De plus en plus chaud, de plus en plus près...

Bon, encore une journée de route... Cette fois, nous délaissons les bus collectifs dans lesquels on s'entasse à 5 sur une banquette de 2 places, pour un mini bus presque exclusivement dédié au tourisme... on commence à comprendre comment ça marche : le raisonnement qui consiste à prendre un carte, à y repérer l'itinéraire le plus logique, et à demander où se trouvent les transports en commun n'est pas forcément applicable ici : d'abord parce qu'il faut au moins une heure pour parcourir 30 à 40 km, malgré l'asphalte qui recouvre partiellement les « grands axes », ensuite, parce qu'il n'y a pas d'itinéraire « bis », et que les routes sont donc régulièrement coupées par les indiens pour manifester, et enfin parce que les glissements de terrain à la saison des pluies obligent parfois les passagers à descendre du bus pour consolider un passage effondré, raviné ou devenu dangereux... comme nous l'avions connu dans les Yungas en Bolivie, ou dans le désert d'Atacama au Pérou. Bref, les shuttles sont un peu plus onéreux, mais on y gagne en temps et en confort... Bon, Arthur a quand même vomi, mais supporte avec le sourire et beaucoup de philosophie la situation, vérifiant lui-même la présence d'un sac en plastic et de bonbons à la menthe avant le départ... La route entre Coban et Florès est très impressionnante : nous passons d'une mer de nuages et d'une pluie très fine à une jungle dense et vive. Les courbe serrées et pentues des montagnes laissent peu à peu la place à de longues lignes droites encadrées de palmeraies et autres exploitations agricoles. Ca et là le relief est ponctué d'une colline ou d'un monticule arboré. L'horizon s'ouvre. L'eau s'installe un peu partout où elle le peut et la pluie, arrivée au sol dévale en petit torrents. Nous prenons un bac pour traverser une rivière en direction de la dernière partie du trajet vers Flores. Nous longeons des maisons de moellons au toit de tôle où le linge coloré est étendu sous la pluie, que jouxtent des maisons d'adobe (terre crue) au toit de palme. Tout paraît très pauvre, les gens sont pieds nus dans la boue, les noix de coco et les ananas s'amassent en tas au bord des routes, où vaquent volailles en tous genres, cochons roses et noirs, vaches et zébus, chevaux. L'ambiance n'est plus du tout la même que sur l'altiplano ! Sans compter que notre mini bus est climatisé, mais que pour Arthur, nous entr'ouvrons la fenêtre, par laquelle s'engouffre un air moite et humide qui colle à la peau.

Nous quittons notre « convoi organisé » avant tout le monde pour aller prendre le dernier bus public qui pourra nous emmener jusqu'à « el Remate »  localité où nous allons dormir quelques nuits. Cela nous rapproche de Tikal pour le trajet du matin, et le guide auquel nous nous référons promet un environnement d'une beauté sans pareille, au bord du lac Peten Itza. Nous arrivons à la nuit noire où nous finissons le trajet à pieds jusqu'à l'hôtel. Après toutes ces heures de route, un kilomètre à la frontale le long du lac, ça fait du bien ! On voit quelques petites lumières s'agiter sur l'eau. Ce sont des pêcheurs à la lanterne et peut-être quelques groupes de touristes qui essaient de voir des crocodiles à la nuit tombée. On nous a dit qu'on voyait plus de moustiques que de croco dans ces sorties ! ! J'adore arriver de nuit : on devine une ambiance, on hume l'air, on est l'affût des bruits de la forêt vierge la nuit, des insectes par milliers (Arthur est certain d'entendre des cigales ! Ce doivent être ses racines drômoises qui s'expriment...), des oiseaux protégés (250 espèces répertoriées pars un ornithologue français venu vivre ici), et des singes hurleurs qu'on nous promet pour demain matin, très tôt... On nous accueille dans un lodge niché au cœur de la jungle, au bord du lac : hamac, moustiquaires aux fenêtres, eau froide... et pas de wifi dans notre perchoir, et c'est tant mieux ! Nous préparons donc cette note tandis que les enfants s'endorment, pour la poster demain. Nous faisons durer le plaisir et n'irons pas découvrir les pyramides mayas tant attendues demain : une journée de lecture pour rêver encore un peu plus de cette fabuleuse civilisation, de baignade dans le lac, de visite du biotope voisin, et peut-être de promenades à cheval nous permettra de découvrir les beautés de cette région du Péten.


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Commentaires: 2
  • #1

    mili (mardi, 17 novembre 2015 18:26)

    Je croyais la saison des pluies finies ?
    attention aux moustiques !et profitez du reste

  • #2

    vio (jeudi, 19 novembre 2015 10:28)

    Et bonjour Picard family! Je suppose que c'est chouette pr vous d'être momentanément déconnectés, moi pdt ce tps mon imagination marche... Se sont-ils fait réveiller par les singes hurleurs? Profitent ils pour "apprivoiser" la jungle avt un retour en progressif à la civilisation...maya? J'imagine les enfants jouer aux explorateurs et se construire des cabanes; salomé guetter les fleurs, arthur les baies et sam, "machette" à la main en chef d'équipe! Quant aux parents, pourquoi pas un peu de lecture dans les hamacs...
    De mon côté je commence le lundi 30 nov à la fromagerie (dernier spect juste avt), c'est bien, les attentes intermédiaires n'étant pas mon fort. Je devrais reprendre ds la foulée la natation plus régulièrement. Cette semaine les nuages bas et cotonneux et la bruinasse continue laissent penser que les flocons ne sont pas loin.. Ce qui n'empêche pas les oiseaux de pépier à coeur joie tous les matins, mais nous, ça ne nous réveille plus! La sem dernière, un rouge gorge est rentré ds le salon (j'avais ouvert les fenêtres des 2 côtés) et a mis du temps à ressortir, tout apeuré qu'il était. Mais il arrive régulièrement qu'ils viennent se poser sur le rebord de la fenêtre, s'enhardissant parfois jusqu'à rentrer.. Attention aux chats errants petits oiseaux! Sinon kony voit tous les matins la même famille de chevreuils guetter son départ. On est loin de beaucoup de choses mais ça c'est précieux! A bientôôôôôt!