Une journée toute bizarre

 

Bonjour,

 

 

 

Aujourd'hui on s'est levé à 8 heures, on s'est préparé et on est allé à l'agence au pied de l'hôtel. Ils nous ont emmené dans un grand bâtiment où on s'est changé. On a mis des pantalons et des vestes jaunes pour se protéger de la poussière. On avait des casques sur lesquels était accrochée une lampe. Ensuite on est allé en minibus jusqu'à l'entrée de la mine.

 

 

 

On est entré dans un tunnel parcouru par des rails. Elles servent aux wagonnets qui sont poussés par les mineurs. Ils sont remplis de cailloux jusqu'à 2 tonnes. Dehors, les femmes attendent les cailloux pour pouvoir les trier. On a marché entre les rails. Les bottes nous ont bien servi car il y a beaucoup de boue. On est passé dans plusieurs galeries. Il y en a une très ancienne où il n'y a pas de rails car elle mène au Tio.

 

 

 

Le Tio est le dieu des mineurs. Ils lui apportent des cigarettes et de l'alcool très fort. Ils versent quelques gouttes sur le sol en remerciant la Pachamama. Après ils versent cet alcool sur les cornes du Tio en disant « tes cornes sont des antennes qui vont m'aider à trouver des veines ». Puis ils boivent une gorgée d'alcool. Ils en versent aussi sur son zizi en lui demandant que la terre leur donne beaucoup d'argent. Ils en versent sur son visage en lui demandant d'avoir de la concentration pendant le travail pour ne pas avoir d'accident.

 

 

 

Dans la mine, quand on croise des mineurs on leur donne des feuilles de coca et des boissons qu'on achète au marché des mineurs. Pendant la visite on a croisé Miguel. Il avait 17 ans, et avait commencé à travailler dans la mine à l'âge de 14 ans. Normalement, la loi dit qu'on peut commencer ce travail à 18 ans. il y avait 3 personnes de la famille de Miguel qui travaillaient dans les mines avec lui. Il n'avait pas le choix, il aurait sans doute préféré rester étudier au collège... Effectivement, il n'avait pas l'air très heureux.

 

Après, en continuant, on a croisé plusieurs trous de 200 mètres de profondeur. Il y avait un panier que les gens du haut descendaient, ceux du bas le chargeaient avec des pierres. Quand il a été vide, on a mis notre cadeau dedans avec un bracelet en élastiques que j'ai fabriqué. Ils ont fait passé le panier pour le partager.

 

Ensuite on a continué, on a croisé un autre trou, dans lequel un mineur est descendu. Il nous a expliqué qu'il y avait d'abord une échelle, puis une corde qui permettait d'arriver.

 

On respirait de la poussière, et c'était dangereux : quand on la respire tous les jours, on peut attraper une maladie qui s'appelle la silicose. Pour nous, une seule fois, on était moins en danger que les mineurs. Eux meurent très jeunes, à 45 ans, à cause de l'état de leurs poumons. Ca veut dire que si papa et maman étaient mineurs, ils pourraient mourir dans 4 et 5 ans... Mais cette silice, qu'on voyait sur les murs, est très jolie : on croyait que c'était des cristaux... la guide nous a dit de ne pas la toucher, pour qu'on ne la respire pas !

 

Au marché des mineurs, la guide nous a expliqué que les feuilles de coca donnaient plus de force, coupaient la faim et enlevaient les douleurs. Avec les feuilles, ils mangent des cendres de fruits, légumes et céréales. Ils fument aussi des cigarillos spéciaux, avec des feuilles d'eucalyptus, qui soulagent les douleurs musculaires, et font du bien aux muscles des épaules.

 

Depuis 500 ans, il y a tellement d'argent qui a été exploité ici, qu'on raconte qu'on aurait pu construire une route en argent qui traverse l'océan, pour relier Potosi à Madrid, la capitale de l'Espagne.

 

J'aurais voulu passer dans le tunnel où il fallait se mettre à 4 pattes, et même des fois, se mettre à plat ventre dans la boue. Mais on n'a pas entendu les mineurs travailler dans les endroits où ça aurait été possible, alors on n'a pas pu y aller.

 

Au pied du Tio, la guide m'a laissé prendre une pierre avec du minerais incrusté. J'espère qu'on pourra la rapporter en France, car je veux commencer une collection avec toutes les pierres rapportées de tous les pays. En sortant de la mine, j'ai eu très mal aux yeux car le soleil m'a ébloui. Et maintenant, c'est presque incroyable de croire que ce matin, on était sous la terre, dans les mines, alors que maintenant, on est en plein soleil...

 

Après, on a repris le bus, qui nous a emmenés là où on s'est changés. Ensuite, on est allés au marché central, acheter un pot de dulce de leche (confiture de lait, huuummm) pour le dessert. Mais pourquoi on n'en a pas acheté carrément une piscine ??