Bon, il faut trouver le rythme ! Après une de ces journées où on remonte le temps, désormais on invente aujourd'hui... Le voyage a été long et épuisant. Petit problème mathématique : à l'aéroport dès 8h30 mercredi, nous sommes arrivés à l'hôtel à 22h30 le même jour... sachant qu'on a voyagé 20h !!! Dur de comprendre les 7h de décalage horaire, le nombre de repas dans la journée d'avion, la nécessité de se reposer quand il fait grand soleil dehors... L'escale à Dallas est hallucinante : autant la taille de l'aéroport que les formalités administratives et de sécurité, à refaire cent fois... Non, nous n'avons pas l'intention d'assassiner le président, ne sommes pas en relation avec un groupe terroriste, n'avons pas accepté de transporter des bagages ou paquets pour d'autres, n'avons pas été en contact avec des animaux ou des végétaux avant d'entrer dans l'aéroport... Dans l'avion, tout est source de découverte et d'émerveillement : les sensations au décollage et à l'atterrissage, la vue depuis le hublot, les nouvelles technologies, les langues parlées... Nos arrivons de nuit à Guatemala Ciudad, ville peu intéressante à visiter, et peu sûre : la navette de l'hôtel retenu à Antigua, à une heure de route, nous attend. Quand nous nous couchons il est 5 heures en France, et après quelques heures de sommeil réparateur, ce sont les nuées d'oiseaux qui pépient bruyamment qui nous réveillent ! A 5 heures, les enfants sont debout, que nous peinons à faire attendre 2 petites heures encore avant d'aller explorer la ville...
Antigua est la capitale culturelle du pays. Elle fut également capitale entre 1541 et 1773. Merveilleuse cité coloniale posée à 1500 mètres d'altitude au pied des volcans Agua,et Pacaya, elle est classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Nous parcourons ses rues animées au plan en damier, aux façades colorées, aux arches qui s'ouvrent sur de petits patios fleuris aux fontaines chantantes, aux églises nombreuses et superbes, aux marchés grouillants... Nous respirons des odeurs connues, nous immergeons avec bonheur dans cette langue, dont nous découvrons que nous savons encore la parler, mais que les enfants s'étonnent à nous entendre... Ils cherchent à tout saisir, demandent 10 fois par jour quelle heure il est en France, n'en finissant pas de s'étonner d'être en train de visiter, de faire le marché, de manger... pendant que leurs copains sont en classe, rentrent chez eux, dorment... D'être en short quand il doit faire frais à Brindas... Il nous faut trouver un rythme de voyage, une évidence et une fluidité plus grandes dans l'équilibre qui se cherche entre visites, repos, partie scolaire pour les enfants, archivage et classement des photos à partager avec vous...
Après la grosse frayeur de dimanche, le stress retombe, et le vertige me prend : premier jour de la réalisation de ce rêve qui nous occupe depuis 15 ans, et que nous préparons depuis un an... La distance géographique nous éloigne d'une certaine réalité, qui n'est plus la nôtre, le temps du voyage. Le temps que nous vivons ne se conjugue plus tout à fait de la même façon. Comment allons-nous lire ? Réussirons-nous à aller au théâtre, à voir des spectacles, des matchs (foot et corrida en Amérique Latine, rugby en Nouvelle Zélande... tout ce qui fait partie des cultures locales, et que nous n'aurions sans doute même pas l'idée d'aller voir en France!). Comment vivrons-nous le fait de ne pas nous séparer pendant cette année, d'être toujours ensemble tous les 5 ? Mais en même temps, ces questions sont très théoriques, parce qu'ici, la vie s'impose avec beaucoup plus de simplicité, me semble-t-il, que lorsque nous l'envisagions depuis le vieux continent... Les questions organisationnelles et de sécurité, vues d'ici, ne sont pas plus compliquées que chez nous. Et les enfants, s'ils disent tous les jours qu'ils aimeraient être en classe avec leurs copains, inventent avec nous ici un quotidien très évident ! En tout cas, avec nos péripéties du début nous avons loupé les manifestations festives traditionnelles liées à la Toussaint ici : repas sur les tombes des ancêtres, cérémonies syncrétiques et confection de sucreries en forme de crânes et autres squelettes pour une version plus religieuse et ancestrale d'Halloween !
Nous avons réussi l'exploit de partir relativement légers : 2 sacs (roulettes plus bretelles de portage) de 16 kg pour 5 et pour un an, plus chacun un tout petit sac à dos.
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PILI MILI (vendredi, 06 novembre 2015 10:38)
On vs suit à la trace ,fatigue et sensations en moins; j'emprunte les guides au fur et à mesure .Et on imagine bien comment vos 3 oiseaux domestiques vs tiennent éveillés !
Arrivent-ils à manger local? à faire leur travail scolaire ? A prendre le rythme ?
Muchos besos à todos los cinquos
Laurence (vendredi, 06 novembre 2015 11:30)
C'est merveilleux de vous lire et de savoir que vous allez bien tous les 5 et que c'est parti pour un long voyage et de merveilleuses découvertes et expériences.
Bises à tous les 5.
Laurence
Papou, Mamou (vendredi, 06 novembre 2015 13:18)
Comme Pili et Mili une des premières choses en ouvrant l'ordinateur c'est d'aller voir les nouvelles fraîches, et découvrir au fur et à mesure vos aventures. Bon les loulou ont l'air de bien s'adapter à la nourriture et vie locale, sur que Brindas, les copains, l'école et les POULES pour Arthur doivent leur manquer, à nous aussi.
Papou va de mieux en mieux, il trotte presque comme un lapin.
Bisous à vous cinq
Dominique et Jean-François (vendredi, 06 novembre 2015 19:26)
Nous aussi on ouvre l'ordinateur le matin dès que possible.
Ce matin, on a reçu une grande carte de "Médecins sans frontière", elle va rester à portée de main, car on s'apprête à faire avec vous, mais depuis notre canapé, un grand voyage"immobile" et ça nous rend super heureux de voir que toute la petite famille va prendre de plus en plus le rythme de grands baroudeurs!!!
Gros bisous à tous les cinq.
Matthias (vendredi, 06 novembre 2015 23:03)
"Chaque jour en voyage, il fait du voyage sa demeure"
Matsuo B...
szymkowiak (samedi, 07 novembre 2015 19:04)
grosses bises à tous
j'en ai les larmes aux yeux de vous lire
je vous imagine bien et je m'y crois un peu
essayez de ramener une grosse, grosse, grosse tortue !!!!!!!
BON VOYAGE
Sylvie