De brume et de pierre, des géants aux pieds fragiles

A Alamor, l'hiver s'est installé pour 4 mois, de janvier à avril. C'est la saison des pluies : il pleut quotidiennement,  et la petite ville est noyée de brouillard 20h sur 24, s'enroulant dans une écharpe de brume si dense, qu'il est parfois difficile de distinguer l'autre côté de la rue. A 40 minutes de bus, par une route vertigineuse taillée à flanc de montagne, qui suit les courbes sinueuses de la rivière chocolat en contrebas, dans une forêt touffue qui laisse parfois la place à des flancs pelés où seuls, poussent quelques bananiers, la brume s'évanouit, et la température grimpe bien au dessus des 30 degrés. Dans une touffeur moite et collante, nous arrivons à la demeure éternelle des géants de pierre, la forêt pétrifiée de Puyango. Le guide nous dit en riant qu'aujourd'hui,  les moustiques ont froid : le ciel bas et nuageux apporte de la "fraîcheur", et nous nous demandons comment ne pas suffoquer sous le soleil ! Nous avons la chance d'aller à la rencontre de ces arbres étonnants, dont le plus jeune a 65 millions d'années  et le plus ancien, plus de 100 millions ! Un musée explicatif de la sédimentation et de la pétrification retrace l'histoire de la géologie locale depuis le crétacé,  avec force fossiles marins, et schémas passionnants. Ces géants de pierre nous accueillent dans une forêt bien vivante, parsemée de "petrinos", immenses arbres à l'écorce verdâtre et aux branches étrangement torturées,  qui nous font signe du haut de leurs 40 mètres de hauteur. Papillons, colibris, perruches vertes, grenouilles et grillons, orchidées et autres fleurs, toutes plus incroyables les unes que les autres, contribuent à faire de cette forêt, un endroit enchanteur. La rivière Puyango délimite la frontière entre les 2 provinces locales, qu'un poste militaire matérialise sur la route. Une rencontre entre minéral et végétal, pleine d'émotion.

Sur le continent, on connaît trois forêts pétrifiées (Arizona, Equateur, Argentine). Celle de Puyango présente la particularité de se trouver au milieu d'une végétation native. Ainsi, se promène-t-on au cœur d'une forêt de basse altitude très dense parsemée d'une quantité incroyable de tronçons d'arbres pétrifiés allant de quelques centimètres à plusieurs mètres de long. Les fossiles marins se trouvent dans une partie plus éloignée à laquelle on ne peut accéder dans la visite. La densité de la pierre est telle que soulever un morceau d'une trentaine de centimètres est très difficile...

Le site a été déclaré forêt pétrifiée dans les années 70. Ce sont les habitants de la région qui avaient décrit la présence de rochers ressemblant à des arbres au milieu de leurs terres. Aujourd'hui encore certaines parties du site sont sur les propriétés des habitants qui cultivent les terres ou élèvent des animaux.

 

Bien loin de tout, el bosque petrificado de Puyango mérite vraiment le détour !

 

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Commentaires: 2
  • #1

    vio (mercredi, 27 janvier 2016 20:46)

    Une forêt pétrifiée, quelle merveille, je suis contente que vous y soyez allés, j'en rêvais! comme ça j'en ai un apreçu, avec explications et ressentis personnalisés et vos bouilles en prime sur les photos, si ça c'est pas l'pérou! (enfin l'équateur). Et inutile de vous dire que vous faites super jeunes à côtés de ces mastodontes millénaires.. à bientôôôôt!

  • #2

    Claudine et Joël (jeudi, 28 janvier 2016 21:42)

    Bonsoir la petite famille, nous sommes contents de venir vous rejoindre un peu ce soir..nous essayons de lire toutes les fabuleuses histoires de votre vie et regarder vos photos....ça fait bizarre de penser que vous êtes si loin..!! Continuez bien.! Nous vous embrassons. Claudine et Joël