Ça vaut la peine de passer beaucoup de temps dans les agences !

Bonjour,

Aujourd'hui on a pris un guide pour visiter trois sites archéologiques. Le premier était à Chinchero, une maison avec des lamas et des cochons d'inde (les deux se mangent et d'ailleurs, j'ai goûté du lama l'autre jour. Ce n'est pas ce que je préfère). Une dame nous a accueillis avec du thé et nous a fait une démonstration : elle prend de la laine de lama naturelle et la trempe dans de l'eau mélangée avec une racine ramassée dans la montagne. La laine ressort toute propre et blanche. Ensuite, elle nous a montré un cactus sur lequel vivent des cochenilles. Elle a pris une cochenille vivante et l'a sacrifiée dans sa main. La paume de sa main était toute rouge du sang de l'insecte. Elle en a pris et l'a étalé sur ses lèvres en expliquant que ça pouvait faire rouge a lèvres, vernis à ongles et plein d'autres sortes de maquillage. Avec le rouge à lèvres elle peut faire 1000 bisous sans qu'il ne s'efface ! Le maquillage peut tenir 20 heures.

Ensuite on est allé voir une dame tisser un long tissu. Les parties rouges de son tissu étaient teintées avec de la cochenille. En plus, elle rajoute du sel pour fixer la couleur. Les femmes tissent sans modèle devant elles. Elles ont une trentaine de motifs dans la tête qu'elles savent faire par coeur. Chaque chose représente un élément de la culture. Les enfants apprennent à tisser des bracelets à partir de 7 ans, des ceintures à partir de 10 ans, et de grands tissus à partir de 14 ans. Après, on est allé voir l'artisanat, avant de reprendre la voiture pour aller voir l'église du village, la première construite par les espagnols, avant la cathédrale de Cuzco. Elle était peinte du sol au plafond, avec beaucoup de détails. Elle était très très très très différente des autres, et je l'ai bien aimée. Les espagnols l'ont construite sur la base des murs en pierres des incas comme presque toutes les maisons. L'église domine un site inca en terrasses. Les pierres des murs des terrasses sont parfois disposées en forme de lama et de soleil, que nous distinguons.

Ensuite, le guide nous a emmenés à Moray, un autre site inca en rond, on aurait dit des gradins. En fait, c'était creusé dans la terre, à l'abri du vent, et les incas cultivaient et conservaient leurs légumes sur les différents étages des terrasses, comme la quinoa, le maïs, beaucoup de pommes de terre différentes, les fèves... et encore plein d'autres choses. Il y avait encore d'autres terrasses pas restaurées, et le guide nous a dit qu'il n'y avait que 2 laboratoires agronomiques comme celui-ci dans le monde. Le 2 ème, plus petit, se trouve en Grèce, et n'a que 2 terrasses, alors que celui qu'on a vu en a plus de 20. On est descendu par un côté très en pente, on a fait le tour du site en remontant par une petite colline.

On a repris la voiture pour la troisième fois, et on est allé à Maras, voir les salines. Il y a de l'eau très très salée qui vient de la montagne, coule dans un ruisseauet passe dans tous les bacs avant de s'évaporer. Pendant la moitié de l'année c'est la saison des pluies, les agriculteurs travaillent aux champs avec les lamas, les alpacas et les vaches, et en été ils travaillent aux salines, avec femmes et enfants. C'est un travail très dur. En ce moment, c'est la saison des pluies, donc on ne les a pas vus travailler. La pluie de ces derniers jours donne une couleur marron orangé aux bassins, ils ne sont pas blancs, mais on voit quand même le sel. On a ramassé des blocs de sel qui ressemblaient à des cailloux, et on les a réduits en poudre. On en a ramené pour mettre un petit pot dans la bibliothèque à la maison. C'est du sel qui venait de la saline qu'utilisent les femmes qui tissent à Chinchero.

Ensuite, on a pris le train pour venir au village d'où on partira demain matin voir le Machu Picchu. Depuis la fenêtre, on pouvait observer les autres trains quand on se croisait, et on a vu l'intérieur du train de luxe. On a longé le rio Urubamba, et vu un grand barrage. L'eau était très très très tumultueuse et boueuse.