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Voilà une semaine que je suis en vacances... pour un an.

Dernier jour d'école demain... avant un an.

La vie se dématérialise. Se concentre sur l'immatériel. Le voyage nous habite.

Le voyage, et ses paradoxes... entre soi familial, où les autres ne feront que passer, ou plutôt c'est nous qui serons toujours passants, chez les autres... Nous recentrer sur nous 5, pour nous élargir à la taille du monde... Goûter au vagabondage, oser l'errance, conjuguer la rencontre à l'imprévu...

Nous n'aurons pas beaucoup de place pour emporter des livres... Je relis Rainer Maria Rilke, dans ses lettres sur Cézanne et sur Rodin. Je pense au retour, et au drôle de temps que nous sommes en train de vivre, celui de la séparation, des préparatifs, du rêve aussi... Comme l'écrit Rilke, revenu à Paris après un hiver à Capri : "on est là de nouveau : ce n'est ni surprenant, ni remarquable, ni frappant; ce n'est même pas une fête; car une fête serait déjà une interruption. Non : ce lieu vous accueille, reprend route avec vous et vous accompagne partout, à travers toutes choses, petites ou grandes. Tout ce qui était s'organise autrement, se met en rangs, comme s'il y avait là quelqu'un pour en donner l'ordre; et le présent est instantanément présent, comme agenouillé et priant pour vous."

Dans 15 jours, nous serons sur les rives du merveilleux lac Atitlan... Entre ici et là-bas, mon cœur balance...