreux dessins sans doute !!!
    vous devez être en Nouvelle Zélande, maintenant. belles découvertes de ce pays !!!
    gros bisous
    Marie, Thomas, Laure & Samuel

  • #5

    vio (vendredi, 29 avril 2016 07:47)

    Emmenez ce beau jardin dans vos pensées, pour le compléter d'autres rêves réalisés...
    Bisous frisquets mais ensoleillés de marchauveau